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La tête de Jean Pierre Fabre prisée

Togo - Politique
Hautain, ambitieux, arrogant, impulsif, très discret… voilà les noms d’oiseaux par lesquels Jean Pierre Fabre serait identifié par le régime Unir. Selon les propos du chef de file de l’opposition, certains parmi les disculpés dans l’affaire des incendies des grands marchés, auraient été victimes de lavage de cerveau afin tenir des propos accablants à son encontre.
"Il y a des gens qui ont été disculpés et qui sont venus raconter en public comment on a essayé de les suborner", a attesté Jean-Pierre Fabre jeudi.

Une accusation qui est grave mais plausible quand on sait que selon la procédure, les disculpés ne peuvent plus se prononcer sur la même affaire car, pouvant éventuellement faire l’objet de nouvelle inculpation.
Sûr de lui, Jean Pierre Fabre poursuit : "on les a appelés à Kara et on leur a dit : avouez que c’est Fabre qui vous a envoyés".

Et les victimes de répondre, toujours selon le récit du chef de file de l’opposition : "On n’a jamais parlé avec Fabre, on ne le connaît pas. Nous on ne sait pas ce qu’il fait à Lomé… nous ne pouvons donc pas dire que c’est lui".

Jean Pierre Fabre regrette alors que ces disculpés porteurs d’un pareil témoignage n’aient plus droit à la parole dans ce dossier car, atteste-t-il "ces gens sont venus me voir à la maison. Ils m’ont même donné les noms des officiers en question".

Des officiers ? C’est encore l’intervention de l’armée dans une affaire juridique et politique qui est pointée du doigt car comme le disait le professeur Apedo-Amah "l’armée a trop influencé l’histoire du Togo". Après les indépendances, c’est l’armée qui a pris les rênes du pouvoir pendant 37 ans, avant d'imposer aux Togolais le fils, Faure Gnassingbé, a précisé le professeur.

Si des officiers se voient obligés de suborner des inculpés, il y a probablement lieu de s’inquiéter. Malheureusement, la confrontation n’est pas faite, et la grande peur, c’est que cette confrontation n’ait jamais eu lieu.

Le pouvoir est-il à la chasse de Jean-Pierre Fabre ? Ce dernier s’affirme sans crainte "ils disent que je suis ambitieux… j’ai été deux fois candidat aux élections présidentielles. Il ne faut donc pas être diplômé de Harvard pour réaliser que j’ai de l’ambition pour mon pays". Et de renchérir : "Ils peuvent toujours rêver de m’envoyer en prison".

A.L