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L’UNIR, un label pour les faussaires de tout acabit ?

Togo - Societe
L’arrestation ce week-end de faux fonctionnaires de la Présidence de la République, se réclamant de l’Union pour la République (Unir), arrêtés ce week-end par la Gendarmerie à Lomé, relance le débat sur la nature du parti au pouvoir et comment ses militants en usent comme un passeport pour commettre, souvent impunément, tous les forfaits du monde.
Badawoussou Bawoumodom est un très actif militant de l’Unir. A Kara, il est connu pour son activisme dans les rangs du parti de Faure Gnassingbé. Il est par ailleurs président d’une association des jeunes de Tomdè (quartier de Kara). Il est aussi connu comme un très proche de Germain Méba, Président de la Chambre du Commerce et d’Industrie de Togo (CCIT), cadre du parti dans la région. On le présente même comme son « garde-corps », tellement ils sont proches. Il est aussi cité comme un des responsables de l’équipe de football de la région, l’Association sportive de la Kozah (Asko).

Pour le sieur Badawoussou, ex-agent de Togo Telecom, appartenir à l’Unir est un gage d’une ascension sociale fulgurante. Revêtu de l’ « immunité » que lui confère le militantisme dans le parti au pouvoir, il se livre à toutes sortes de forfaits. Depuis ce week-end, la Gendarmerie s’est décidée, enfin, à mettre la main sur lui et un de ses réseaux de malfaisance…Avec lui, deux autres personnes aussi sont interpellées. Il s’agit de Tonifie Kihéou et Atiyodi Alfa Gilbert. Ce dernier, ex-militant du CAR, a opéré une bruyante transhumance vers le parti au pouvoir en 2014, à l’issue d’une conférence de presse au cours de laquelle il s’en est pris à l’opposition, et particulièrement à son désormais ex-parti. Lui qui a été rapporteur de la Commission Electorale Locale Indépendante (CELI) lors des législatives de 2007, a dû se résoudre de rejoindre le parti au pouvoir, attiré, comme d’habitude, par l’appât du gain facile. Deux ans après, il se retrouve dans les mailles de la Justice, impliqué dans du faux.

Il y a quelques semaines, à Aného, c’est un prétendu pasteur de l’église Le Bon Pâturage, comptable à la SNPT, Folly Donui, éminent membre de l’Unir dans la région qui a été arrêté et écroué à la prison civile d’Aného,non pas pour n’importe quelle infraction, mais pour viol.

A Unir, les militants se considèrent comme ayant droit à tout. En comptant sur l’impunité que leur garantit le parti. Ainsi nombre d’entre eux versent dans l’escroquerie, l’arbitraire, les violences et voies de fait sur des citoyens, les détournements et les gaspillages de biens publics. C’est par exemple le cas de l’honorable (sic) Sogoyou Essoyam, député sous la bannière de l’Unir, qui se permet d’arracher les terrains d’honnêtes citoyens qu’il revend, sans que son parti ne soit capable de le ramener à la raison. Après avoir escroqué un pasteur à plus de 20 millions sans jamais lui vendre la moindre parcelle promise, le sieur Sogoyou Essoyam qui siège toujours à l’Assemblée nationale a accaparé un terrain de deux lots appartenant à un architecte à Agoé qu’il tente desepérément de vendre à une banque de la place. A la justice où l’affaire a été portée, il use de son influence et réseau composé de magistrats véreux pour déposséder le vrai propriétaire du terrain. Un domaine bâti acquis depuis 1976 qu’il prétend avoir acheté en 2000 sans pouvoir brandir le moindre reçu.

Les exemples sont légion. Même dans la presse, les médias et journalistes qui jouent au profit du pouvoir sont ceux qui se permettent de raconter tout sur des citoyens, sans aucune retenue, sans craindre une quelconque réaction de désapprobation de la HAAC. Et parmi eux, il y a aussi ceux, comme les trois interpellés du week-end, qui font le tour des opérateurs économiques ou cadres de l’administration leur promettant de les introduire à la Présidence ou leur faire accorder une promotion. Sans oublier ceux qui, journalistes ou non, avec les filles, s’offrent des « festins », promettant ciel et terre. A Kara, par exemple,Badawoussou Bawoumodom a la triste réputation de « finisseur des filles ».

Il faut bien se rendre compte que lorsque certains militants de l’Unir observent que d’autres militants, plus en vue, se laissent embarquer dans des pratiques peu orthodoxes sans qu’ils ne soient ramenés à la raison, ils se font leurs idées. Celles de se faire sa place aussi au soleil, par tous les moyens. En comptant sur la protection du pouvoir. Et ce qui encourage surtout les vices et les abus au sein du système au pouvoir, c’est le fait que les militants ont l’impression, naïvement, que leur parti ne quittera jamais le pouvoir et que tant que la situation restera telle, ils n’ont rien à craindre. Encore que dans des systèmes qui fonctionnent comme des pègres, on peut en un seul jour quitter le statut de protégé pour celui de cible ou ennemi, des humeurs des gourous ou en fonction des intérêts et/ou des alliances. Les exemples sont légion, Laclé, Kpatcha, Tidjani, Bodjona, etc.

Hier du nom de Rpt aujourd’hui de l’Unir, le parti au pouvoir continue de se présenter comme un repaire d’individus indélicats qui, bien souvent, y adhèrent ou y restent pour couvrir leurs indélicatesses. Tout semble y être permis aux militants (c’est d’ailleurs le principal appât) sauf une seule : avoir des ambitions présidentielles.

Mensah K. (L'ALTERNATIVE)