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Le train Blue Line : L'éléphant blanc de Vincent Bolloré et Faure Gnassingbé

Togo - Politique
Avril 2014, Bolloré et Faure Gnassingbé inaugurent en grande pompe ce qu’ils appelaient la gare centrale de Lomé. Au nom de la visée électoraliste d’avril 2015, le chef de l’Etat et son fidèle compagnon d’affaires Vincent Bolloré ont rebattu les oreilles des Togolais de l’acquisition d’un train à bord duquel seules les deux personnalités seraient montées depuis deux ans. Retour sur l’autre éléphant blanc de Faure Gnassingbé et de Vincent Bolloré.
Courant avril 2014, Faure et sa minorité avaient bien leur petite idée sur la date de la présidentielle à venir (avril 2015). Ils secouent tout le pays, à la recherche du moindre coup de pioche à brandir en termes de bilan des "grandes réalisations" du chef de l’Etat dans le compte du quinquennat qui prenait ainsi fin.

Experts en inaugurations grandeur nature, ils inventent de toutes pièces, un train de transport urbain, histoire de flatter les Togolais. Faure et Bolloré devenaient alors, d'un seul coup, "réalistes". Pour cela, ils se procurent un train dont ignore encore l’issue (peut-être était-ce une location au Ghana voisin, repeint aux couleurs de Togo juste pour l’occasion), l’engin était tellement réaliste, adapté aux conditions financières du Togo (un train des années 1990 peut être- voire les images).

"…on déplace la grande artillerie et beaucoup de medias. On fait beaucoup de bruits. Le Chef de l'État lui-même se déplace "dans le train" jusqu'à une certaine distance. On suscite beaucoup d'attentes au sein de la population, puis, plus rien", relate André Afanou.

Cette gare centrale aux couleurs d’Unir et du Groupe Bolloré couve encore devant le ministère du Commerce, depuis plus de deux ans, et personne n’a encore aperçu ce train décoré avec le drapeau togolais et à bord duquel Faure Gnassingbé et son gouvernement s’installèrent pour un trajet allant de la gare centrale (au quartier administratif en face du ministère du commerce non loin du Casef) à (Blue Zone) Agoè-Cacavéli.

Aujourd'hui, seules ces vieilles locomotives aux wagons rouillés tripotent les ferrailles à longueur de journées, dégageant des fumées noires à son passage. Elles sont souvent bourrées de paquets de ciments au grand bonheur des Indiens de Cimtogo et consort.

Pourtant, dans le journal télévisé de la Télévision Nationale (TVT), la présentatrice Anita Atigankou clamait haut et fort "les Togolais peuvent désormais voyager en train".

Où se trouve ce train deux ans après ? Si d’aventure, il y avait eu un contretemps dans la mise en activité de cet engin, le peuple ne mérite-t-il pas des explications ? Pourquoi se moquer autant des Togolais ? Un si grand groupe tel que Bolloré et un Chef d’Etat comme Faure Gnassingbé ont-ils besoin de ce genre de tapages pour leur survie ?

"Voilà, de mon point de vue, l'une des raisons pour lesquelles les citoyens doivent être vigilants, veiller au grain et surveiller /évaluer la mise en œuvre des engagements de nos gouvernants. Au Bénin, au Burkina Faso, au Sénégal, au Nigeria, en France, aux USA, les citoyens sont organisés et contrôlent la mise en œuvre effective des engagements. Au Togo, le processus est engagé. Cela s'appelle Initiative Baromètre", souligne André Afanou

A.L