« …Le conseil a instruit le ministre des Postes et de l’Economique numérique d’engager des négociations avec les opérateurs de mobiles du Togo pour l’attribution des licences 4G », stipule le communiqué sanctionnant le conseil des ministres. Togocell et Moov qui opèrent actuellement avec des licences 3G+ devront être en mesure de passer, dans les prochains jours, au 4G.
Selon le gouvernement, l’initiative devrait permettre d’«améliorer la qualité de service et la disponibilité de l’internet haut débit sur le plan national ».
Internet est un accélérateur incontournable du développement. Malheureusement, cet outil est encore une denrée rare, voire un luxe pour les Togolais. Les populations paient très cher pour des services internet des plus médiocres sur la planète et ce, malgré les interminables promesses des autorités pour rectifier le tir.
Outre les grand projets technologiques tels « la construction d’un data center, la mise en place d’un point d’échange internet, la construction d’un réseau de fibre optique de 140 km, reliant plus de 450 structures, la mutualisation des efforts de Togo Telecom et de Togo cellulaire », le gouvernement promet encore trois licences à des fournisseurs d’accès internet.
«…Le conseil a instruit le ministre des Postes et de l’Economie numérique d’envisager l’attribution, par appel d’offres, de trois (03) nouvelles licences à des fournisseurs d’accès internet au Togo », relève le communiqué du gouvernement.
« Renforcer la concurrence, améliorer la qualité de service internet et baisser sensiblement les coûts », tels sont les intentions de l’Etat.
Le déballage est très beau, l'intention est bonne, mais bien trop beau pour être vrai dans un pays où les populations sont fatiguées des promesses des dirigeants. En effet, la nouvelle sonnerait comme une épée de Damoclès sur la tête de Togo Telecom, jusqu’alors seul détenteur de licence fournisseur internet au Togo.
Une part de lion bien conservée jusque-là, et grâce à laquelle cette société tourne les consommateurs en bourrique comme jamais constaté nulle par ailleurs sur la planète : services après-vente moribond, coupures et pannes intempestives sur le réseau, des abonnées ne recevant trop moins par rapport au débit pour lequel ils déboursent des sommes exorbitantes. On a fait d’internet, un cauchemar au Togo.
Ceci étant, ce nouvel engagement du gouvernement sonne comme une énième tentative magique de soulager les Togolais. Croira qui voudra, puisque tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute !
Quand on annonça en grande pompes le branchement du Togo à la Fibre optique, les beau-parleurs de ce même gouvernement narguèrent que dès que ce sera fait, le débit d’internet passera des maigres kilos bits/seconde à au moins 1 Giga bits par seconde. Les appels et conférences vidéos seraient limpides et le Togo connecté comme il n’y en a pas encore sur la planète.
C’est après que les mêmes prétendus ingénieurs revinrent, toute honte bue, avec à la tête Mme la ministre de l’Economie Numérique, balbutier qu’il faudrait d’abord déployer progressivement la fibre optique à travers le territoire.
Quand les calculs politiques précèdent la volonté de bien faire, de travailler, les promesses se révèlent toujours finalement comme des éléphants blancs.
C’est d’ailleurs les mêmes calculs politiques qui motivèrent la fameuse promesse d’un troisième opérateur de téléphonie mobile pour soit disant « accélérer la concurrence qui devrait booster la qualité » et amoindrir le coût de la communication.
C’est tout après les fanfaronnades, et même les appels d’offres pour l'octroi de licence que Dame Cina Lawson vint par un mercredi à Radisson Blu 2 Février, récuser l’opinion et les consommateurs. Tous calculs faits, Cina Lawson révèle aux populations que pour un taux de pénétration de 60%, un troisième opérateur de téléphonie mobile serait de trop et qu’il n’y en avait même pas d’opérateur intéressé par le marché togolais trop petit.
C’est donc tout curieux de voir le même gouvernement avec Cina Lawson dans les rangs, mettre sur le marché 3 (trois) licences de fournisseurs internet.
Annoncez d’abord, faites en sujet de flatteries devant les populations et investisseurs étrangers, vous reviendrez voir la possibilité de réalisation après. C’est décidément ainsi que fonctionne le gouvernement de Faure Gnassingbé.
A.L
|
