Chers leaders de la C14, il serait ingrat de la part d’un combattant pour la liberté de notre peuple de s’adresser à vous sans commencer par vous remercier. Vous abattez un travail que nous savons tous difficile, accomplissez une mission que certains ont déjà marqué d’un sceau : impossible. Vous luttez, les mains et les poches vides, contre une hydre ayant confisqué tous les moyens financiers et matériels de l’Etat soutenue par une armée ethnique et génocidaire.
Certains parmi vous, devant les exigences d’un peuple que l’impatience a rendu trop susceptible et calomniateur, ont essuyé les critiques, injures et diffamations les plus acerbes et les plus humiliantes. Mais vous êtes toujours debout, et nous vous disons merci.
Chers leaders, si vous vous retrouvez là où vous êtes aujourd’hui, parlant au nom du peuple togolais, c’est parce que ce peuple qui vous a mandatés a confiance en vous. Nous avons confiance en vous sinon nous vous aurions immédiatement écartés comme nous l’avons fait de certains pseudo-opposants qui ne sont que des employés de la dictature, et qui peuvent aller jouer à leurs opposants, ces serpents, sur leurs pages Facebook et les médias qui leur ouvrent leurs portes.
Mais vous, chers leaders, avez tout le soutien de ce peuple. Ce peuple qui connaît vos limites, vos faiblesses et qui est prêt à accepter vos erreurs, à comprendre vos tâtonnements, à effacer vos faux pas, à pardonner vos échecs, à vous donner une nouvelle chance chaque fois que vous n’avez pas réussi, mais en ayant essayé de bonne foi.
Chers leaders, ce pacte qu’a fait avec vous ce peuple ne pourra tenir que si vous communiquez avec lui, communiquez bien avec lui, lui expliquez toutes les décisions que vous prenez en son nom, puisque c’est en son nom que vous prenez toutes les décisions, lui montrez que vous le considérez comme le vrai détenteur de la souveraineté et non comme une bande de moutons à berner pour vos ambitions politiques personnelles. Ne donnez pas l’occasion à ce peuple inquiet et meurtri par ses échecs passés de douter de vous.
Il est temps, chers leaders, de dépasser les déclarations liminaires lues dans des conférences de presse des jours après vos prises de décision, quand le peuple, en manque d’informations, a déjà fini de broder ses propres versions qui sont, généralement, celles de la rumeur, donc non fondées. Il est temps de remettre ce peuple-là, votre maître, au cœur de toutes vos démarches. De le concerter avant la prise de chaque décision majeure, puisque c’est lui, le peuple, qui sera touché par vos décisions, et de l’informer, à travers vos meetings, de tout ce que vous faites et comptez faire.
Une communication directe et en temps réel : voilà la panacée qui pourra sauver notre pacte, chers leaders. Et vous n’aurez rien à craindre, parce qu’au-delà de nos incompréhensions, de nos suspicions, de nos impatiences, nous serons derrière vous. Toujours.
DAVID YAO KPELLY
|
