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Komi Selom Klassou, un Premier ministre actionnaire d’une société qui fait de l’évasion fiscale

Togo - Politique
Les résultats d’une enquête exclusive sur le scandale de Panama Papers ont été rendus publics en début de semaine par la Rédaction de L’Alternative. Fruit de plusieurs mois d’investigation, ces révélations impliquant certaines personnalités au sommet de l’Etat se trouvent au cœur de toutes les discussions. La liste des actionnaires de Wacem est au centre de toutes les polémiques et les amalgames que certains petits esprits souvent en mission commandée tentent de semer pour entretenir la confusion.
Il faut d’abord le souligner, et la précision est de taille, personne ne dénie le droit aux Togolais de prendre des actions dans des sociétés privées; c’est d’ailleurs une démarche qu’il faut encourager. Par contre, ce que les lois de la République interdisent, et de façon formelle, c’est d’être gouvernants, donc décideurs et commerçants à la fois. L’article 76 de la Constitution de 1992 alinéa 2 se décline en ces termes : « Les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice de tout mandat parlementaire, de toute fonction de représentation professionnelle à caractère national et tout emploi privé ou public, civil ou militaire ou de toute autre activité professionnelle ». Cet article est renforcée par un autre, notamment l’article 145 qui fait obligation aux gouvernants de déclarer leurs biens. « Le Président de la République, le Premier ministre, les membres du gouvernement, le Président et les membres du bureau de l’Assemblée nationale et du Sénat et les Directeurs des administrations centrales et des entreprises publiques doivent faire devant la Cour Suprême une déclaration de leurs biens et avoirs au début et à la fin de leur mandat ou leur fonction. Une loi détermine les conditions de la mise en œuvre de la présente disposition », nous renseigne la Constitution. Une disposition qui n’a jamais été respecté, par ceux qui régentent le pays depuis 50 ans.

S’il existe une personnalité qui se retrouve au cœur de la polémique depuis ces révélations, c’est bien Komi Selom Klassou. On pourra désormais l’appeler Klassou Panama Papers ou Klassou Wacem Papers, puisque son nom figure en bonne place parmi les actionnaires de cette société indienne qui, non seulement sème la désolation dans la préfecture de Yoto, mais aussi fait dans l’évasion fiscale. Plus grave, dans le processus de l’ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives), c’est le Premier ministre qui est le Président du Conseil de supervision, c’est-à-dire l’organisme le plus élevé du processus. Comment celui qui doit veiller à la transparence dans les industries extractives se retrouve-t-il lui-même actionnaire d’une de ces sociétés ?

Wacem c’est le symbole depuis des années de toutes les dérives, dégâts environnementaux, licenciements abusifs, pillage. Au mois de décembre dernier, les Indiens de Wacem ont procédé au licenciement de plus de 700 Togolais jetés dans la rue comme des pestiférés. Comment un Premier ministre chargé de traduire dans les faits le mandat social de Faure Gnassingbé, puisse être actionnaire d’une société qui licencie abusivement 700 concitoyens ?

Le scandale Wacem est l’illustration parfaite du bradage et du pillage des ressources du Togo par quelques expatriés, en complicité avec la fameuse minorité qui compromet tout espoir dans ce pays. Le Togo serait un pays normal que Komi Selom Klassou aurait déjà déposé sa démission parce qu’une telle personnalité qui cautionne le pillage des ressources épuisables dans son pays ne peut aller parler de développement durable à l’ONU. Mais il n’en sera rien, les Indiens continueront à piller le Togo, et eux, ils se contenteront de prendre leurs parts.

Si Faure Gnassingbé est vraiment décidé à lutter contre la minorité, il doit faire diligenter un audit pour savoir les personnalités et les banques qui facilitent la sortie des fonds des Indiens et faire un suivi-évaluation des deux périodes de concession du groupe Wacem.

Ferdi-Nando (L’ALTERNATIVE)