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Le Maroc se tourne vers la formation pour lutter contre le chômage des jeunes

Maroc - Economie et Finances
Le Maroc prépare une nouvelle stratégie pour la formation professionnelle, afin de mieux intégrer les jeunes sur le marché de l’emploi.
Cette stratégie vise à assurer une meilleure intégration sociale des jeunes et à répondre à une demande économique des entreprises, selon le ministre de la Formation professionnelle Abdelâadim El Guerrouj.

Il s’agit aussi de bien préparer les jeunes à réussir leur formation et les aider à découvrir leur vocation, a-t-il déclaré à l'Economiste le 8 octobre.

Afin d’inciter les jeunes à opter pour la formation professionnelle, une passerelle vient d’être créée avec l’enseignement supérieur pour permettre aux lauréats d’accéder au cycle supérieur et aux écoles d’ingénieurs et de commerce.

En effet, plusieurs jeunes sont réticents à suivre un cursus de formation professionnelle en raison du manque de perspectives à la suite des études supérieures, la formation professionnelle étant plafonnée à deux ans après le baccalauréat.

Jamil Chanbi, 17 ans, passe le baccalauréat cette année. Il hésitait à suivre un cursus dans le cadre de la formation professionnelle, car il a toujours eu l’ambition de suivre des études supérieures poussées. Il vient cette année de changer d’avis et compte s'engager dans la formation professionnelle.

"Grâce au nouvel accord avec le ministère de l’Enseignement supérieur, j’aurai toujours la possibilité de continuer mes études ou de travailler. Il faut dire que les études dans les universités ne mènent pas au marché de l’emploi", explique-t-il à Magharebia.

Comme Jamil, ils sont nombreux à vouloir éviter d’intégrer l’université en raison du taux élevé de chômeurs parmi les diplômés. D’ailleurs, même les détenteurs de licences universitaires se tournent vers la formation professionnelle afin de trouver un emploi. C’est le cas de Hamid Jebli, 28 ans, titulaire d’une licence de sciences juridiques.

Sans emploi pendant deux ans, il s'est finalement décidé à suivre une formation professionnelle en gestion d’entreprises, qui lui a permis de décrocher un emploi dans une entreprise, juste après l’obtention de son diplôme.

"Certains de mes amis chôment encore car ils ne se sont pas orientés vers la formation professionnelle. Le secteur privé rejette d’office les lauréats des universités, sans même connaitre leur niveau de compétences. Même les demandes de stage restent sans échos. Mais le diplôme de la formation professionnelle a une crédibilité auprès des employeurs", explique-t-il.

Son ami Hamza Cherrat, au chômage depuis six ans, affirme que le gouvernement est appelé à intervenir auprès des entreprises pour que celles-ci ouvrent leurs portes aux lauréats des universités afin qu’ils puissent suivre des stages et avoir une chance de décrocher un stage sans avoir besoin d’intermédiaires ni de méthodes reposant sur le clientélisme et le copinage.

Dans le même ordre d’idées, l’économiste Chamil Brahim signale que les entreprises sont appelées, dans le cadre d’un devoir citoyen, à s’ouvrir sur l’université. De son côté, le gouvernement devra mettre en place des mesures incitatives au profit du secteur privé, pour encourager l’intégration des jeunes fraîchement diplômés dans le monde du travail.

Pour Brahim, même la formation professionnelle est appelée à se diversifier afin de répondre le mieux possible aux besoins des entreprises. Pour atteindre cet objectif, il faut, estime-t-il, réaliser une étude en la matière afin de créer de nouvelles filières et orienter les élèves et les étudiants.