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Mgr Barrigah-Benissan : 'le HCRRUN n’est pas l’institution accréditée pour les réformes'

Togo - Politique
Les réformes rapides (limitation des mandats présidentiels et scrutin uninominal à deux tours), les réformes élargies (mise à niveau des institutions de la République, la nature du régime politique au Togo…) ; ainsi sont résumées les recommandations (recommandations 4 à 8) de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), selon le rappel du président de cette institution, Mgr Nicodème Barregah-Benissan au cours sa communication en marge de l’atelier du HCRRUN sur les réformes. Mais alors qu’il existe déjà des recommandations à mettre en œuvre, quid du rôle du HCRRUN?
Le Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) n’est-il pas donc une répétition de ce qu’a fait la CVJR ? Valant bien son pesant d’or, cette question taraude les esprits, ce qui explique son omniprésence dans les débats au cours de la première journée de l’atelier organisé par la commission de Mme Awa-Nana Daboya.

Mgr Nicodème Barrigah-Benissan a été, à plusieurs reprises, interpellé dans sa communication sur cette question : « le HCRRUN va dans le sens de ce qu’a préconisé la recommandation 57 de la CVJR », portant la mise en place d’un organe autonome et indépendant pour la mise en œuvre de ce qui a été suggéré aux titres des recommandations 4 à 8 de la CVJR.

Mais le prélat précise d’entrée de jeu que « le HCRRUN tout comme la CVJR n’est pas l’institution accréditée pour les réformes. La HCRRUN fera ses recommandations tout comme la CVJR a eu à le faire ».

"Recueillir les idées et propositions et les soumettre" à qui de droit (le gouvernement) sera aussi le travail du HCRRUN.

Cette assertion vient confirmer les inquiétudes de la société politico-civile, inquiétudes selon lesquelles on irait d’institutions en institutions (Des CPDC 1 et 2 au HCRRUN passant par la CVJR). N’est-ce pas un pur dilatoire, tourner autour du pot alors que l’essentiel est déjà établi, le peuple n’attendant que l’exécution.

Si tant est que chacun devrait faire sa part selon une célèbre assertion du prélat, alors quid du dilatoire ?

Mgr Nicodème Barrigah-Benissan rappelle que contrairement au HCRRUN, la CVJR ne s'est pas penchée spécialement et essentiellement sur la question des réformes. la CVJR a plutôt travaillé d'une façon globale sur le processus de réconciliation avec au demeurant 68 recommandations dont seulement moins d'une vingtaine portent sur les réformes politiques et institutionnelles.

Une chose est certaine, il ne devrait plus être question d’un simple rapport à la fin des travaux du HCRRUN, sinon pas selon le vœux des participants, notamment ceux de la classe de l’opposition.

Les universitaires et la société civile sont présents à ces débats selon le vœu du chef de l’État, les observateurs internationaux sont aussi là, ainsi que les acteurs politiques (du pouvoir comme de l’opposition).

Il ne manque plus que la bonne volonté des uns et des autres pour couronner ce rendez-vous d’une conclusion pragmatique, sinon, donner le ton pour la mise en œuvre des réformes immédiates et élargies, car le gouvernement a encore fait une promesse : "Le gouvernement, pour sa part, sous le leadership du Président de la République, jouera en toute responsabilité sa partition", à lancé le Premier ministre dans son discours de lancement.

Une promesse bien gravée qui attend un traitement spécial par rapport aux milliers d’autres qui couvent dans les casiers du gouvernement. Espérons surtout que ce dernier est sincère.

A.L