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Gouvernance et JIF 2019 en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
L’incarcération, dans la nuit de vendredi à samedi, d’un ancien dignitaire du régime et ex-ministre en charge de la Défense (Mindef), Edgard Alain Mebe Ngo’o, tient le haut de l’affiche dans les journaux camerounais parus lundi, juste à côté des échos de la célébration de la Journée internationale de la femme (JIF).
Son visage orne la couverture de Mutations («Prison de Kondengui : faites entrer l’accusé»), L’Essentiel («Opération épervier : Mebe Ngo’o : la chute»), Défis Actuels («Opération épervier : ce que la justice reproche à Mebe Ngo’o»), InfoMatin («Opération épervier : Mebe Ngo’o avec femme et enfants à Kondengui») ou encore Aurore Plus («Fin de parcours : les premiers moments de Mebe Ngo’o à Kondengui»), L’Indépendant («Edgard Alain Mebe Ngo’o : le film de son arrivée à Kondengui»), La Nouvelle («Opération épervier : le film de la descente de Mebe Ngo’o à Kondengui») ou encore Intégration («Edgard Alain Mebe Ngo’o : le chemin de croix du fils de ‘’dieu’’»).

Avec son titre «Mebe Ngo’o à Kondengui : enfin !» le bihebdomadaire Repères, comme la plupart de ses confrères, semble pousser un ouf de soulagement de savoir que le coupeur de têtes, celui qui actionnait contre d’autres dirigeants le «rouleau compresseur» fait de filatures, retrait de passeports, interdiction de sortie du territoire national, notes de renseignement au chef de l’État mettant en cause les concernés ou encore des assignations à résidence surveillée, est désormais lui-même derrière les barreaux.

«L’ancien ministre de la Défense, et trois présumés complices séjournent depuis le 8 mars dernier à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, résume L’Essentiel. Une incarcération retentissante qui fait suite à un mandat de détention préventive délivré contre eux par le Tribunal criminel spécial (TCS) dans une sombre affaire de surfacturation dans l’achat d’équipements militaires. On parle déjà d’un détournement de 195 milliards FCFA.»

«L’homme, à qui l’on attribue la responsabilité de plusieurs carrières brisées, dont celle du contre-amiral Jean-Pierre Nsola, admis à la deuxième section trois mois seulement après avoir été élevé au grade d'officier général, retrouve en prison plusieurs de ses ‘’victimes’’, qui doivent boire du petit lait en apprenant sa présence désormais parmi elles», moque Repères.

Il s’agit en effet d’une chute retentissante, convient Défis Actuels, pour celui à qui l’on prêtait déjà les attributs de dauphin du président de la République, «une fin qui rappelle celle d’autres hauts commis de l’État auprès desquels il passera désormais ses nuits à la prison centrale de Kondengui. En attendant d’être jugé».

C’est une nouvelle vie qui débute, pour l’ex-ministre délégué à la Défense, renchérit Le Messager, évoquant le sort d’un homme plusieurs fois annoncé aux arrêts par la presse : «Déjà, en mars 2018, lorsqu’il prenait la porte de sortie du gouvernement, les spéculations allaient bon train sur une future arrestation de cet ex-directeur du cabinet civil (DCC) de la présidence de la République.»


Les prémisses de la déchéance ont commencé à se dessiner en fin janvier dernier avec une interdiction de sortie du territoire, suivie du retrait de son passeport, rappelle La Nouvelle, évoquant le triste destin d’un homme au destin atypique, ayant tutoyé les sommets avant de se retrouver dans les abysses.


Ce qu’il faut bien noter, précise InfoMatin, c’est que M. Mebe Ngo’o, sous le coup de 8 chefs d’inculpation, va s’installer en prison avec toute sa famille puisqu’il sera suivi, dans quelques jours, de son épouse et de leurs deux fils, également mouillés dans les affaires.

Son confrère Aurore Plus confirme ces dires en ajoutant que, contrairement à ce qui se rapporte ces derniers jours, que le dossier Mebe Ngo’o et consorts ne concerne pas seulement les surfacturations et autres bakchichs autour de l’acquisition d’équipements et tenues militaires autour de la sulfureuse société française MagForce : de DCC à Mindef en passant par la Sûreté nationale, l’homme a laissé des casseroles à tous les étages y compris en Chine, en France et en Espagne, des enquêtes judiciaires étant en cours dans les deux derniers pays cités.

À la vérité, explique L’Anecdote, l’artificier de la déchéance familiale est une «femme fatale», l’épouse de M. Mebe Ngo’o et mère de ses deux garçons, Bernadette dont le tri-hebdomadaire décrit l’appétit insatiable d’argent, le goût prononcé pour l’accumulation compulsive des biens matériels et financiers.

Les femmes, il y en a en couverture du quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui publie, en fac-similé, le tweet du président Paul Biya qui, tout en présentant à ses concitoyennes à l’occasion de la JIF 2019, leur a réitéré son engagement à œuvrer à leurs côtés pour l’institutionnalisation de la parité hommes-femmes.

Ce discours s’inscrit dans le droit fil des objectifs recherchés par le groupement interpatronal du pays (Gicam), qui selon Défis Actuels a profité des manifestations de cette année pour lancer son initiative pour une nouvelle race de dirigeantes visant à valoriser ces femmes qui osent, malgré les difficultés.

Il convient de souligner, soupire Intégration, que les inégalités de genre réduisent la croissance économique et les chances de développement d’un pays : «Face à ces difficultés sans cesse croissantes, les femmes demandent au gouvernement de montrer l’exemple. Elles souhaitent, par exemple, que la parité soit respectée lors de la nomination aux postes ministériels, et pareillement dans les structures parapubliques.

Mais en milieu rural, les préoccupations ne sont pas les mêmes. Ici, il est attendu du gouvernement, la construction des routes, pour leur permettre d’écouler leurs produits dans les villes ; elles ont également besoin d’un appui technique, pour accroître leur productivité à l’effet d’atteindre leur autonomie financière.»