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Social, gouvernance et football en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Un mouvement d’humeur des enseignants du secteur public, brutalement dispersé par la police, un rapport d’un consortium de journalistes d’investigation sur les voyages à la fois multiples et coûteux du président Biya à l’étranger ainsi que la prorogation pour 6 mois, par la Fédération internationale de football association (FIFA), du mandat du Comité de normalisation de la Fédération nationale de la discipline (Fécafoot), font les choux gras des journaux camerounais parus mercredi.
Le Jour consacre sa principale manchette à l’interpellation, la veille dans la capitale, Yaoundé, de 300 enseignants alors qu’ils s’apprêtaient à lancer une marche de protestation pour exiger le paiement de leur salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail.

«La police saute sur les enseignants», titre Le Messager, expliquant pour sa part que, pour avoir réclamé leur dû, les leaders du Collectif de ce corps de métier ainsi que plusieurs de leurs membres, ont passé leur mardi dans les locaux d’un commissariat de police plutôt qu’en compagnie de leurs élèves.

Le mouvement d’humeur du Nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun a, acquiesce Mutations, été réprimé par les forces du maintien de l’ordre qui ont interpellé une centaine de manifestants, et ce alors que des démarches en vue de l’obtention de l’autorisation de manifester ont été menées auprès de la sous-préfecture.

Cette manifestation, selon la publication, avait pour objectif d’attirer l’attention sur des problèmes tels que l'accumulation des arriérés de salaire et le refus de les payer, malgré les promesses gouvernementales après la grève du 29 mars 2017.

Et revoilà les dénigreurs ! s’exclame le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune sur un autre sujet : le rapport accablant sur les onéreux déplacements du président de la République à l’extérieur du pays.

«Le petit rapport qui trahit le grand complot», résume InfoMatin, pour qui la récente étude du consortium international de journalistes d'investigation, sur Paul Biya, cache à peine une réelle volonté de déstabilisation du régime de Yaoundé.

La bien nommée Organized Crime and Corruption Reporting Project préfère courageusement s’attaquer au Cameroun, sans doute considéré comme une proie facile, mais qui tient pourtant solidement sur ses fondements, s’emporte le journal pour qui le moment choisi par les déstabilisateurs semble couler de source : la veille d’une élection présidentielle dont Paul Biya est, selon des avis autorisés, donné largement vainqueur face à une opposition émiettée, et surtout peu expérimentée.

On peut le dire, souffle CT, que la saison des campagnes de dénigrement des institutions camerounaises, et singulièrement du chef de l’Etat, est bel et bien relancée : à la veille des échéances électorales de cette année, une nouvelle campagne est lancée contre Paul Biya, prenant prétexte de ses voyages à l’étranger.

«La démonstration, ou ce qui en tient lieu, se veut particulièrement pompeuse. Compter le nombre de jours passés par le président Paul Biya hors du Cameroun depuis son accession à la magistrature suprême, il fallait le faire. Par une multiplication dont ils semblent avoir seuls le secret, nos journalistes investigateurs nous apprennent que depuis son accession au pouvoir, le chef de l’Etat a passé ‘’au total, 1645 jours’’ en dehors du Cameroun. Mais omettent de faire la même multiplication concernant les jours passés au Cameroun, pour que le public, avide d’informations, se fasse lui-même son idée des proportions, étant entendu qu’aucun baromètre officiel ne fixe une norme en matière de séjour des chefs d’Etat à travers le monde.»

Les publications du pays n’ont pas loupé l’occasion d’évoquer le sport-roi, et particulièrement la situation de la fédération de football, dont le bail de l’instance provisoire de gestion a été rallongé in extremis.

Le Comité de normalisation de la Fécafoot a encore six mois, annoncent en chœur The Guardian Post, Le Messager, Le Jour et CT, la dernière publication citée, relayant les explications d’un émissaire de la FIFA, indiquant que pour qu’un nouvel exécutif soit élu, certains préalables doivent être respectés à savoir l’audit fiduciaire ainsi que la modification de la loi des sports et de l’éducation physique de 2011.

Désignés le 9 septembre dernier, étaye Mutations, les cinq membres du Comité avaient trois principales missions à atteindre : réécrire les statuts de la Fécafoot, organiser les élections et gérer les affaires courantes.

Mais le contexte laisse croire qu’il y a encore beaucoup à faire, les raisons de cette prorogation étant à chercher dans l’audit financier actuel des comptes fédéraux avant le limogeage du bureau exécutif pour illégitimité, mais aussi ceux de l’actuel Comité de normalisation ainsi que la revue de certains articles de la loi relative à l’organisation et la promotion des activités physiques et sportives au Cameroun.

Le président du Comité, l’avocat Dieudonné Happi et son équipe, détaille Repères, sont ainsi reconduits pour mener à bien les principales missions qui leur avaient été assignées lors de leur nomination en août 2017 et qui sont, au-delà de gérer les affaires courantes, d’œuvrer pour la restructuration de la Fécafoot, de réécrire de nouveaux textes et d’organiser les élections du bureau exécutif.