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De nouvelles révélations dans le « Wacemgate »/Panama papers : 10 millions FCFA comme cadeau pour les Premiers ministres

Togo - Societe
Les affaires « Wacemgate » et Panama Papers ne finissent pas de mettre au grand jour de nouvelles révélations qui accablent non seulement le régime en place, mais aussi toute la classe politique, y compris l’opposition. Ceux qui s’interrogent sur le silence de l’opposition (excepté ADDI qui a exigé la démission du Premier ministre à travers une conférence de presse), pourraient se faire une idée de la situation à travers les lignes qui suivent.
Ces nouvelles révélations, d’après nos enquêtes, nous édifient sur pourquoi les conditions de vie et de travail des ouvriers togolais qui meurent presque chaque jour dans les usines de Wacem, n’émeuvent en rien les responsables politiques du Togo et les acteurs de la société civile.

Une affaire de gros sous

10 millions de F CFA, c’est ce que les responsables de Wacem offrent à chaque Premier ministre en fonction, comme cadeau de fin d’année. On peut comprendre aisément la raison pour laquelle l’actuel locataire de la Primature est mouillé jusqu’au cou, en dehors des actions dont il est propriétaire dans la société. Selon nos sources, tous les Premiers ministres ont bénéficié de cette généreuse étrenne. Même Me Yawovi Agboyibo, ancien président du CAR, opposant historique de sa personne, lui aussi passé par la Primature, celui-là même qui clame sur tous les toits qu’il a toujours lutté contre la pauvreté, a aussi perçu ce « cadeau » sur le dos des pauvres employés de Wacem.

Pour effacer toutes traces de ce pactole, c’est le Directeur général d’ATS, Mawulé Clément Ahialey, celui qui est au cœur de ce scandale, qui est chargé de transmettre, main à main (en liquidité), « le généreux don » aux bénéficiaires. Directeur général de Togo Rail, Président du Conseil d’administration de Diamond Cement Togo, DG de Wacem Cement Congo, Directeur Administratif et chargé de relations extérieures de Wacem, Directeur de Mae Clay, 2e Vice-président d’Orabank, membre de la Commission de crédit à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Mawulé Clément Ahialey (qui cumule à lui seul tous ces postes) est également actionnaire dans la société Wacem.

Aujourd’hui, on se rend compte que cette « magnanimité » de Wacem va jusqu’au sommet. Toutefois, c’est le silence de la classe politique de l’opposition qui surprend plus d’un.

Curieux silence de l’opposition

En dehors de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI) qui, lors d’une conférence de presse lundi dernier, a dénoncé ce scandale et exigé la démission du Premier ministre Selom Klassou, et une réaction timorée de Kodjo Agbéyomé, président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS), le reste de l’opposition reste dans un mutisme qui frise une complicité.

D’abord, c’est le CAR qui devrait se sentir concerné par ce scandale, puisque cela se déroule dans son fief électoral. Bien entendu, Me Yawovi Agboyibo, un ancien Premier ministre, n’a pas manqué ce « cadeau de fin d’année » (10 millions de F CFA). Est-ce à dire que c’est cela qui lui fait fermer les yeux sur toutes ces atrocités qu’on fait subir à ses frères et sœurs de Yoto dans les usines de Wacem, malgré sa posture de défenseur des pauvres qu’il brandit sur tous les toits ?

On sait que le CAR traverse aujourd’hui une crise. Mais cela ne peut pas justifier le silence des responsables de ce parti.

De l’embarras à l’ANC

L’autre parti qui surprend par son mutisme reste l’Alliance nationale pour le changement (ANC). A la publication du scandale de la SALT par nos confrères du journal L’Alternative, Jean-Pierre Fabre, président de ce parti a réagi dans les 24 heures par un communiqué. Il a même écrit au Premier ministre pour demander une enquête afin de connaître les tenants et les aboutissants de ce scandale. Un tapage médiatique a été fait autour de la chose. Evidemment, il était dans son rôle, en tant que chef de file de l’opposition. Mais aujourd’hui, dans l’affaire Wacem/Panama Papers, le parti orange s’est muré dans un silence incompréhensible.

Selon les informations que nous avons recueillies, l’ANC se sent embarrassée par cette affaire de Panama Papers. Nous avons été informés, que l’un de ses députés, Isabelle Améganvi, est avocat de la société ATS dont le Directeur général n’est autre que Mawulé Clément Ahialey, le cerveau du scandale Panama Papers. Le deuxième Vice-président de l’ANC est également ex-belle sœur du sieur Ahialey. Dans nos investigations, nous avons découvert que cette sœur d’Isabelle Améganvi, responsable de Synergie Togo, est également actionnaire de Wacem. Akouvi Brigitte AMEGANVI avait eu deux enfants de sa relation avec Mawulé Ahialey. C’est ce dernier qui lui aurait acheté les actions à Wacem.

Voilà donc ce qui, selon de nombreux observateurs, serait à l’origine du mutisme de ce parti (ANC) sur ce grave scandale. Au Togo, le fait d’être député et de continuer par mener ses activités d’avocat entraîne forcément des conflits d’intérêt. Et quand ce sont des partis de l’opposition qui se retrouvent dans cette posture, devant ce scandale révélé dans un journal togolais L’Alternative et dans lemonde.fr, il y a de quoi s’inquiéter pour les populations du Togo.

La société civile qui, aussi, est prompt à réagir sur des dossiers politiques et les scandales économiques, s’est tu. Les organisations de cette société civile gardent le silence. C’est à croire que cela ne les concerne en rien.

Dans ce scandale Wacem/Panama Papers, on constate finalement que beaucoup de gens sont mouillés. Il n’y a pas que ceux qui sont au pouvoir. La classe politique de l’opposition, la société civile, les syndicats… cachent des non-dits aux pauvres togolais qui végètent dans une misère indescriptible.

Aux dernières nouvelles, les Indiens et leurs complices togolais, pour détourner les attentions, ont débloqué une somme de 250 millions de F CFA pour équiper la route de Tabligbo en quelques infrastructures. De la poudre aux yeux, visiblement.

I.K