Œuvres sociales : Chasse gardée du pouvoir, l’opposition dormante ?
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Togo
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Politique
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Les événements sociaux comme la rentrée scolaire, les fêtes de fin d’année, jeûne chez les musulmans ont toujours été des occasions pour le parti au pouvoir et ses émissaires pour s’attirer les bonnes l'admiration des populations à travers dons en nature et, parfois, en espèces sonnantes et trébuchantes qui ne laissent pas indifférentes ceux qui se raffolent de ces présents.
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Toute stratégie politique bien pensée, veut que l’électorat soit constamment entretenu et galvanisé. Au parti UNIR, les stratèges maîtrisent bien l’exercice et ne ratent pas les occasions. La tradition a été respectée à l’occasion de la dernière rentrée des classes, avec la distribution par les cadres du parti, dans leurs régions d’origine respectives, de kits scolaires au nom du Chef de l’Etat.
En de pareilles occasions, on mobilise souvent une forêt de médias à des coûts deux fois onéreux que la valeur des dons. Dans les discours, on ne manque pas de faire mention de ce que « Le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingné est soucieux des populations et a personnellement financé le don ».
Des discours laudateurs dont le but n'est autre que d’emballer les populations à mille lieues de penser que ces miettes à eux offertes ne sont qu’une part des biens publics, celle qu’on jette par la fenêtre seulement quand on est sûr d’avoir climatisé et installé des caméras de surveillance dans son garages, avec des vigiles armée jusqu’aux dents pour une maison dont les murs ressemblent à une forteresse.
Les bénéficiaires, évidemment dans le besoin, reçoivent les résidus avec grand « merci » et s’en contentent, remerciant ciel et terre pour la vie de Faure Gnassingbé, ce « président exceptionnel » comme le dirait Louis Michel.
A l’opposition, l’exercice n’est pas évident. Déjà qu’on le juge mal, obscène et vilain. Mais dès lors, une question se pose. Comment l’opposition maintient-elle le contact avec son électorat, compatit aux moments difficiles de ses militants et galvanise les électeurs en temps morts ?
A part les sorties médiatiques à coups de dénonciations et autres actions purement politiques, il est rare de voir un cadre de l’opposition poser avec des enfants déshérités à Guerin-Kouka avec des kits scolaires en mains. Si cela se fait, c’est dans la plus grande discrétion comme pour dire, la main gauche ne doit pas savoir ce que donne la main droite.
Pourtant, la politique est un champ peu scrupuleux où on se fiche souvent de l’esprit d’éthique et la communication y est une arme privilégiée, et la classe de l’opposition semble ne pas en faire usage, ou du moins bon usage.
Pendant que certains observateurs parlent de moyens financiers, d’autres révèlent que le pouvoir empêcherait les actions humanitaires de l’opposition sur l’étendue du territoire.
Pour preuve, un Directeur d’école à Dapaong a souffert le martyr dans une guéguerre avec le préfet (Tône), pour avoir accepté les dons de tables-bancs de la part d’un leader d'un parti de l’opposition.
Sous d’autres cieux où on parle de modèle de démocratie, les politiques sont toujours en première ligne en cas de catastrophes naturelles ou d’incidents de tout genre, pour apporter leur soutien aux sinistrés.
Ceci est une occasion pour soutenir le peuple, mais aussi témoigner de sa bonne volonté de bien faire les choses et de n’oublier personne une fois aux affaires. Par ricochet, ça participe inévitablement au marketing politique.
Quid des politicards Togolais ?
A. Lemou
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