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Nicoué Broohm et ses inspections pendant les vacances

Togo - Education
Dans les établissements privés d’enseignement supérieur de Lomé, Le ministre en charge du secteur effectue des tournées d’inspections depuis le 16 Août dernier. Cette initiative du Professeur Broohm n’en demeure pas moins, une curiosité, quand on sait que c’est la période des vacances.
Comment peut-il réellement cerner les véritables conditions d’études dans ces établissements d’enseignement supérieur quand leurs locaux sont dépourvus d’apprenants ? N’est-ce pas en plein cours que les experts viennent inspecter le travail ?

C’est pourtant la pilule que l’homme tente de faire avaler à l’opinion, avec une tournée régionale à Lomé entamée depuis mis Août. Le ministre estime d’ailleurs en pleine tournée que la situation sur le terrain serait mitigée et qu’il faille un rapport final pour se situer.

Ambiance dans la dispense des cours, fidélité entre capacité d’accueil et effectifs des étudiants dans ces établissements, adaptations du matériels didactiques et appréciation des impressions des apprenants eux-mêmes vis-à-vis de leurs propres écoles et bien d’autres paramètres qui ne seront probablement pas pris en compte dans le rapport du ministre et ses équipes, juste parce qu’ils auraient choisi de procéder aux inspections en pleines vacances.

Voilà une base sur laquelle fonctionne le ministère en charge des Enseignements Supérieurs et dont plusieurs pseudo universités privées se prévalent, se revendiquant pourvoyeurs d’un enseignement accrédité par l’Etat. Or, au fond, ce ne sont que des industries productrices de chômeurs.
Et on se demande ce que faisait "notre cher ministre" en période académique ?

Bien malin qui pourra y répondre. Est-il que les deux seules universités publiques sur l’étendue du territoire sont très mal en point. Les offres de formations sont en déphasage avec le monde professionnel.

En dehors du secteur d’enseignement, de l’armée et de quelques points de l’administration publique, les jeunes diplômés des universités publiques éprouvent un mal fou à compétir dans le monde professionnel privé, surtout avec l’avènement des nouvelles technologies.

Nombreux sont ceux qui sortent de l’université publique avec un diplôme, sans pour autant savoir allumer ou éteindre un ordinateur. Il est extraordinaire de remarquer qu'en plein 21ème siècle, pour un pays qui a couru à la vitesse de lumière vers les réformes universitaires avec la norme LMD, ces diplômés soient encore à cette étape.

Nicoué Broohm le sait bien, on comptabilise à peine une salle informatique de moins de 100 ordinateurs à l’Université de Lomé, une Université qui compte largement plus de 30 mille étudiants, sans aucune connexion internet, avec une bibliothèque truffée de vieux ouvrages. Ce Monsieur sait très bien aussi que la norme LMD évalue non seulement le travail de l’étudiant sur la base des examens, mais aussi compte tenu du travail et des recherches personnelles.

Mais il suffit de l’entendre parler une seule fois sur un média, on a l’impression d’un ministre de très bonne fois qui a grand mal à gérer un bande d’étudiants récalcitrants. Une méthode bien nourrie et entretenue becs et ongle, histoire de matraquer, retirer les maigres aides des pauvres enfants, sous prétexte de vouloir réformer le système universitaire.

Des amphis de 500 places depuis l’époque coloniale qui sont conservées jusqu’à nos jours pour accueillir des milliers d’étudiants. Ce gouvernement qui prétend faire des efforts dans ce sens, est prêt à débloquer des dizaines de millions pour des fuitilités, alors qu’il n’y a même pas de chaises dans la salle des professeurs à l’Université de Kara.

On se demande si ce régime a vraiment un programme de société pour l’enseignement, le social, etc. En tout cas, l’Université de Lomé ne semble pas faire partie de ce programme.

A.L