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Nouvelle aérogare de Lomé : La chinoiserie de Faure et copains déjà inondée après une petite pluie

Togo - Societe
Un nouveau scandale signé Gnofam, Latta et leurs copains chinois. A la très longue liste de projets d’infrastructures non ou mal réalisés, sur fond de corruption et de magouilles de toutes sortes, on peut désormais citer celui de la nouvelle aérogare de Lomé. Attention, danger !
Plusieurs médias, y compris L’Alternative, n’avaient pas attendu son inauguration pour avertir de la mauvaise qualité de l’ouvrage de la nouvelle aérogare de Lomé. Comme toujours, ces alertes n’ont pas permis d’améliorer la qualité des infrastructures. On peut le dire aujourd’hui, la nouvelle aérogare est une vraie chinoiserie dont les jours pourraient être brefs.

La scène était totalement désolante, samedi, à l’aéroport qui porte le nom du premier de la Dynastie Gnassingbé. La « petite pluie » qui est tombée sur la capitale a, à elle seule, éprouvé la fiabilité des infrastructures que le régime de Faure et leurs amis chinois ont vendues à pas moins de 115 milliards de nos francs aux Togolais. Plusieurs témoignages ont fait état d’une scène d’inondation à l’entrée de la rampe qui mène au départ. « Le niveau de l’eau était si haut que les militaires étaient obligés de laisser passer les véhicules de peur que leur moteur ne soient abimé par l’eau s’ils y trainaient longtemps », a rapporté le parent d’un passager qui était témoin de la scène. D’autres endroits fréquentés par les usagers de l’aérogare ont aussi reçu la visite de l’eau, obligeant parfois des tenanciers de bar à ranger leurs tables et chaises, en attendant la fin de la pluie. Les témoins ont également signalé des fuites d’eau à partir du toît qui, tenez-vous bien, est fait de tôles galvanisées (sic).

La pluie de samedi n’avait rien d’un désastre. Ce n’était qu’une simple pluie qui n’avait pas une intensité particulière au point de dépasser les prévisions des fameux ingénieurs qui ont contribué à l’érection du bâtiment. Et si une précipitation d’une pareille intensité met à rude épreuve l’efficacité des travaux, on est bien en droit de se poser des questions et de surtout de s’inquiéter. Nous sommes à une ère ou les changements climatiques engendrent des situations souvent hors de contrôle. Même les plus puissants pays dont les dispositifs infrastructurels et sécuritaires sont à des année- lumière des nôtres, sont de temps en temps surpris par des catastrophes. Et le Togo fait partie des zones de la terre les plus à risques car les plus exposées aux catastrophes liées aux changements climatiques.

Il s’est agi, samedi, d’un moment de vérité pour l’édifice dont on a tant vanté les qualités. A l’inauguration en avril dernier, les autorités publiques rassuraient avoir pris toutes les précautions et réalisé toutes les vérifications. « L’inauguration de la nouvelle aérogare aurait dû se faire depuis un an », indique une source proche des équipes techniques au confrère Jeune Afrique, ajoutant que « les autorités auraient souhaité prendre le temps de procéder à certaines vérifications techniques et surtout sécuritaires avant d’ouvrir le terminal ». Malgré donc toutes les vérifications qui ont duré un an, en moins de six mois, les Togolais découvrent que leur nouvelle aérogare est un bâtiment hydrophobe. Cette situation confuse vient donc s’ajouter à plusieurs autres questions restées sans suite au sujet de ce projet. Les premiers responsables du pays n’ignorent (ou ne devraient pas ignorer) cette donne. Nos infrastructures devraient donc être doublement capables de résister aux chocs naturels. Mais on voit bien que ce n’est pas le cas.

Avec les travaux de la nouvelle aérogare et autres connexes, le ministre en charge des Infrastructures et du Transport, Ninsao Gnofam, le chef du comité de pilotage Col Latta Gnama et compagnie ont mis en avant la capacité de la nouvelle plateforme aéroportuaire du Togo à recevoir désormais simultanément 15 gros porteurs. Un flux de 2 millions de passagers est attendu par an (contre six cent mille auparavant). Naturellement, lorsque de gros porteurs se mettront à fréquenter notre pays, il ne s’agira plus d’une pluie de quelques millimètres de hauteur, mais de vraies masses de centaines voire milliers de tonnes avec d’importantes vibrations qui descendront, à fréquences régulières, sur notre aéroport. Question, l’aéroport de Faure, Gnofam, Latta et compagnons chinois pourra-t-il effectivement supporter toutes ces charges ? En tout cas, les nouvelles ne sont pas bonnes, avec les premiers signes de samedi. Et les faits risquent fort de donner raison à ceux qui, jusque-là, doutaient sérieusement de la qualité des matériaux utilisés dans la construction de l’ouvrage. Mais comme on dit, « on ne brûle pas la case du voleur… ».

Suite à l’inauguration fin avril dernier, la presse n’avait pas manqué de relever l’important écart entre les premières prévisions de coût et les dépenses effectivement effectuées. Pour un projet prévu pour être réalisé avec un budget de 75 milliards de nos francs, on se retrouve au bout avec une charge d’environ 115 milliards, soit une augmentation d’environ 40 milliards. Ce gap, le gouvernement n’est pas arrivé à l’expliquer aux Togolais qui seront appelés pourtant à rembourser ce prêt réalisé auprès de la Banque Chinoise Exim Bank.

Une autre question est celle de l’hôtel de l’aéroport annoncé au départ dans le projet, mais dont plus personne ne parle. Malgré l’important dépassement budgétaire, nul ne sait aujourd’hui si finalement ce fameux hôtel sera finalement construit ou pas. Et avec quel budget ? De cette aérogare, il existe un audit accablant sur la qualité défectueuse de l’ouvrage. Un document mis rapidement dans les placards pur éviter d’en rajouter à la liste des scandales.

Ce nouveau scandale, bien sûr scandale pour la population, mais pas forcément pour ceux qui sont blasés par les magouilles dont ils se rendent coupables depuis des décennies, rappelle bien d’autres. On se rappelle par exemple le scandale dit des « bandes noires » dans la région centrale et la Kara. Les contournements réalisés avec un dépassement de délai (et peut-être de budget aussi), inaugurés avec grand bruit de castagnettes mais qui, moins d’un an plus tard, se sont révélés de gros gâchis, puisque les chaussées s’affaissaient tour à tour. Ce qui a dû obliger l’Etat à refermer ces routes, autrefois ouvertes à la circulation et inaugurées, pour être totalement raclées et refaites. Officiellement aux frais des entreprises chinoises, sans qu’aucune preuve n’en soit apportée.

Comment ne pas se rappeler le cas de la route Lomé-Vogan-Anfoin, toujours sous le même ministre Ninsao Gnofam, attribuée dans un premier temps à l’entreprise CECO BTP, mais qui a été longtemps abandonnée avant d’être, selon les dernières nouvelles, attribuée à de nouvelles entreprises. Le ministre de tous les scandales ne s’est pas privé d’aller devant les élus défendre l’entreprise en justifiant qu’elle s’est équipée avec les financements devant servir à bitumer la route et que cela expliquerait le retard des travaux. Sans la moindre pudeur !

Gnofam et les TP dans un bain d’impunité

L’un des secteurs les plus gangrénés par la corruption au Togo est celui des travaux publics. Surtout depuis la nomination à la tête de ce département de l’ancien commis de banque. Sous Ninsao Gnofam, puisque c’est de lui qu’il s’agit, les scandales se sont multipliés. Et sa fortune personnelle connaît une croissance exponentielle au fil des scandales. Parti de rien du tout, ce ministre est devenu un crésus de la place exposant ses bien mal acquis au vu et au su de tout le monde. Dans l’histoire du Togo, un ministre a rarement accumulé autant de scandales. Et son patron semble incapable de lui remonter les bretelles. D’ailleurs, pour se dédouaner, il se raconte dans son entourage qu’il attribue la décision de confier les marchés de plusieurs milliards gré à gré à CECO, par exemple, à son patron. Une chose est sûre, depuis que son département s’empêtre dans les différents scandales qui coûtent des milliards au pays, l’homme n’a jamais été inquiété. Au contraire on sent qu’il jouit d’une caution de ses supérieurs, à commencer Faure Gnassingbé. Après le départ d’Ayassor du gouvernement, c’est presqu’unanimement que la presse proche du pouvoir a réclamé sa tête. Une curiosité. Rarement ministre a autant fait unanimité contre lui.

Mensah K.