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Port autonome de Lomé : UPRAD dit non à la THC et menace

Togo - Societe
Ça grogne au Port Autonome de Lomé (PAL). Les transitaires agréés réunis au sein de l’Union Professionnelle des Agréés en Douanes (UPRAD) sont en colère. Ce matin, ils ont observé un sit-in devant les locaux de certaines maisons consignataires étrangères. Ceci pour forcer les responsables de ces compagnies au respect scrupuleux de la décision N° 089/MIT/CAB/2016 portant suspension de la Terminal Handling Charges (THC) import à Lomé.
En effet, depuis le 7 septembre dernier, le ministre des Infrastructures et des Transports, Ninsao Gnofam, « dans le souci de préserver la sérénité dans le secteur maritime et la compétitivité au Port autonome de Lomé», a sorti un arrêté stipulant dans son article 1 « la suspension de la perception des frais de manutention dits Terminal Handling Charges (THC) à l’ importation au port de Lomé ».

Mais, comme au Togo les décisions ne sont pas des ordres pour les firmes étrangères, certaines maisons consignataires à l'instar de MSC, CMA-CGM et PIL continuent de fonctionner à l'ancienne aux grands désarrois des transitaires agréés.

Ce lundi matin, ces derniers dépassés par leur situation, sont montés au créneau. Ils se sont attroupés devant les locaux de ces compagnies contrevenantes pour les soumettre au respect de la décision du ministre.

« Nous organisons ce matin cette manifestation devant les maisons consignataires, notamment MSC, CMA-CGM et PIL par rapport à la non application de la décision ministérielle qui suspend la taxe que nous appelons Terminal Handling Charges (THC). C’est une taxe qui vient grever le coût de passage au PAL. Il faut noter que cette taxe est suspendue dans les pays voisins, notamment au Bénin et au Ghana. Nos autorités ont pris la mesure de la chose et ont senti que la compétitivité de notre port est en jeu. Et ils ont pris une décision suspendant cette perception depuis le 7 septembre dernier . Malheureusement, nous avons constaté que ces trois maisons font fi à la décision de l’autorité et continuent par facturer cette taxe », a expliqué Francisco Kpodar, le Secrétaire Général de l'UPRAD.

Selon ces transitaires agréés, presque toutes les compagnies respectent à la lettre cette décision. C’est seulement ces trois maisons consignataires qui bravent les consignes du ministre au nez et à la barbe du directeur général du Port Autonome de Lomé, Fogan Adégnon, qui justement, selon l’arrêté, dans son article 3, « est chargé de l’exécution de la décision » du ministre.

Pour Badassou Kodjo, Président de l’UPRAD, au Bénin et au Ghana, cette suspension est bien respectée. Et l’ironie de l’histoire, ce sont ces mêmes sociétés qui y sont installées.

« Cette taxe n’est pas une question togolaise seulement. Elle a été imposée au port du Bénin et celui du Ghana. Mais tous ces ports ont refusé son imposition. Aujourd’hui avec ces THC, les échanges connaissements que l’on faisait aux alentours de 60 000 F CFA, nous le faisons à 125 000 F CFA. Au bénin, lorsque vous faites les échanges, il n’y a pas ces THC. Or, nous sommes des ports concurrents. Le hic c'est que, ce sont ces mêmes compagnies qui desservent ces ports. Pourquoi au Bénin et au Ghana, la suspension est respectée alors que chez nous on refuse de la respecter ?», se demande le président de l'UPRAD.

Il se dit « frustré » que des compagnies étrangères bravent comme bon leur semble un arrêté ministériel. « Ces consignataires sont-ils au-dessus de la loi et de notre gouvernement ? », a-t-il lâché.

Pour lui, il y a un problème de fond. Le directeur général du Port de Lomé est de mèche avec ces compagnies. « Ce dernier ne comprend rien. On n’a l’impression qu’il est du côté des consignataires. Ce qui fait que les discussions n’avancent pas. Il nous menace que nous sommes en train de manifester sur la voie publique. Or, il est chargé, selon la décision, à l’application de ce que nous recommandons », souligne-t-il.

En tout cas, ces transitaires sont presque déterminés à réclamer leur droit. Selon eux, ceci n'est qu'un avertissement.

«Aujourd'hui, ce n’est qu’un avertissement. Mais si demain nous n’avons pas de satisfaction, nous allons passer à l’étape supérieure. Et nous allons suspendre l’émission de déclaration à la douane », a menacé Francisco Kpodar, le Secrétaire Général de l'UPRAD.

Selon lui, cette taxe dite THC fait déjà fuir les clients ou les transporteurs vers les ports des pays voisins.

KG.