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Nicolas Lawson aux pilleurs : « Vous avez endetté notre pays à hauteur de 82% de son PIB en moins de 10 ans en partant de 20% »

Togo - Politique
Dans ce document intitulé « Memo pour l’avenir », le président du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR), Nicolas Lawson, interpelle la minorité pilleuse sur sa responsabilité dans la descente de l’économie togolaise dans l’abîme, avant de décliner son rêve pour le Togo de demain. Lisez plutôt !

Memo pour l’avenir

Chers concitoyens et chers compatriotes de la diaspora. Je vous adresse ce message par audio avec une douleur lancinante. J’aurais cru que le renouveau au Togo allait fleurir avec une nouvelle génération de politiciens accédant au pouvoir en ce début du 21è siècle. Mais c’est la faillite qui accable aujourd’hui notre chère patrie. Nos compatriotes du système RPT/UNIR doivent savoir, après tant de souffrances de notre peuple, qu’un édifice national dont la solidité dépend de la présence d’un homme est nécessairement fragile. Si vous voulez tant aider Mr Faure Gnassingbé, pourquoi l’avez-vous conduit et notre société avec lui au chaos actuel ? Vous cumulez des portefeuilles essentiels de l’Etat dans l’incompétence, dans la corruption et dans la dépravation.

Vous avez endetté notre pays à hauteur de 82% de son PIB en moins de 10 ans en partant de 20%. Vous exhibez cyniquement quelques infrastructures d’un coût global de 475 milliards de FCFA pour lesquelles vous avez contracté 1.600 Milliards de FCFA de dettes et des revenus du travail de nos concitoyens. C’est la plus grande délinquance criminelle et le plus atroce attentat contre notre peuple. Vous avez fait exploser la misère dans tout le pays, du sud au nord. Nos jeunes sont abandonnés à la précarité, au chômage, à l’oisiveté, à l’alcoolisme, à la drogue et des milliers sont réduits à la délinquance. Ils sont indignés comme leurs parents et sont en révolte contre l’indigence et ceux qui sont responsables de leurs malheureuses conditions. Les étudiants, qui doivent être formés pour assurer un avenir radieux à notre société, sont méprisés et souvent violentés. Vous avez même supprimé les allocations de départ à la retraite de nos fonctionnaires et condamné nos retraités à la détresse. Notre agriculture est détruite avec des engrais frelatés, tout comme nos systèmes de santé et d’éducation nationale.

Nos enseignants et nos fonctionnaires sont déconsidérés et mal payés. Même le commerce est sinistré avec nos deux principaux marchés de Lomé et de Kara brûlés, sans reconstruction et sans juste indemnisation des victimes. L’irrespect et l’immoralité règnent dans la société. On n’a pas le sentiment qu’il y a un chef à la tête de l’Etat auquel les faibles peuvent s’adresser. Alors, ce sont les frustrations, les ressentiments, les fureurs et les haines, qui prédominent dans nos relations. Plus grave encore, c’est le tribalisme qui surgit et empoisonne le vivre ensemble et la cohésion nationale.

Comment pouvez-vous ignorer, chers compatriotes d’UNIR, que le moyen unique de garantir les libertés, le bonheur et la paix civile est de seconder le peuple en souffrance, de satisfaire ses besoins les plus fondamentaux et de répandre les bienfaits de la société sur chacun de ses membres ? Pourquoi vous exposez encore notre peuple à des soubresauts sociaux et à des déchirements ? Pouvez-vous douter que ce sont les longues suites des injustices qui provoquent les révolutions ? Le Togo n’est pas une jungle. Il ne s’agit pas non plus actuellement d’un combat d’usure entre le pouvoir et l’opposition. C’est une erreur criminelle de croire cela. C’est le peuple togolais qui réclame de la justice sociale et de la dignité. Sachez qu’il n’y a jamais deux peuples dans un pays. Sinon les consciences libres et les esclaves, les nantis et les laissés-pour-compte. Aussi les secours indispensables à celui qui manque du nécessaire sont une dette de celui qui possède le superflu.

L’indigent est opprimé. Sa résistance à l’oppression est la conséquence des autres droits de l’homme et du citoyen. De la sorte, quand la garantie sociale manque à un citoyen, il rentre dans le droit naturel de défendre lui-même tous ses droits. C’est ce que font aujourd’hui ceux qui réclament une autre gouvernance politique, économique et sociale. Nul n’a le droit de réprimer une telle résistance à l’oppression et cette revendication légitime et humanitaire.

Nous pouvons avec le budget de 2017, voté par l’Assemblée nationale, augmenter les salaires actuels des fonctionnaires de 35%, doubler les bourses des étudiants, équiper convenablement tous nos hôpitaux et centres de santé, accorder des dotations financières de 3 milliards de
FCFA à chaque préfecture pour le développement à la base, engager les travaux d’assainissement de nos quartiers, villages et villes, entamer la construction d’une digue pour arrêter l’érosion côtière, reconstruire les marchés de Lomé et de Kara, indemniser les victimes
des sinistres, mettre en chantier la construction de 5.000 salles de classes et 2500 cantines scolaires, accorder des subventions conséquentes aux établissements privés, subventionner nos agriculteurs, lancer la construction du village Hadj de Sokodé devant servir à la sous-région, réhabiliter et agrandir l’aéroport de Niamtougou pour en faire le grand Hub de l’Afrique de l’ouest et le pôle de développement du nord du Togo, rétablir l’autorité de l’Etat et entamer la reconstruction de nos commissariats, gendarmeries, préfectures et mairies, et proposer au pays une politique économique et sociale de croissance équilibrée de création de richesses et d’emplois. C’est la mission essentielle d’un Chef d’Etat et de son gouvernement. Sinon rien ne justifie leur maintien au pouvoir.

Les fonctions publiques ne sont pas des legs, ni des distinctions, ni des récompenses, ni des droits. Elles sont des devoirs publics. Les mandataires légitimes doivent rendre compte fidèlement de leurs gestions au peuple et subir son jugement avec respect. Il est temps de
substituer dans notre pays la morale à l’impudence, l’empire de la raison à la tyrannie, la fierté à l’insolence, le mérite à l’intrigue, la grandeur de l’homme à la petitesse des grands. Il y’a trop d’injustices, trop de violences politiques et sociales et trop de corruption dans notre pays. Pour accomplir les rêves de nos devanciers pour faire du pays l’or de l’humanité, nous devons absoudre la providence du long règne du crime et de la tyrannie. C’est à cela que le peuple togolais s’attèle en prenant sa responsabilité. Nul ne peut l’en empêcher. Il finira par triompher quels que soient le temps que cela prendra et les sacrifices. Quant à moi, j’ai toujours accompli mon devoir patriotique avec discernement et je suis à la tâche sans vouloir m’exhiber. La vérité est neutre et souvent fâcheuse. Mais j’ai fait le choix de la proclamer et de la chérir irrévocablement. Je ne serai jamais partisan. Une grande nation ne se construit que dans l’ordre, la discipline, la paix et l’unité.

Que Dieu Tout-Puissant nous protège, nous inspire et aide le peuple togolais à faire que tout finisse par fléchir sous le niveau et par plier sous le joug de la morale et de l’humanisme. Ainsi soit-il.

Fait à Lomé : 1er Octobre 2017

Nicolas LAWSON
Président du PRR