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Au lendemain de la visite des facilitateurs à Lomé : Des missions obscures de Faure révélatrices du malaise présidentiel. Boukpessi ridiculisé par Condé

Togo - Politique
Depuis le début de la facilitation dans la crise togolaise, les deux facilitateurs désignés de la CEDEAO Nana Akufo-Addo et Alpha Condé ont rencontré les protagonistes le mercredi 27 juin dernier à l’Hôtel 2 Février à Lomé pour une ultime tentative de recherche de compromis avant le sommet du 31 juillet à Lomé.
Les présidents ghanéen et guinéen ont d’abord rencontré la délégation du parti au pouvoir UNIR et le gouvernement pendant des heures pour prendre connaissance de leur position sur les différents sujets annoncés à l’ouverture du dialogue le 19 janvier dernier, ensuite la coalition des 14 partis politiques de l’opposition pour quelques minutes, les revendications étant clairement exprimées depuis plusieurs mois, le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre, la Coordinatrice de C14 Brigitte Adjamagbo-Johnson et leur suite n’ont pas perdu du tout du temps aux facilitateurs.

Il ressort que le camp présidentiel qu’il a été reçu une seconde fois après l’opposition, a rejeté tout en bloc. C’est alors que les présidents Akufo-Addo et Condé ont fait venir Faure Gnassingbé à l’Hôtel 2 février pour avoir sa position. Selon nos informations, c’est le chef de l’Etat lui-même qui a donné sa position sur les points d’accords énoncés dans le communiqué final. Bien évidemment avant ce fameux communiqué, la facilitation a réuni les deux parties pour le point final. Là encore, la délégation du pouvoir se campe. Il se rapporte que le ministre Payadowa Boukpessi aurait soulevé encore son doigt à la plénière pour exprimer leur position de départ. C’est là que le président Condé a rétorqué qu’il ne lui donnerait plus la parole et qu’ils ont déjà discuté avec leur « patron » Faure Gnassingbé. C’est dans cette ambiance que le point a été fait à la plénière retracé dans le communiqué final.

Au final, les facilitateurs demandent instamment aux parties prenantes de faire preuve de retenue pour ne pas compromettre les efforts en cours. Ils ont félicité le gouvernement pour les mesures d’apaisement déjà prises et l’encouragent à poursuivre la libération des personnes arrêtées lors des manifestations.

Dans le même temps, ils exhortent les autorités à étendre la possibilité du droit de manifester à l’ensemble du pays dans le respect de l’ordre public et des lois en vigueur afin de garantir la liberté de manifester ainsi que la sécurité des biens et des personnes. Ils ont appelé toute la population à collaborer avec les autorités pour retrouver les armes perdues.

Les facilitateurs se félicitent également de l’accord entre les partis pour la poursuite des activités du parlement conformément à la constitution au-delà de l’échéance constitutionnelle.

De ce fait, ils ont recommandé la suspension des préparatifs des élections législatives prévues pour se tenir courant novembre. « Durant cette période, les préparatifs des élections restent suspendus étant étendu qu’ils souhaitent que ces élections se tiennent en fin novembre 2018 », indique la déclaration liminaire ayant sanctionné les discussions.

En attendant les recommandations pour une sortie de crise, les deux présidents vont examiner en détails les différentes préoccupations exprimées de chaque côté avant de faire un rapport qu’ils soumettront au prochain sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO.

Curieusement à la sortie des discussions, le ministre de la Fonction Publique Gilbert Bawara estime que « le plus important c’est que la parole soit redonnée au souverain premier qui est le peuple » pour s’exprimer le 28 novembre dans les urnes. Il n’en fallait pas plus pour voir le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre sortir de ses réserves « Si Bawara veut organiser quelque chose, il va nous retrouver. Les facilitateurs ont cru devoir donner la fin novembre comme date indicative pour la tenue des élections législatives », a-t-il indiqué.

Des missions obscures révélatrices du malaise présidentiel

Deux jours après les discussions en présence des facilitateurs et Faure Gnassingbé pour la première fois, des missions obscures s’enchaînent. Faure Gnassingbé s’est rendu vendredi 29 juin à Katsina au Nigéria avec une délégation des caciques Yark Damehame, Boukpessi Payadowa, Barry Moussa Barqué pour aller rencontrer le président Muhammadu Buhari. A sa sortie, le président contesté du Togo estime que « nous avons fait beaucoup de progrès grâce à l’implication des pays voisins ghanéen et guinéen qui sont les facilitateurs désignés de la crise au Togo. Nous nous sommes mis d’accord sur les solutions. Maintenant, il est temps de les mettre en œuvre pour résoudre la situation paisiblement », a-t-il déclaré sans toutefois énumérer ces solutions auxquelles il fait allusion. « Nous nous sommes mis d’accord que si nous voulons améliorer ce processus, nous devons le faire de façon consensuelle avec l’opposition. Nous y sommes ouverts… Nous avons besoin d’organiser d’autres élections pour donner plus de légitimité à nos institutions. Cela conduira à renforcer la légitimité à la configuration de l’Assemblée nationale ou à donner la légitimité à l’opposition, suivant la volonté du peuple », a affirmé M. Gnassingbé. Après le Nigéria, la délégation togolaise a mis le cap sur la Côte d’Ivoire à la rencontre d’Alassane Ouattara qui a perdu toute crédibilité aux yeux des acteurs politiques de l’opposition par rapport à ses rôles troubles depuis la présidentielle de 2015 au Togo. Il se rapporte que les déplacements de Faure sont une mission d’enfumage de ces chefs d’Etat surtout le Président Buhari dont la position dans la crise togolaise est sans ambiguïté.

Malheureusement, Faure Gnassingbé étant le seul président à courir pour un 4ème mandat à la tête d’un pays aussi misérable, a du mal à convaincre.

Kokou AGBEMEBIO