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La controverse s'installe dans les journaux camerounais, au lendemain de la tragédie ferroviaire

Cameroun - Societe
Un vent de forte polémique parcourait les colonnes des journaux camerounais parus lundi, au lendemain d’un déraillement survenu en gare d’Eséka et dont le bilan et les responsabilités sont sujets à controverse.

«Le Cameroun porte le deuil», titre sobrement le bihebdomadaire régional L’œil du Sahel pour qui il s’agit du plus grave accident ferroviaire de l’histoire du pays.

Le Quotidien de l’Economie livre des témoignages poignants de rescapés du «train de la mort» et affiche le dernier bilan provisoire : 70 morts et 600 blessés sur 1402 passagers.

«Eséka : aurait-on pu éviter le drame ?» s’interroge le quotidien à capitaux privés Mutations qui consacre l’essentiel de son contenu à ce triste événement.

«Nous sommes unis dans la douleur mais aussi dans la colère, car à l’évidence cet accident n’était pas inévitable», souligne la publication qui, face au flou entourant le nombre de victimes, devant «les mensonges d’Etat» ayant conduit à «une cacophonie innommable, 48 heures après le drame», dénonce «ce sentiment de mépris des gouvernants face à la douleur et au désarroi».

Et Le Jour de s’en prendre violemment au chef de l’Etat Paul Biya, absent du pays pendant ce drame et qui n’est revenu que deux jours plus tard, après plus d’un mois de disparition.

Cet homme «n'est plus le maître du temps» : en ayant explicitement fait le choix d’une longévité exagérée à la tête du pays (34 ans, au 6 novembre prochain), Paul Biya a pris le risque d’installer son pouvoir – et donc, sa fin de règne – dans le cycle infernal du scandale permanent.

«Durer, c’est accumuler contre soi la souffrance de tant de personnes, les pleurs de millions d’hommes et de femmes, les rancunes de ceux qui n’ont rien à perdre dans la vie, les larmes chaudes de tous ceux-là qui viennent alimenter l’épaisse rivière de ces désastres individuels et collectifs, sur les rivages desquels s’amoncellent des cimetières et des déserts d’espérance, désormais étendus à perte de vue.»

A l’heure d’un premier bilan, répond en écho le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune (CT), «on peut affirmer que la mobilisation des pouvoirs publics a été à la hauteur, en raison du fait qu’elle a apporté des réponses idoines aux questions qui se posaient».

Pour ce journal, ce sont environ 1300 personnes qui ont été transportées à bord de ce train 153 qui n’est pas arrivé à destination et, dimanche après-midi, le bilan provisoire communiqué par le ministre de la Santé publique faisait état de 75 morts et près de 600 blessées.

Sur les causes de l’accident du train voyageurs surchargé, CT ébauche des hypothèses qui vont du défaut de freinage à une main criminelle.