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Lettre Ouverte au Directeur General du CHU Sylvanus Olympio de Lomé Colonel Adom Wiyoou Kpao.

Togo - Opinions
Mr Le Directeur,

Icilome.com vient de rendre public une interview exclusive accordée à lui par votre haute autorité.
A la lecture de vos graves révélations sur les disfonctionnements et les divers actes de vols et de sabotages des employés dudit hôpital, je ne peux m’empêcher de vous accuser d’être le premier responsable de l’état et de l'esprit dans lequels taraudent ce haut lieu de la santé.
Votre responsabilité dans ce désastre est d’autant plus flagrante quand l’on se rend compte que vous aviez attendu d’être interviewer par un organe de presse pour informer le peuple togolais et sonner l'alarme à propos de ce qui se passe dans votre CHU.

Voici le lien vers l'article:

https://www.icilome.com/actualites/824147&t=chu-so-le-dg-col.-adom-wiyoou-kpao-expose-un-vaste-systeme-de-vols-et-de-detournements">https://www.icilome.com/actualites/824147&t=chu-so-le-dg-col.-adom-wiyoou-kpao-expose-un-vaste-systeme-de-vols-et-de-detournements

Je cite :
Pour information, le Colonel nous a informés que l’établissement qu’il dirige gère un personnel de 1400 agents devant s’occuper de 800 lits. Il a une charge salariale mensuelle de 151 millions de F CFA. Il dépense en moyenne 40 millions dans l’acquisition de bonbonnes d’oxygène et 24 millions pour l’électricité. Il engrange des recettes moyennes de 95 millions par mois. »

Donc le CHU tourne à pertes, ce qui n’est pas loin de la réalité de beaucoup de services publics
Ce que vous ne aviez pas révélé, c’est le montant du budget alloué au CHU-SO par le ministère de la Santé et comment ce budget est exécuté.

Je cite :
« Si vous allez par exemple au service du transport routier, plus de 50% des certificats de vision provenant du CHU SO sont délivrés par des agents qui empochent eux-mêmes les sous. Vous trouvez des agents qui ont eux-mêmes des facturiers (Ndlr : parallèlement au circuit normal de comptabilité) au boulot dans leurs bureaux », déplore le médecin-militaire. »

Ce certificat coute combien à l’usager et s’obtient comment ?Pourquoi ne pas designer un service unique au CHU pour le délivrer et travailler ensemble avec le service des transports routiers et les usagers pour leur faire comprendre que seuls les certificats délivrés par cette unité seront désormais valides.

Je cite :
« Le Colonel n’épargne aucun service. Par exemple, à la Pédiatrie, il dénonce « une mauvaise organisation, du chef jusqu’au dernier agent ». « Je suis allé deux fois au tribunal à cause de la Pédiatrie. Parfois, dans ce service, les infirmiers s’absentent et se font remplacer par des amis qui ont été formés sur le tas et qui administrent des traitements inadéquats qui parfois causent la mort des enfants ». Il évalue à 60% les prestations de la Pédiatrie dont les traces ne figurent nullement dans les documents comptables du CHU. »

On est dans quel pays-là ? , la moindre des choses dans un hôpital, c’est des badges d’identification pour tous les agents, comment peut-on se faire remplacer à son poste dans un service si sensible par qui on veut, sans que les responsables ne s’en rendent compte. N’y a-t-il aucun système pour savoir qui travaille où et quand et qui n’est pas de service ?
Y-a-t-il un département ressources humaines dans cette boite ?

Je cite :
« A la Maternité, il dénonce le laxisme qui fait que les femmes traînent par terre. A la Traumatologie, il pointe du doigt des traitements dont la facturation n’est pas répertoriée à la comptabilité. A la Chirurgie, il regrette des opérations privées clandestines. « Parfois, le chirurgien déclare un pansement juste avant d’accéder à la salle opératoire, mais en réalité il y va avec un patient pour l’opérer d’une appendicite dont il fixe lui-même le coût et empoche l’argent », fait savoir le Directeur du CHU SO. »

Le chirurgien lui-même est en charge de la programmation des interventions chirurgicales ? Il n’y a pas de personnel de coordination qui identifie les besoins et les compétences et les intègre dans un calendrier ou un planning compte tenu de la disponibilité du chirurgien ? Quel bordel ?

Je cite :
«Par exemple, ils ont cité le cas d’une acquisition d’un stock de 210 cartons de papiers rames et de cartouches d’encre qui a fondu en quelques semaines. Au contrôle, les dégâts sont importants : 103 cartons de papiers et 44 cartouches d’encre disparus. »

Comment a été déterminée la quantité à commander ?
Sur quelles bases distribue-t-on ces fournitures aux différents services ?
Quels sont les services qui ne peuvent justifier de l’usage qu’ils en font ?


Depuis votre nomination à la tête du CHU Sylvanus Olympio, qui est un établissement de Santé Publique et en vos qualités de médecin doublé d’un militaire ;
Aviez-vous officiellement et sérieusement proposé au gouvernement et /ou à l’assemblée nationale, un plan de redressement et de restructuration dudit CHU ?
Aviez-vous officiellement ne serait-ce qu’une fois par semestre, animé une conférence de presse et laisser les journalistes vous interroger sur vos nouvelles méthodes et les résultats qu’elles produisent par rapport à ceux que vous escomptiez ?
Aviez-vous mis en place un système d’évaluation et de suivi de vos employés ?
Quels sont les statistiques (Taux de mortalité ? de guérison ? de survie ?) à l’entrée de ce CHU :
À quoi ressemblent-elles au sortir des malades ?
Quels sont les salaires des agents du CHU ? Sont-ils assez rémunérés pour éviter les tentations de la corruption et des détournements de matériaux et de médicaments ?
Combien d’agents ont été licenciés ou réprimandés pour ces comportements ?
Combien d’agents ont été félicités et récompensés pour leur attitude exemplaire ?
Combien sont partis à la retraite, combien ont été recrutés ?
Voilà autant de simples questions que se pose la majorité des togolais et auxquelles ils ne trouvent des réponses qu’une fois leur corps sans vie abandonné à la morgue.
C’est facile et à la limite pas trop responsable de votre part de blâmer le chaos au CHU-SO, exclusivement sur les pauvres agents qui tirent le diable par la queue et qui souvent restent impuissants face au sort des malades très souvent par manque d’outils de travail et de volonté de la part de la hiérarchie.

Monsieur le Directeur General, si vous n’arrivez pas à atteindre les objectifs que vous vous êtes assignés en acceptant ce poste, de deux choses l’une ; vous changez de méthodes (car celles que vous utilisez en ce moment sont inefficaces) ou vous rendez le tablier.

Afery Marc Johnson