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Santé : Vers des jours sombres pour les patients

Togo - Societe
Plus rien ne va dans le secteur de la santé. Du personnel aux infrastructures, c’est la descente aux enfers. Alors que la situation qui dépeint sur la qualité des soins devient de plus alarmante, dans le sérail on préfère jouer à la comédie et soupçonner des mains invisibles politiques derrières toutes les revendications, mêmes les plus légitimes. Et pendant ce temps, le calvaire dans les hôpitaux devenus mouroirs continue. Désagréablement.
Au Togo, la santé n’est visiblement pas précieuse pour les dirigeants pour qui l’essentiel est de sauver le pouvoir et le conserver le plus longtemps possible. Dans la sous-région, au Ghana ou en Côte d’Ivoire, on investit conséquemment dans le secteur de la santé, avec la construction d’hôpitaux modernes qui répondent aux normes internationales. Mais ici au Togo, même l’eau manque dans les blocs. Les problèmes, ils sont les mêmes depuis. Pire, d’autres s’y ajoutent. Et les choses vont de mal en pis. Pas de scanner. Les appareils de radiologie tombent souvent en panne.

Difficile de faire des analyses, même de microbiologie qu’une petite clinique du coin réalise. La raison, les matériels sont indisponibles. A côté de ces résultats alarmants de l’autopsie du système de la sante du Togo, Faure Gnassingbé préfère se lancer dans une « villégiature » à l’intérieur du pays pour inaugurer ou lancer des microprojets de forage, entre autres. Et à chaque visite du Prince tout doit s’arrêter de bouger. Tout est suspendu. Les activités administratives et scolaires sont momentanément interrompues pour l’accueillir.

Les conditions des centres de santé du Togo doivent interpeller les populations et les organisations de la société civile qui doivent se mobiliser pour une santé décente. Tel est l’appel du Prof David Dosseh, membre du Syndicat des praticiens hospitaliers du Togo (Synphot) et Coordinateur du mouvement « Togo Debout » qui donnait l’exemple du Sénégal où les populations et les organisations de la société civile restent mobilisées au premier plan pour la qualité des soins dans les centres de santé.

Reste à savoir si les Togolais et la société civile seront mobilisés pour soutenir les hommes en blouse qui projettent deux jours de sit-in les 24 et 25 janvier prochains initiés par le Synphot. Ce mouvement de colère est le deuxième du genre après celui du 3 janvier dernier. Mais le ton sera durci si les autorités refusent de sortir de leur sommeil dogmatique. Il n’est pas exclu que les praticiens hospitaliers renouent avec des grèves «sèches».