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Droits de l’Homme : Me Jacqueline MOUDEINA, principale avocate des victimes dans le procès HABRE attendue dans les couloirs de l’impunité à Lomé

Togo - Politique
De Dakar à Lomé. Trois (03) mois après le procès de l’ex-Président tchadien Hissène Habré, sa « prolongation » (sic) se joue dans la capitale togolaise.
« La portée du Procès Hissène Habré dans la lutte contre l’impunité en Afrique », c’est le thème d’une conférence qui aura lieu le 12 septembre prochain à 14h30 au siège de de la délégation de l’Union Européenne. Initiée par le Centre pour les droits civils et politiques (CCPR-Centre), en collaboration avec le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT) et le Bureau régional de l’Afrique de l’ouest (BRAO) du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme basé à Dakar au Sénégal, la rencontre vise à répondre à une préoccupation essentielle et qui est d’actualité dans un pays qu’est le Togo où la violation des droits de l’Homme fait corps avec la gouvernance politique.

La question : Comment le procès d’Hissène Habré peut-il contribuer à la « lutte contre l’Impunité en Afrique » et particulièrement au Togo ?« Me Jacqueline MOUDEINA, principale avocate des victimes dans le procès HABRE et fervente militante des droits de l’Homme, sera la principale oratrice de ladite conférence. Elle livrera lors de cet échange les clefs de son succès et son analyse sur l’efficacité des juridictions africaines dans la poursuite et la répression des auteurs de crimes graves », ont indiqué dans un communiqué, les initiateurs de cette conférence-débat où sont attendus des « Institutions étatiques, Organisations de la Société Civile (OSC), Magistrats, Avocats, Universitaires, représentants de Partis politiques et journalistes ».

Hissène Habré, un tortionnaire qui était pendant huit (08) ans de règne de fer sous bonne garde des Occidentaux sur le Tchad, a été arrêté en 2013 à Dakar, inculpé puis placé en détention provisoire et condamné à l’issue de dix (10) mois de procès. Lequel n’a été possible que grâce à la ténacité des victimes qui ont survécu à la répression sanglante de celui qui fut le président du parti Union nationale pour l’indépendance et la révolution (UNIR), 1er responsable de la DDS (Direction de Documentation et de la Sécurité), une Police politique, qui a massacré des milliers de Tchadiens.

Lundi, 30 mai 2016 à Dakar, le verdict tant attendu a été finalement rendu. Ouvert depuis le 20 juillet 2015, le procès d’HissèneHabre a connu un aboutissement heureux pour la partie civile constituée de plus de 4 000 victimes enregistrées. 25 ans après sa chute, l’ex-Président tchadien, architecte de l’appareil répressif, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par un Tribunal spécial des Chambres africaines extraordinaires (CAE).

Il a été jugé coupable «de crimes contre l’humanité, de viols, d’esclavage forcé, d’homicide volontaire, de pratiques massives et systématiques d’exécutions sommaires, d’enlèvement de personnes suivi de leur disparition, de tortures et d’actes inhumains ». « Le procès d’Hissène, c’est bien une victoire de la dignité humaine sur la cruauté, de la justice sur l’impunité, de l’action sur l’indifférence », avait confié EnosTchalla, le président du mouvement citoyen NUBUEKE à «Diasporas-News», . Et d’ajouter : « Ce procès est surtout symbolique et constitue un avertissement à tous ces potentats qui foisonnent en Afrique et qui commettent, font commettre ou qui laissent commettre des violations des droits de l’Homme sur leurs populations, du Togo au Congo, de la Gambie au Burundi par exemple, que tôt ou tard, ils devront se préparer à répondre de leurs actes ».

En effet, le Togo sous la dynastie Gnassingbé du père en fils reste un terroir de l’impunité. Il nous souvient que le rapport authentique de Koffi Kounté (ex-président de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) en exil actuellement en France, après avoir révélé des actes de torture dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé) qui a épinglé l’Agence nationale de renseignements (Anr), avait cité les noms de MassinaYotroféï, Pali Yao, KulohKodjo, Kadanga N’Guwaki, AddiKpatcha, AtchaTitikpina, dans l’affaire de tortures au Togo.

Dans un pays où le régime s’illustre comme la toute première caution morale des tortionnaires, les auteurs des crimes courent la rue ; parfois, ils sont promus, alors que les victimes attendent justice. Les présumés auteurs des massacres du 25 janvier 1993 du Fréau jardin, de 2005, l’assassinat des jeunes élèves (Anselme Sinandare 12 ans et DoutiSinalengue 21 ans) à Dapaong, des répressions sanglantes des manifestations de l’opposition contre le régime de Lomé, des incendies criminels des marchés de Lomé et de Kara… sont restés impunis.

Tôt ou tard, les comptables des dérives de la dynastie Gnassingbé, comme Hissène Habré, vont répondre, devant le tribunal de l’histoire.

PCK