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Sécurité routière : Seulement 2% des motocyclistes ont passé le permis de 2014 à 2017

Togo - Societe
L’année 2017 aura été l’une des plus meurtrières pour les usagers de la route. De toute évidence, les mesures appliquées depuis quelques mois par le gouvernement n’ont pas réussi à faire reculer ce fléau. Pour preuve le bilan publié vendredi dernier par le ministre de la Sécurité avec à ses côtés son collègue des Transports est assez illustrateur. Au-delà des causent récurrentes, il ressort qu’une des catégories parmi les usagers de la route est très souvent à l’origine des accidents et conséquences : les conducteurs de moto.

Vendredi 19 février 2017, dans les environs de 15h, sur le boulevarde la Paix une voiture (taxi bagage) transportant des sacs de riz à fauché un conducteur de moto transportant des sacs de friperies. Les occupants de la voiture sont sortis in extremis indemnes, mais le conducteur de la moto a dû être évacué d’urgence à l’hôpital. Ce genre de scène se multiplie sur les routes au Togo. Si cette fois, la victime a eu la vie sauve, cela n’a pas été le cas de plusieurs Togolais durant l’année 2017.

En effet, les routes togolaises sont de plus en plus meurtrières. Selon les chiffres officiels, entre 2009 et avril 2014, 3110 togolais ont péri sur les chaussées. Les mesures prises par l’exécutif togolais comme le port obligatoire du casque et l’interdiction pour certains gros porteurs de circuler le jour sur certaines artères, n’ont pu réussir à faire inverser la tendance. Et l’année 2017 a été l’une des plus dangereuses pour les usagers de la route. 5.181 cas d’accidents ont été enregistrés durant les 12mois écoulés pour 8 624 blessés et 580 morts. Par rapport à l’année 2016, le nombre de décès dus aux accidents de circulation sur les routes togolaises ont augmenté de 7%. « Un demi-millier de mort sur la route pour une population d’environ 7 millions, c’est trop », a déclaré Yark Damehame, ministre de la sécurité et de la protection civile visiblement préoccupé.

Les principales causes de ces accidents sont : le non-respect des règles de la circulation, le refus du port de casque, le mauvais état des engins mis en circulation, l’usage du téléphone portable en pleine circulation et l’excès de vitesse. Devant autant de négligences de la part des usagers, le gouvernement togolais entend apporter des pistes de solution.

Le gouvernement va prendre des mesures

Selon le ministre Yark Damehane, ces accidents de la circulation constituent un souci majeur pour le gouvernement. Et « des mesures seront prises pour remédier à la situation dans les jours à venir », a-t-il promis. Quelles seront ces nouvelles mesures ? L’on ne saurait le d ire pour l’instant. Mais toujours est-il que depuis 2014, les autorités multiplient les mesures les unes après les autres sans que véritablement elles influent sur le nombre des accidents.
En effet, on se souvient en 2014, à la suite de l’accident sur le pont de Talo à quelques kilomètres de la ville d’Atakpamé qui a occasionné la mort de 48 personnes et des blessés graves, les ministères de la sécurité et de la protection civile et celui des infrastructures et des transports avaient annoncé une série de mesures pour prévenir les accidents. Il s’est agi de l’encadrement horaire sur la circulation des véhicules de plus de 12 places et les camions remorques ou semi-remorques affectés au transport de marchandises. Ils ne sont plus autorisés à circuler la nuit entre 18 heures 30 et 5 heures du matin.

Et à l’effet, des agents de la police et autres ont été déployés pour des contrôles diurnes et nocturnes. Par ailleurs, les autocars assurant le transport de passagers sur de longues distances devront disposer de deux conducteurs pour se relever. Il est également formellement interdit à tout véhicule en transit de transporter des passagers. Tout véhicule ou camion, en panne, n’est plus autorisé à stationner sur la chaussée durant plus de 6 heures. Les véhicules manifestement vétustes seront retirés de la circulation. Et pour terminer, les propriétaires de véhicules ou de camions en circulation devront prendre toutes les dispositions pour équiper leurs véhicules en dispositif d’éclairage non éblouissant d’une part et de feux de gabarit d’autre part. Si la lutte contre l’alcool au volant, l’une des causes de mortalité sur les routes devraient être prises en compte par les nouvelles mesures, il faudra y associer d’autres plus spécifiques.

Régler à fond les causes que constituent les conducteurs de motos

Selon les chiffres, les conducteurs de taxi moto seraient à l’origine de plus de la moitié des accidents sur les routes. Ces derniers pour la majorité ne possédant pas le permis de conduire, ignorent le code de la route. A cet effet, il serait judicieux que le gouvernement réajuste par exemple les frais de permis aujourd’hui à 10 000 FCFA pour les motos. Cette mesure permettra à un nombre conséquent de conducteur taxi moto de connaitre le code de la route et de s’y conformer. Ceci pourrait réduire significativement la moralité sur les routes. A voir comment les conducteurs de taxi moto aiment jouer à des slaloms et courses poursuites avec des forces de l’ordre juste pour éviter de payer leurs charges fiscales trimestrielles qui s’élèvent seulement à 2000f, on ne peut s’étonner qu’ils aient du mal à aller passer le permis.

Il se pose là un problème de civisme et de conscience dont malheureusement les conséquences sont au prix de la vie des autres usagers de la route. Déjà en 2016, une étude a révélé que les conducteurs de motocyclistes sont impliqués dans 76% des divers cas d’accidents relevés et 69% des cas sont dû à des infractions liées au défaut de permis de conduire. Et selon les rapports de Direction des transports routiers et ferroviaires, de 2014 à 2016, les 2 roues représentent 73% des engins immatriculés pendant qu’ils ne font que 2% des candidats ayant passé le permis dans cette catégorie. A la lumière de ces chiffres, il est indiqué que le gouvernant étudie une revue à la baisse des frais de quittance pour le permis à deux roues afin d’amener ces usagers à aller passer l’examen de maitrise du code de la route.

En attendant, le nouveau plan du gouvernement pour réduire le nombre d’accidents est très attendu. «Ces nouvelles mesures vont permettre de renforcer celles déjà prise par le gouvernement », indique une source proche du ministère de la sécurité. Il revient également à l’exécutif de trouver une solution au phénomène de raquette qu’on observe de la part de certains policiers au lieu qu’ils amendent les usagers qui ne respectent pas le code de la route.