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Reformes politiques : La nuit de la grande diversion

Togo - Politique
La lancinante question des réformes politiques au Togo pollue l’atmosphère politique depuis l’Accord politique globale et ne cesse d’écumer l’actualité politique du pays. Elle est le sujet dominant des marches et manifestations du Combat pour l’alternance politique en 2015 (Cap 2015). Le nouvel élément dans le registre est l’interpellation par les responsables du Cap 2015 aux Présidents de la Côte d’Ivoire et du Ghana pour qu’ils puissent s’impliquer dans ces reformes comme promis. La question qu’on se pose évidemment est de savoir si avec cette interpellation la question des réformes va être réglée.
Les membres et militants du Cap 2015 ont battu les pavés le samedi 4 juin pour la question des réformes et au point de chute de la manifestation les responsables du regroupement ont relevé à l’auditoire qu’ils ont interpellé la Cedeao notamment Alassane Outtara et John Mahama pour leur rappeler la nécessité d’appeler Faure Gnassingbé en ses responsabilités de faire les réformes.

En effet, selon les responsables du Cap 2015, peu avant la proclamation de la dernière présidentielle, les deux présidents venus pour calmer les tensions politiques qui couvaient par rapport aux résultats du scrutin, ont dit qu’ils allaient peser après le scrutin à ce que les réformes soient effectuées.

L’information réjouit les militants du Cap 2015 qui espèrent dans cette interpellation une implication pour que les réformes s’opèrent. Mais peut-on envisager une grande implication de ces deux présidents pour que les membres du Cap 2015 aient gain de cause ? C’est de cela qu’il s’agit, avoir gain de cause car chacun veut faire les réformes à son bon vouloir.

L’opérationnalisation des reformes achoppe officiellement car les protagonistes ont chacun leur lecture de ces réformes. Pour le Cap 2015, il faut, concernant le point d’orgue de la limitation des mandats que cela puisse s’appliquer ici et maintenant pour mettre hors-jeu le Chef de l’Etat actuel alors que l’Unir voudrait que son champion puisse se présenter à nouveau. Une solution médiane de droit a été proposée par Me Agboyibo qui relève que la limitation ne devrait pas s’appliquer au mandat en cours duquel les réformes sont faites. Mais il n’y a jamais eu consensus.
Dans ce contexte que feront les deux Chefs de l’Etat si personne ne met de l’eau dans son vin. Ils appelleront sûrement à un dialogue mais les discussions vont encore déboucher sur les mêmes dualités.
Autrement, le nœud des réformes est connu, les reformes sont voulues par deux camps suivant des préoccupations d’ordre particulière.
C'est-à-dire que les responsables du Cap 2015 savent ce qui bloque les réformes et une interpellation des Chefs d’Etat de la sous-région en soit ne saurait résoudre cette équation. Alors on est tenté de se demander si cette action est une diversion du chef de file de l’opposition togolaise.

En réalité, Jean Pierre Fabre a dit à plusieurs reprises que les réformes et les changements importants au Togo ne peuvent se faire que grâce à l’effort du peuple et il a demandé à ses militants de ne compter que sur eux- mêmes pour faire les reformes comme ils l’attendent. « Nous sommes dans la mobilisation pour expliquer à la population qu’elle doit se mobiliser pour les réformes et il ne s’agit pas de semblant de reformes » disait le samedi dernier celui qui n’a que faire avec la communauté internationale et l’exprime à qui veut l’entendre.

C’est là justement qu’on s’étonne qu’il a eu confiance à cette promesse de la part des responsables de la Cedeao et croit que ceux-ci vont s’impliquer énergiquement dans la question des réformes

Par ailleurs, cela fait plus d’un an que la promesse est faite, on peut imaginer que le Cap 2015 aurait pu interpeller plutôt si tant est que le Chef de file de l’opposition croyait en la communauté internationale pour résoudre cette question des réformes.

En tout état de cause, si cette interpellation n’est pas une diversion, elle a l’allure d’un faux fuyant.

Germain Doubidji