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Lomé : De petits espaces agricoles pour une forte demande en légumes

Togo - Economie et Finances
Décembre et Janvier, les légumes sont prisés dans les plats au Togo, à Lomé en particulier. Qui pour épater sa famille avec une bonne salade à la laitue ou choux, qui d’autres pour assaisonner ses mets avec des betteraves, carottes et oignons…Mais on se demande rarement d’où viennent ces légumes frais sur lesquels on se bouscule sur la place du marché. Et même quand on y pense, on s’intéresse très peu aux conditions de productions et les défis liés à l’approvisionnement d’une masse populaire comme par exemple les consommateurs en ville.
Certes, une partie des légumes distribués sur les marchés de Lomé, proviennent des localités péri urbaines et rurales environnantes, notamment Aného, Djagblé, Tsévié, Kovié, Tabligbo…La production maraîchère dans les périmètres urbains au Togo, représente un levier économique pour des milliers d’acteurs, principalement des jeunes. C’est aussi le moyen sûr de maintenir la disponibilité des légumes frais dans le centre urbain de Lomé.

Selon les prévisions, Les populations urbaines en Afrique subsaharienne tendent vers les 300 millions d’habitants en 2020. Déjà, la capitale togolaise compte plus de 2 millions d’habitants (en comptant la région urbaine côté Ghana). C’est un immense défi que de satisfaire la demande sans cesse croissante en légumes de ces millions de personnes avec des espaces d’exploitations de plus en plus réduits.

De récentes études ont démontré que les exploitations maraîchères ont diminués de 31 hectares par an, entre 2002 et 2014, chutant de 530 à 160 d’hectares (ha). Pendant ce temps, la population croit, et la demande en légumes avec.

Selon l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE-Togo), les jardiniers usent des espaces de plus en plus réduits, surexploités, avec un recours intensif aux engrais chimiques de synthèses pour satisfaire la demande de plus croissante.

Environ 95% des maraîchers du Togo utilisent les engrais chimiques de synthèse pour leur production d’après les études de cette agence. « L’usage répandu des produits chimiques et des engrais minéraux est lié au système intensif actuel de l’agriculture et le manque de fertilité du sol. Ce type d’agriculture intensive est un danger pour la population locale et l’environnement. Outre cet impact environnemental, l’utilisation des pesticides chimiques est très coûteuse », précise une autre étude menée par une équipe de scientifiques de l’Université de Lomé avec l’appui de l’UEMOA.

Le long du périmètre côtier et dans les aires non occupées de la zone portuaires de Lomé, ils sont nombreux ces exploitants maraîchers qui reconnaissent encore recourir aux engrais, et autres produits chimiques, non seulement pour assurer une exploitation agricole tout le long de l’année, mais aussi accroître la productivité et s’en sortir financièrement.

« Les consommateurs sont donc exposés à un risque d’intoxication chronique qui peut entraîner certaines maladies comme l’hypertension. Il faut contrôler l’utilisation de ces pesticides qui sont dangereux pour la santé », a martelé déjà en 2013, SANDA Komlan, Directeur de l’École Supérieur d’Agronomie à l’Université de Lomé.

« C’est avec tact que nous faisons recours aux produits et engrais chimiques. Il faut en la matière, respecter les délais prescrits avant la consommation du produit sinon, on expose surtout les consommateurs à des risques sanitaires », nous a confié Yovo, jardinier dans la zone portuaire de Lomé.

Il précise que cela est également dû aux difficultés financières que rencontrent les paysans et qui, par manque de professionnalisme, cèdent à la tentation de récolter les légumes avant les périodes réglementaires dans le cas d’usage de produits chimiques.

De bonnes volontés initient des projets pour former les acteurs du maraîchers dans les périmètres urbains pour les amener à maintenir leur productions, dans des conditions respectueuses de l’environnement et de la santé, tout en leur permettant de faire de bons revenus. On parle de plus en plus d’une agriculture durable.

Dans le cas du maraîcher, des astuces doivent être trouvée pour renforcer et accroître les surfaces de production, ne serait-ce que dans les zones péri urbaines où, à défaut d’une bonne pluviométrie, on pourrait construire des forages à pompe avec de bonne capacité d’irrigation, a relevé en substance le jardinier YOVO qui ajoute qu’à Lomé, par exemple, sur la bande côtière, l’eau est facile à trouver et le forage est très moins cher. C’est donc la motivation principale des productions qui s’accrochent éperdument à cette zone de production.

Toutefois, les statistiques de l’évolution des surfaces maraîchères constituent une valeur ajoutée pour la thématique de l’agriculture périurbaine à Lomé sur laquelle des données de ce genre n’existent pas.

Les difficultés d’accès à la terre, l’érosion côtière qui nettoie les exploitations et la surexploitation des terres, ajoutée à l’usage inadéquat des produits chimiques ne sont pas un bon présage pour une satisfaction durable des populations en matière de légumes frais et sains.

A. Lemou