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Le VIH-SIDA en Chiffres : La menace est encore bien réelle

Togo - Sante
Les maladies cancéreuses et d’autres "tueurs silencieux" comme le diabète et les épithètes tendent à plomber les débats, par rapport à l’effet dévastateur du Virus de l’Immuno-Déficience Humaine (VIH), responsable du Syndrome de l’Immuno-Déficience Acquise (SIDA) : le VIH-SIDA. Mais la réalité est dure, le SIDA tue encore. En témoignent les chiffres.
En 2015, 5100 décès liés au SIDA ont été enregistrés.

Le profil épidémiologique du Togo est marqué par des disparités liées aux régions, aux âges et surtout au sexe

D’une façon globale, L’ONUSIDA a relevé en 2015, environs 110 000 cas de Personnes Vivant avec le VIH (PVVIH). La première disparité flagrante est celle du sexe. La gente féminine est la plus touchée par le fléau selon le rapport qui établit que 59 000 victimes sont du sexe féminin de plus de 15 ans. Entre 2013 et 2014, les taux prévalence au VIH sont évalués à 1,7% chez les hommes contre 3,1% chez les femmes.

D’un point de vue spatial, la prévalence est accentuée en milieux urbains où les chiffres s’évaluent à 3,5% contre 1,5% dans les zones rurales. Par régions, les taux relevés se dressent comme suit :

Lomé commune 3,4%; région maritimes : 3%, région des plateaux 2,5%, région centrale 2,2%, la Kara et les savanes viennent en bon élèves avec respectivement 1.8%, 0.3%.

Lomé commune détient donc le record de la prévalence au VIH au Togo. Il convient de rappeler que ce fort taux de prévalence par rapport aux villes intérieures, ne s’explique pas forcément par une amélioration des comportements responsables dans les villes de l’intérieure, où certains facteurs comme la pauvreté, laisse les jeunes à la merci des comportements à risques comme la prostitution des jeunes sans précautions préalables.

Si Lomé commune détient le record en matière du VIH, c’est aussi le fait d’une explosion démographique urbaine où Lomé seule enregistre le ¼ de la population nationale.

Si le taux de prévalence nationale est de 2,5%, le cas des femmes enceintes s’évalue à 3,3% pour l’année 2014. Le taux chez la femme enceinte a fluctué entre 4,4% en 2008 à 4,6% en 2009 et 2011 pour revenir à 4,4%.

Depuis le premier cas d’infection au VIH en 1987 au Togo, plusieurs acteurs se sont engagés dans la lutte contre la pandémie, et les résultats sont encourageants. Le rapport de l’ONUSIDA définit une nette régression de 2000 à 2017, que ce soit en termes de décès liés à la maladie, qu’aux nouvelles infections.

De 17 532 nouvelles infections en l’an 2000, le Togo est passé à 2 447 cas seulement en 2016, et les statistiques promettent une régression positive de 1797 cas seulement pour tout le Togo en 2017.

Pour ce qui est des décès liés à la maladie, on note 6 295 cas en l’an 2000 contre une estimation de 2 685 cas en 2015 et un espoir de chuter à 1 884 cas en 2017.

Si le taux de nouvelles infections resté en constante, chute depuis l’année 2009, il faut noter que le cas des décès liés à la maladie a flambé en 2005 avec 9 884 cas, avant d’amorcer une reculade, suite à une campagne accrue de traitement gratuit aux Anti Retro viraux (ARV) et l’explosion des structures de prise en charge des personnes vivant avec le VIH.

Le démarrage de la Politique de Traitement Mère et Enfant (PTME) en 2002 a également contribué à épargner la vie et la santé des enfants vis-à-vis du VIH. L’objectif majeur est de parvenir à une élimination du VIH chez l’enfant à l’horizon 2020 (taux de transmission de moins de 5%).

Les statistiques ainsi libellées dans le rapport de l’ONUSIDA démontrent à suffisance que face aux grands moyens politico-stratégiques mis en place sur le plan national, (Programme National de Lutte contre le Sida- PNLS dirigé par le Chef de l’Etat entre temps, le Conseil National de Lutte contre le Sida et les Infections Sexuellement Transmissibles CNLS-IST, sans compter l’impressionnant dispositif d’ONG et associations armés contre la pandémie), le VIH-SIDA a connu du recul.

Les dépenses

En 2014, les entrées en termes de financement international pour la lutte contre le SIDA au Togo s’élevaient à 2 336 millions de F CFA. Les ressources mobilisées et dépensées dans le cadre du VIH en 2014 s’élèvent à neuf milliards neuf cent cinquante-huit millions neuf cent deux mille six cent quatre-vingt-quinze (9 958 902 695 F CFA) par les organisations confessionnelles.

Selon ONUIDA, « Les dépenses engagées dans la lutte contre le sida au Togo en 2014 sont dominées par les fonds internationaux (76,24 %). Les dépenses effectuées à partir des fonds domestiques représentent 23,76 %. Les fonds domestiques sont constitués des fonds publics de l’Etat (1 086 326 519) et des fonds privés (1 280 130 609).

Les fonds internationaux/fonds extérieurs sont constitués des fonds provenant des partenaires bilatéraux (7,29%), des partenaires multilatéraux (80,47%) et des ONG internationales/fondations (12,16%).

Par rapport aux catégories d’intervention, les Soins et Traitement occupent la première place (53,07 % des dépenses totales), suivi de la Gestion et Administration des Programmes (16,80%), de la Prévention (15,91)%, des Ressources Humaines (11,61 %) et des OEV (0,87 %). Les interventions relatives à la Recherche, à la Protection sociale et à l’Environnement favorable sont les parents pauvres avec respectivement 0,11%, 0,25% et 1,38 % des dépenses totales ».

On en parle de plus en plus, mais les populations semblent de moins en moins réceptives dès lors que l’actualité grouille d’autres alertes et préoccupations liées à la santé. Mais la menace est réelle, les faits sont têtus : le SIDA tue, il faut se protéger.

A. Lemou