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Quand Promocivisme vire à Promoescroquerie : L’ANPE, l’ANVT et certains ministères complices de l’escroc Saturnin Zomblewou ?

Togo - Societe
Promoci vire finalement en Promoescro. C’est, en tout cas, le moins qu’on puisse dire. Dans le gilet orange, ils étaient visibles au niveau des feux tricolores, sensibilisant sur la sécurité routière et régulant la circulation aux côtés des forces de l’ordre. C’était dans les mois d’août et septembre dernier. Eux, ce sont des agents déployés sur les lieux dans le cadre d’un projet denommé Promociv que des structures étatiques et même des ministères ont soutenu. Mais depuis plusieurs semaines, ils ont déserté les lieux. La raison, ils ont été victimes d’une escroquerie.
Entendue Promotion du civisme, Promociv est un projet de renforcement de capacités des étudiants des universités du Togo en civisme, citoyenneté et sécurité routière. Il a reçu le soutien des ministères de la Communication en charge de la Formation civique, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et celui des Infrastructures et des Transports qui ont autorisé sa réalisation. Son Coordonnateur, un certain Kokou Saturnin Zomblewou. En juillet 2016, dans le cadre de ce projet, 120 agents qui ont le niveau Maîtrise ont été recrutés par l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe) et l’Agence nationale de volontariat au Togo (Anvt) pour être affectés dans les Universités publiques et privées. Mais avant tout, ils devaient suivre une formation de 25 jours en civisme-citoyenneté et sécurité routière. Leur mission, « entretenir les étudiants sur ces deux thématiques et les accompagner en code de la route et de conduite pour obtention du permis de conduire ».150.000 F CFA, c’était le salaire mensuel proposé par les initiateurs dudit projet. Trop beau pour être très intéressant dans un pays où le mal-être est la chose la mieux partagée.

Chose curieuse, il a été exigé des agents recrutés de verser 50.000 F CFA comme caution pour conserver leurs places et garantir leur engagement à rester dans le projet, 30.000 F CFA pour les frais de quittance de permis de conduire pour ceux qui n’ont pas cette pièce, 10.000 F CFA pour des séances pratiques pour ceux qui ne savent pas conduire. Ce n’est pas tout, puisque les gilets à porter dans le cadre des activités de sensibilisation aux carrefours leur ont été vendus à 1400 F CFA. Des dépenses totales de 91.400 F CFA donc. Mais hélas. « Malheureusement, la formation que nous avons commencée le 25 juillet 2016 dans les locaux du ministère des Transports ne s’est jamais achevée avant que nous ne soyons déployés par contrainte dans les carrefours malgré la réticence des uns et des autres demandant préalablement la fin de la formation et la signature des contrats.

Demande à laquelle le Coordonnateur Zomblewou nous a promis satisfaction dans un bref délai. Ceci étant, nous avons effectué pendant un mois et demi de pression un travail de sensibilisation et de régularisation sur les routes de Lomé. Face à toutes ces difficultés, nous avons commencé à demander tout au moins la restitution, en attendant le virement des salaires à une date ultérieure. Au jour d’aujourd’hui, nous n’avons ni suivi la formation sur le code de la route, ni appris à conduire, ni passé le permis pour lequel nous avions versé la somme appropriée pour l’achat de la quittance », ont pesté les victimes dans une déclaration rendue publique. Cette caution qui devait leur être restituée, selon les promesses, deux (02) mois après leur prise de fonction, ne le sera pas ; leurs salaires (les 150.000 F CFA) ne leurs seront pas versés. Alors qu’il leur a été demandé d’ouvrir des comptes courants à Atlantique Banque, seul partenaire de Promociv, puisque le promoteur du projet a miraculeusement disparu des radars. Les portes des trois ministères impliqués dans la réalisation de ce projet sont fermées aux agents victimes de cette escroquerie ;leurs demandes d’audience pour rencontrer les maîtres de ces lieux sont restées sans suite.

L’Anpe et l’Anvt approchées ne leur disent pas grand-chose, sauf qu’elles ont fait le rapport à qui de droit. Et depuis, c’est le silence radio. Les ministères de la Communication en charge de la Formation civique, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et celui des Infrastructures et des Transports, l’Anpe et l’Anvt sont visiblement restés insensibles aux cris de détresse de ces citoyens jetés en pâture. « On fait une formation dans une structure publique, ministérielle. On est engagé par l’Anpe et l’Anvt (des structures publiques). L’Anvt qui a engagé sur le terrain des volontaires en fin de contrat. A la cérémonie d’ouverture de la formation, étaient présents trois représentants des trois ministères. Voilà des choses qui nous rassuraient. On ne savait pas qu’on allait être escroqué», a confié Dodji Buagbé, porte-parole du comité adhoc des agents de Promociv. Et d’ajouter : « Il nous a fait bluffés, il nous a roulés. Quand ça n’allait pas, nous sommes allés à l’Anpe et à l’Anvt qui sont des structures publiques qui nous ont recrutés. Elles nous ont expliqué qu’elles ont fait des rapports qu’elles ont adressé à leurs supérieurs hiérarchiques et qu’elles attendent le retour ; et que Zomblewou lui-même est injoignable. On nous a dit à l’Anpe que c’est à nous de prendre notre responsabilité. Dans quel pays une structure publique vous recrute, et vous avez fait face à un escroc, et la structure publique qui devrait agir en sa qualité est restée sans rien faire? ».

En mai 2016, pour le même projet, Saturnin Zombléwou avait recruté 40 jeunes diplômés qui, « n’ayant pas donné la caution comme garantie de la formation ont toutefois versé pour la plupart 30.000 F CFA pour l’achat de quittance de permis de conduire ». On l’accuse d’avoir escroqué certains fidèles de l’église des Assemblées de Dieu à qui il aurait pris 20.000 F CFA chacun pour les préparer à l’obtention du permis de conduire. Une plainte est actuellement déposée contre lui depuis sa cachette par les agents victimes.

Mais ce qui est déplorable dans cette affaire, c’est l’attitude complice de ces structures publiques impliquées dans ce projet qui ne font rien pour que l’escroc soit mis aux arrêts et que les fonds de ces agents victimes leur soient restitués.

PCK