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Des incendies des marchés à la fusillade à l’aéroport : Les révélations de Me Zeus Ajavon

Togo - Justice
Persuadé qu’il est victime d’une chasse à l’homme et injustement poursuivi pour les incendies des grands marchés de Lomé et de Kara alors que les vrais criminels seraient en cabale, Me Zeus Ajavon dévoile ce qu’on peut qualifier d’insuffisances dans le travail de la police judiciaire. Preuve qu'on tente de protéger des gens dans le dossier du braquage de l'aéroport international de Lomé survenu en Septembre 2014.
28 Septembre 2014, aux environs de 11 heures, trois malfrats armés de kalachnikovs s’en prennent aux mallettes de certains commerçants en phase de voyager à l’aéroport international de Lomé.

En pleine journée de dimanche, trois bandits défient toute une sécurité aéroportuaire, la sécurité nationale et emportent des milliards. Deux pertes en vies humaines sont signalées en plus d’autres dégâts matériels et la psychose au sein de la population.

Enquête et inculpations

Quatre personnes de nationalité nigériane seront appréhendées par la police et mis en détention. Ils seront représentés par Me Zeus Ajavon qui rejette en bloc le dossier d’inculpation donnant lieu à leur libération. « J’ai démontré par A+B que ces gens n’ont rien à avoir avec le braquage de l’aéroport… les coupables sont ailleurs! », révèle-t-il.

Zeus Ajavon atteste avoir relevé dans le rapport de l’enquête préliminaire beaucoup trop de faiblesses, beaucoup d’incongruités qui lui aurait poussé à écrire qu’ « apparemment, on cherche à couvrir les vrais auteurs du crime comme dans le cas des incendies des grands marchés de Lomé et de Kara ».

Des éléments non versés dans le dossier d'enquête préliminaire

Tout en se gardant de dévoiler les secrets de l’instruction, l’avocat placé dans la ligne de mire du pouvoir soutient qu’il « y a des tas d’éléments ramassés sur le terrain qui n’ont pas été soumis au juge d’instruction ».

« A l’aéroport de Lomé, il y a des tas de corps armés ( la base aérienne, sûreté aéroportuaire, plus de trois commissariats de polices à moins de dix minutes des lieux, et une compagnie de gendarmerie sans compter les unités chargées de surveillance ), mais les gens ont tiré pendant des minutes voire des heures, mais rien ne s’est passé… pas d’intervention, pas de réaction », affirme l’avocat qui en conclut que c’est déjà un fait révélateur de suspicion.

« Deuxième chose suspecte, il y a des tas de caméras de surveillance installées à l’aéroport. Les malfrats ont opéré à visages découverts… ils ont emprunté le boulevard du Haho et ont tiré encore au carrefour à Hédzranawoé devant trois banques qui avaient aussi des caméras de surveillance. Mais les vidéos n’ont pas été versées au dossier », relate Me Zeus Ajavon qui se demande pourquoi ces manquement tacites.

« On a retrouvé les motos qui ont servi de locomotion aux braqueurs (manipulées sans gans de protection)… la maison à partir de laquelle ils ont planifié le crime a été retrouvée… et avec ces éléments, il doit y avoir des milliers d’empreintes digitales », poursuit l’avocat qui aurait exigé que ces empreintes soient confrontées à celles de ses clients (les quatre nigérians inculpés).

Autant d'éléments accablants qui auraient contraint le juge à obtempérer et procéder à la libération des prévenus. Sauf qu’avec autant d’incohérences dans une enquête de police judiciaire nationale, deux faits sont évidents :
Soit on envoie nos officiers se former dans les pays étrangers à la charge du contribuable pour rien, soit on a manifestement ignorés les pistes scientifiques de l’enquête pour couvrir quelqu’un.

Selon Zeus Ajavon, le maintien de son inculpation dans le dossier des incendies des grands marchés, tient lieu d’un règlement de compte pour son rôle joué dans cette affaire de fusillade de l’aéroport.

Et la justice, et la police judiciaire, et le gouvernement, que répondent-ils pour rassurer au peuple qu’au milieu de leurs rangs, il n’y aurait pas des bandits de grands chemin désireux de couvrir un crime, le braquage dans l'aéroport international de Lomé ?

A.L