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Me Kpandé-Adzaré à Yark Damehame

Togo - Politique
Samedi au centre communautaire de Bè, les forces de l’ordre et de sécurité ont empêché le Front Citoyen Togo Debout (FCTD) d’animer une conférence-débat publique. Pour justifier cette interdiction, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a estimé que le centre communautaire de Bè est un « lieu public » et que les responsables du FCTD n'ont reçu aucune autorisation d'y organiser leur réunion.
« La loi du 16 mai recommande aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative de leurs manifestations dans un lieu public. Ils ne l’ont pas fait. Ce n’est pas normal. On est quand même dans un pays organisé. Que les lieux soient fermés ou pas, mais c’est public. Le centre communautaire de Bè n’est pas le salon de Me Kpandé-Adzaré ou du professeur Dosseh, c’est est un lieu public. Il est géré par la commune », a indiqué le ministre Yark Damehame sur RFI.

Intervenant ce lundi matin sur la radio Victoire Fm, Me Raphaël Kpandé-Adzaré, deuxième porte-parole du FCTB, a balayé du revers de la main ces arguments du ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Selon l’avocat, c’est une interprétation erronée et biaisée de la loi sur la liberté de manifestation. Puisque la conférence débat prévue n’était pas de nature à troubler l’ordre public.

« Cette activité ne rentre pas dans le cadre d’une activité dont il faut demander une autorisation. C’est une activité qui n’est pas de nature à troubler l’ordre public. C’est pourquoi le Front Citoyen Togo Debout n’a senti la nécessité d’informer les autorités publiques. Tout simplement, c’est parce que c’est dans un centre communautaire où se tiendra une conférence publique suivie d’un débat. Alors qu’elle est la nature d’une conférence débat qui soit de nature à troubler l’ordre publique ? Si on devrait organiser une manifestation sur une voie publique et on sentait la nécessité, je crois quand même qu’on allait demander l’encadrement de la force publique. (…) Je pense que c’est une interprétation erronée et biaisée de la loi sur la liberté de manifestation », a souligné Me Raphaël Kpandé-Adzaré.

Pour le deuxième porte-parole du FCTB, si l’on s’en tient à cette interprétation de la loi du 16 mai, cela voudrait dire que « toutes les conférences de presse, toutes les réunions des organisations de la société civile seront soumises à une déclaration préalable de l’autorité ». « Ce qui n’est pas normal », a-t-il regretté.

Et de poursuivre: « J’ai été très scandalisé, très ahuri d’attendre le ministre dire que nous sommes dans un état organisé, qu’on n’était pas dans un salon de Me Kpandé-Adzaré, ni de celui du Prof Dosseh. Je voudrais tout simplement lui demander si nous sommes dans un état organisé, comme ils le disent, que cherche les groupes d’auto-défense dont il a parlé depuis un certain temps, c’est-à-dire des miliciens dans un état organisé ? Non, il ne faut pas qu’on trompe les Togolais. Même la Communauté internationale est avertie et connait tout ce qui se passe aujourd’hui au Togo ».

Cela fait quelques mois que le régime de Faure Gnassingbé tente d'étouffer toutes les initiatives du Front Citoyen Togo Debout. Certains responsables ont même fait l'objet d'arrestation puis relâchés après.

« En tout cas, ces interdictions ne dissuadent en rien le Front Citoyen Togo Debout. Le Front va mener ses activités pour le bien de la population togolaise, et pour le compte de celle-là. Si nous nous disons que nous voulons bâtir ou être un état de droit, je crois qu’on devait laisser les organisations de la société civile faire leur travail », a conclu l'ancien président de la Ligue Togolaise de Droit de l'Homme (LTDH).


A. Godfrey