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Edem Kodjo en quête d'un gouvernement d’union nationale

La Une
 Nommé Premier ministre du Togo mercredi, l'opposant modéré Edem Kodjo doit maintenant s'atteler à la constitution du gouvernement avec le nouveau président Faure Gnassingbé qui souhaite une équipe d'union nationale pour réconcilier les Togolais.

M. Gnassingbé avait lancé l'idée d'un gouvernement d'union nationale, avant la présidentielle contestée du 24 avril, mais aucune solution n'a été trouvée depuis malgré un sommet le 19 mai à Abuja (Nigeria) qui a réuni pouvoir et opposition sous l'égide de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et de l'Union africaine (UA).

M. Kodjo, précise-t-on dans son entourage, va poursuivre avec M. Gnassingbé les consultations avec les partis politiques, notamment l'opposition radicale, peu encline à entrer dans un gouvernement d'union nationale. A preuve, les conditions qu'elle a posées pour une éventuelle participation ont été "catégoriquement" rejetées mardi par M. Gnassingbé. Pour la présidence, ces propositions contenues dans une "plate-forme revendicative" visaient à "annihiler notamment le pouvoir constitutionnel du Président de la République et de l'Assemblée nationale", et ne pouvaient donc qu'être repoussées. La coalition avait également demandé à M. Gnassingbé de choisir le Premier ministre dans ses rangs.

Ce "rejet catégorique de notre plate-forme veut dire qu'il y a impasse", a déclaré jeudi le coordinateur de cette coalition l'avocat Yawovi Agboyibo. Pour ce dernier, "pas question" que son parti, le Comité d'action pour le renouveau (CAR), participe au gouvernement Kodjo. L'opposition radicale ne ferme toutefois pas définitivement la porte puisque Me Agboyibo souhaite en son nom "le concours d'un facilitateur pour nous sortir de l'impasse".

La direction d'autres partis politiques membres de la coalition, dont l'Union des forces du changement (UFC, principale formation de l'opposition de Gilchrist Olympio), refusent aussi de participer, pour le moment, à l'équipe de M. Kodjo, selon des sources proches de ces partis. La coalition doit se réunir vendredi pour prendre position, a précisé Me Agboyibo. "Le nouveau Premier ministre est un homme plein d'expérience qui connaît bien le milieu de l'opposition (...) Le travail sera difficile, mais il saura comment gérer la situation", a estimé un diplomate à Lomé selon qui "certains partis de l'opposition radicale seraient prêts à franchir le pas".

Pour l'opposition modérée qui, elle, souhaite un gouvernement d'union nationale, la nomination de M. Kodjo est "le bon choix", selon le président du Parti pour la démocratie et le renouveau (PDR), Zarifou Ayéva. Selon M. Ayéva, un gouvernement d'union nationale est la "seule porte de sortie" de la crise au Togo.

L'opposition modérée dit attendre désormais les propositions de M. Gnassingbé et d'Edem Kodjo e son nouveau Premier ministre pour déterminer de sa participation au gouvernement. M. Gnassingbé, fils du président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février, avait été élu avec 60,15% des voix contre 38,25% au candidat de la coalition de l'opposition radicale, Emmanuel Akitani Bob, premier vice-président de l'UFC. M. Kodjo, 67 ans, qui succède à Koffi Sama, en place depuis juin 2002, avait occupé ce poste de 1994 à 1996, lorsque le président Eyadéma dirigeait le pays.