Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 12:34:32 AM Samedi, 4 Mai 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Tsévié : Le Procureur du Tribunal et la Gendarmerie accusés de trafic d’influence dans un litige foncier

Togo - Societe
Un immeuble sis au lieu dit Kpogblonou à Tsevié Kpali dans la préfecture de Zio déchire la collectivité Zomayi représentée par Koffi Zomayi et la famille Figgah originaire d’Agoé et représentée par Jeannette Figgah.
La collectivité Zomayi est composée de deux (2) grandes familles : Ataglo et Fiogbedji. Tout a commencé en 1945 où un Allemand du nom de Tek vint solliciter des terres pour l’implantation des tecks. Il était accompagné par un certain Joseph Figgah qui jouait le rôle d’intermédiaire entre la collectivité Zomayi et l’Allemand. Deux ans après la mort de l’Allemand, le sieur Joseph Figgah confisque tous les terrains et assigne les familles Ameynaglo, Aziabo et Zomayi en justice. C’était le 04 novembre 1949.

Selon les sources proches du dossier, Joseph Figgah a bénéficié de la complicité de certains membres de la collectivité Zomayi et « s’est servi d’un faux reçu de vente de 72 hectares dans le domaine » pour se prévaloir de la propriété foncière. Avec ce faux reçu, il a obtenu au nom de la famille Figgah le jugement N° 1 du 04 octobre 1949 du Tribunal du 2e degré, nous indique-t-on.

Il faut alors attendre plusieurs décennies de bataille juridique pour qu’en février 1996, un jugement ne déboute la famille Figgah pour cause de manquement. L’ordonnance N° 594/2015 du Tribunal de Première Instance de Tsévié a donc ordonné la cessation immédiate des travaux d’abattage de teck et de dessouchage en cours sur le terrain litigieux.

Malgré cette décision de justice, le camp Figgah refuse d’obtempérer et continue de multiplier des manœuvres d’intimidations. Avec ses soutiens facilement identifiables, Jeannette Figgah s’est introduite à plusieurs reprises dans le domaine loti et a détruit les bornes et piliers. Avec le soutien des barons, elle a réussi à mettre des pancartes du nom de la CNSS et a fait venir des engins lourds pour la construction d’un bâtiment contre toute attente et logique juridique pendant que l’affaire est toujours pendante devant la justice. Jeannette Figgah et ses hommes profitent de la lenteur de la procédure judiciaire pour entreprendre des travaux de construction sur les terrains.

De nombreuses plaintes de la collectivité Zomayi, qui se dit propriétaire légitime, relatives aux destructions de bornes et ses requêtes pour la cessation pure et simple de tous les travaux entrepris par la famille Figgah sur le terrain n’ont pas trouvé de suite favorable. Dépassés, les membres de la collectivité se sont transportés le mercredi dernier sur les lieux et ont manifesté leur mécontentement. Mâcons, apprentis et entrepreneurs ont été sommés de déguerpir.

Dans cette affaire, c’est l’incohérence de la justice que certains pointent du doigt. Comment comprendre que le Procureur du Tribunal de Tsévié puisse prendre position dans cette affaire en s’opposant à l’ordonnance N° 594 du tribunal de première instance de Tsévié. Aux dernières nouvelles, les force de sécurité ont bouclé les lieux pour permettre aux fraudeurs de poursuivent leur chantier de la journée d’hier.

Cette position mitigée ne peut que raviver la tension entre les protagonistes et est à l’origine des actes de violences de part et d’autre. Surtout qu’actuellement, la situation risque de tourner à des affrontements d’autant plus que les positions sont très tranchées.

La curieuse visibilité des pancartes au nom de la CNSS implantées sur le domaine en litige n’est pas pour améliorer les choses et suscite des interrogations. Cela amène certains à franchir vite le pas pour conclure qu’il y a des barons derrière cette affaire qui tirent les ficelles et empêchent la Justice de trancher, en âme et conscience, une fois pour de bon, selon les règles de l’art.

Nous y reviendrons.

Robert Avotor (L’ALTERNATIVE)