Le président du PNP n’est pas passé par quatre chemins pour déconstruire ce qu'il conçoit comme un formatage d’esprit des pauvres populations. La méthode consiste à conditionner le raisonnement des populations par les nominations des cadres UNIR à une localité à certains postes.
« Un ministre ou un directeur originaire de chez nous est ministre ou directeur pour nous. D’ailleurs, Eyadema le disait quand il recevait les populations. C’est pour vous que j’ai nommé votre fils/ fille », indique Tikpi Atchadam qui fait remarquer c'est un viol des consciences longtemps opéré par le régime cinquantenaire. Et c’est ainsi que tacitement, les populations incorporent les germes nuisibles à une réelle prise en compte des populations de leurs revendications.
« Nous trouvons normal qu’on nous dise : c’est vous qui êtes au pouvoir, quand le Président de la République est de notre village, canton, préfecture, région, ethnie, etc », fait-il observer.
Quand le pouvoir se sent ébranlé, il joue sur la fibre ethnique en menaçant les cadres des régions et localités à qui il fait injonction d’aller sur le terrain, afin d’annihiler tout soubresaut.
« Gare aux hauts placés (cadres) de Dapaong si un fils de Dapaong lève la tête contre le régime. Gare aux cadres de Bafilo si un fils de Bafilo esquisse la moindre réflexion critique à l’égard du régime en place. Gare aux cadres de Kpalimé, de Tsévié ou de Vogan si un de leurs fils ou fille s’agite intellectuellement et exprime la moindre opinion contraire. Il y a là une responsabilité non écrite fondée sur le communautarisme et alimentant celui-ci », tels sont entre autres, selon Tikpi Atchadam, les menaces proférées aux cadres par le régime.
Et de déplorer : « C’est ainsi que, même victimes d’une injustice, nous ne pouvons pas réagir de la manière appropriée. Dès que nous tentons la moindre action, le ministre de notre localité, l’officier supérieur de notre localité, et membre de la minorité de Faure, a automatiquement des problèmes. Il est tout de suite interpellé ».
Ainsi, les cadres UNIR guidés par leurs intérêts personnels, descendent dans leurs localités respectives et instrumentalisent leurs populations.
Mais pour le président du PNP, toutes ces manœuvres ne sauraient émousser la lutte. Car, « Il est temps de sortir de ces ghettos, ces faux ensembles dans lesquels la minorité a emprisonné notre intelligence et notre raison, ceci dans l’intérêt d’une seule et même famille, la famille Gnassingbé », exhorte-t-il.
« Si vous êtes inlassablement debout, c’est que vous êtes persuadés que : pour mettre fin à l’éclipse totale qui dure depuis le 13 janvier 1963, afin qu’advienne le jour radieux tant attendu, pour l’avènement d’un Togo qui se veut l’Or de l’humanité, nous devons nous battre ; et nous n’avons pas le choix. C’est cela », recommande Tikpi Atchadam.
Et pour y arriver, il a exhorté le peuple togolais à se mobiliser massivement à travers des marches pacifiques pour obtenir les réformes.
A.G
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