Discours d'ouverture du Président de l’ADDI à l'ouverture de la rentrée politique
Chers amis des organisations politiques amies
Mesdames et messieurs des organisations de la société civile,
Militantes, militants, sympathisantes et sympathisants de l'ADDI.
Mesdames et messieurs
Recevez tout d’abord mes chaleureuses salutations et la bienvenue à cette cérémonie qui évoque bien de souvenirs de la tumultueuse année 2015 qui, sur le plan politique s'en est allée avec son cortège de bonheur mais aussi surtout de déceptions.
Déceptions ressenties par le peuple face à un énième échec de la classe politique militante du changement à obtenir cette alternance au sommet, vainement espéré par la grande majorité des Togolais depuis plus d’un quart de siècle. En effet, en janvier 2015, la convention du parti avait décidé, pour la première fois de son histoire, de désigner un candidat à l’élection présidentielle. Bien que la suite ne fut pas triomphante, loin s’en faut, cet épisode marquant du cheminement du parti a eu le mérite de lui avoir donné l’opportunité d’un bilan sans complaisance sur sa participation à cette échéance et d'une longue réflexion sur le devenir de la lutte pour le changement au Togo.
Dans son bilan, ADDI a choisi la sagesse évangélique de considérer plutôt la poutre qui se trouve dans son propre œil plutôt que de chercher la brindille dans l’œil d’autrui.
Chers amis de la classe politique togolaise et de la société civile, l’heure est suffisamment grave pour que chacun de nous prenne sur lui de faire cesser les querelles intestines stériles qui nous éloignent de jour en jour de notre objectif commun, pour qu’enfin soit possible une forme nouvelle d’unité d’action qui redonnerait espoir au peuple tout entier et qui le galvaniserait pour une mobilisation multiforme successible d’apporter le changement et l’alternance. Si nous avons un même objectif, acceptons le principe que chacun de nous puisse avoir une approche différente pour l’atteindre.
Mais, quelle alternance et quel changement proposons nous au peuple qui nous fait confiance?
C’est à la recherche d’une réponse adéquate à cette question, que suite à la longue réflexion du parti il est apparu qu’il est temps de changer de paradigme sur le contenu de nos revendications et sur la manière de continuer à mener la lutte.
C’est cette nécessité de changement de paradigme qui nous a conduit à retenir le thème de cette journée de rentrée politique: remettre le peuple au cœur de l’action politique.
Oui, remettre le peuple au cœur de l’action politique, c’est là le pivot du changement de paradigme que nous proposons. D’aucun dirait que d’autre l’ont aussi affirmé et qu’il n’ya rien de nouveau sur la terre de nos aïeux.
L’analyse montre que dans notre lutte de près de 25, nous avons tous été obnubilés, par l’alternance de pouvoir au sommet. Toutes nos stratégies, toutes nos ressources ont été toutes orientés vers cet objectif. Malheureusement cette lutte effrénée pour l’alternance au sommet, nous a progressivement éloigné des préoccupations quotidiennes de nos populations qui, finalement lassées de ne voir advenir cette alternance au sommet que nous leur avons promis, c’est lassée de nous. Un fossé immense s’est creusé entre la population et nous les politiques au point qu’à ce jour plus de la moitié de la population en âge de voter ne se retrouve dans aucun des schémas que nous lui proposons et préfère s’enfoncer dans un abstentionnisme suicidaire pour notre jeune démocratie.
Pour ramener, l’intérêt du peuple pour la chose politique au sens noble du terme, un changement important du paradigme de l’alternance s’impose à nous tous.
Mesdames et messieurs ….
Le changement de paradigme consiste à accorder désormais plus de poids à la question d’alternance à la base, en un mot aux questions de réappropriation par les collectivités locales de la chose politique afin de construire à la base une démocratie très forte qui finira par atteindre le sommet. C’est prendre le mal à la racine. Il ne s’agit pas d’abandonner totalement, les questions liées à l’alternance démocratique au sommet, mais plutôt d’accorder aussi une importance aussi grande sinon plus à la lutte à la démocratie à la base et ce dans le but de bâtir une démocratie solide à la base.
C’est dans la quête de ce changement de paradigme qu’il nous parait salutaire en tout point de vue la suite à donner à la lettre pastorale de la conférence des évêques du Togo sur la situation politique.
Dans ce changement de paradigme, le rôle de la société civile nous parait primordial, pour jouer un rôle de catalyseur de la classe politique actuellement fragilisée par ses querelles intestines.
La préoccupation majeure qui doit être au centre de ce changement de paradigme, se trouve la question de la décentralisation en générale et la question de l’organisation des élections locales dans les meilleurs délais. C’est pourquoi la conférence qui va meubler cette matinée est centrée sur la vision du parti ADDI sur cette question primordiale.
La préoccupation majeure de nos populations en ces jours tourne autour de la cherté de la vie? Actuellement toutes nos ménagères se plaignent par exemple du cout exorbitant des produits de première nécessité come la tomate (trois tomates pour 500 F), le gari à 1200 F le bol, l’adémé et le petit poisson devenu inaccessibles au citoyen lambda. Au même moment, les signes d’enrichissement illicite, de corruption sont visibles à l’œil nu et contribue à l’aggravation de la pauvreté. Le changement de paradigme doit savoir mieux intégrer ces questions de lutte contre la pauvreté.
C’est pourquoi, Mesdames et messieurs, Militantes et Militants de l’ADDI, le comité de direction du parti a réservé la primeur de porter à la connaissance du public en ce jour, que dans le cadre du renforcement de l’arsenal judiciaire et législatif de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans notre pays, il a initié un projet de proposition de loi. Ce projet de proposition de loi a été transmis, au chef de fil de l’opposition, et à tous les chefs de groupe et de partis membres de l’Assemblée, à des partis extraparlementaires pour recueillir leur critiques et apports. A partir d’aujourd’hui, ce projet de proposition de loi sera public. Les différentes contributions seront intégrées dans le projet pour la proposition de loi qui sera soumise à l’assemblée nationale.
Il ne s’agit pas d’un effet d’annonce. Il s’agit de montrer concrètement à toute la classe politique, à la sociétés civile et à toutes les bonnes volontés, qu’une autre panoplie d’actions qui viendront enrichir les actions de pressions politiques que nous avons toujours utilisées, est possible pour aboutir à l’impact final attendu qu’est l’alternance démocratique à la base et au sommet.
Par la méthode adoptée, il s’agit aussi de montrer que, contrairement à la pratique actuelle, la population peut être largement consultée avant le dépôt d’un projet ou proposition de loi à l’Assemblée nationale.
Mesdames et Messieurs, loin de nous la prétention de détenir une potion magique pour le succès de notre lutte.
Cette réflexion que nous avons voulu partager avec vous, est la contribution d’une goutte d’eau infime du bec du colibri pour éteindre le feu immense de l’incendie qui ravage la démocratie togolaise.
Je vous remercie de votre aimable attention.
|
