Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 7:35:51 AM Lundi, 29 Avril 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Réformes : Le coup de TALON à Faure

Togo - Politique
Le nouveau président béninois surprend par les nouvelles décisions sur lesquelles il compte engager son pays. Rupture, tel est le nom du mandat qu’il l’a porté au pouvoir. Il donne visiblement corps à son programme en procédant à une diète dans les dépenses de l’Etat. Ce qui contraste avec la gestion de Faure Gnassingbé.
Les voyages de Faure Gnassingbé depuis qu’il a pris la tête de l’Etat togolais doivent figurer dans le livre Guinness des records. Non pas tant à cause du nombre incalculable de ses tournées à travers le monde, mais à cause de ce qu’elles engendrent comme coûts et dépenses. Les chiffres devraient donner du tournis à qui s’aventurerait à faire le compte. Les voyages se chiffreraient à des milliards. Outre la location de l’avion qui revient chère, il faut ajouter les frais occasionnés par la colonie de ministres qui accompagnent le Prince. Ces dépenses qui asphyxient une économie déjà exsangue ne s’arrêteront pas de sitôt. Elles ont de beaux jours devant elles.

Mais au Bénin, l’heure est à une utilisation judicieuse des ressources du pays. Patrice Talon vient de prendre une mesure fort salutaire pour son pays. Les voyages officiels à fortes dépenses sont interdits. Il a créé à cet effet une « cellule de voyages officiels qui a pour mission de veiller à la rationalisation des dépenses, au respect des dispositions relatives aux déplacements à l’étranger du personnel de l’Etat et de ses démembrements et à l’amélioration continue du partenariat entre l’Etat, les compagnies aériennes et les agences de voyages ». L’ancien patron du coton béninois qui a accédé à la magistrature suprême en mars 2016, a également pris une autre décision. Dans un souci de transparence, il a révélé les salaires de ses ministres. « Le salaire global mensuel d’un ministre s’élève désormais à 1 703 518 Franc CFA accompagné d’une prime d’équipement unique de 5 000 000 de Francs CFA et enfin, une assurance médicale », nous apprend la nouvelle mesure.

Pendant ce temps où le voisin de l’Est ne cesse de s’attirer l’admiration sur lui, le Togo est malheureusement en situation permanente de recevoir des leçons de bonne gouvernance, de transparence et d’alternance au pouvoir. Les dépenses et les prêts contractés sur le dos du citoyen ne semblent pas s’arrêter. Le pays croule sous le poids des dettes abyssales. Tout cela est révélateur de la vision qu’a le Prince. Sinon comment comprendre que le ministre de l’Economie et des Finances, Adji Otèth Ayassor (qui vient d’être débarqué) ait conduit le pays dans des choix hasardeux de prêts incongrus, ait passé dix (10) ans à ce poste ? S’il se targue d’être un rigoureux, son passage à la tête de ce ministère n’aura été qu’un désastre économique pour le pays.

De plus, la déclaration des biens qui est contenue dans la Constitution de la République n’a jamais été appliquée. Le chef de l’Etat et ses ministres violent allègrement cette disposition constitutionnelle. Les scandales qui éclaboussent les ministres sont souvent des faits banals. Toutes ces violations montrent à suffisance que ceux qui dirigent le Togo ne font pas l’effort nécessaire pour le sortir de la situation que certains qualifient de comateux. Un tour dans les hôpitaux publics, l’état délabré des services publics et des routes, expliquent la gestion approximative des biens publics. La prédation des ressources, et l’enrichissement illicite ont pris dangereusement le pas sur une vraie politique de bonne gouvernance comme le montre le Bénin de la rupture incarné par Patrice Talon qui, visiblement, n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin.

« Il n’est jamais tard pour faire du bien », nous enseigne un adage populaire. Vivement que les autorités togolaises s’inspirent des exemples des voisins qui nous entourent pour ne pas être à l’arrière du train de l’émergence et de l’alternance qui sillonne de nombreux pays africains et qui montent à bord. C’est en cela que progressivement, les autorités à la tête de ce pays feront démentir cette caractéristique qui leur est souvent collée, celle selon laquelle elles ne sont pas réceptives au changement.