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Un ancien président du Togo au sommet de Lomé !

Togo - Politique
C’était un point de rencontre des autorités d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Dans les rangs des personnalités, El Hadj Abass Bonfoh, tout sourire gardé ; l’homme qui fut président de République par intérim en 2005.
Les anciens Premiers ministres étaient là. Les anciens présidents de l'Assemblée nationale aussi, les anciens ministres et autres personnalités ayant servi la nation. Mais on n'a pas vu un ancien président de la République. Bref, le Togo n'en a pas. Sauf El Hadj Abass Bonfoh, l’homme de Bassar qui goûta aux délices du pouvoir pendant quelques jours en 2005, après la mort du général Gnassingbé Eyadéma.

Il faut noter qu’Abass Bonfoh ne sèche pas les invitations de ce genre. Mais il se la joue toujours discret, calme et détendu comme tout président satisfait de la tâche accomplie et convaincu qu’il faut laisser l’occasion aux autres d’en faire autant. Mais quand on évoque les anciens présidents du Togo, on ne trouve pas son nom dans les archives.

Le pouvoir saoul, dit-on, et quand on y goutte, on tente de s’y accrocher comme c’est encore le cas au Togo. Mais l’ancien enseignant, lui, semble avoir un antidote pour ce syndrome. Depuis son départ de l'Assemblée nationale, il se plairait dans une grande ferme à Bassar où il s'occupe du plus grand trésor naturel : la terre.

Pourquoi s’empoisonner à vie à vouloir convoiter ce que les Gnassingbé, contre vents et marrées, ont transformé en patrimoine familiale ? D’autres ne verraient pas forcément les choses du même œil. Mais il est indéniable que c’est la seule méthode pour vivre tranquille et heureux et, par ricochet, bénéficier de quelques bonnes faveurs chez les Ganssingbé. Autrement, on dépoussière un dossier, et les ennuis judiciaires commencent. Passons!

Sur l’esplanade du Palais des congrès hier, les diplomates étrangers s’interrogeaient sur tel ou tel visage. On leur parlait de tel ancien Premier ministre, tel ancien président de l’Assemblée, tel ancien ministre, mais jamais, tel ancien président de la République.

Ça aussi, c’est la particularité que le Togo aurait à revendre. Nous ne sommes pas un royaume. Juste un peuple qui, en dépit des larges inégalités sociales, de la mauvaise gouvernance, n’est pas arrivé à se défaire d’une seule famille qui le prend en otage tout un demi-siècle durant.

A.L