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Lutte anti-corruption :Le réseau "Homagan" s’en remet à la justice Française

Togo - Societe
Quelques semaines après le scandale des présumés contrats douteux dans les ports africains dont celui de Lomé, des organisations de la société civile togolaise regroupées en réseau dénommé Horizon Mahatma Gandhi (HOMAGAN), dans une lettre adressée aux autorités judiciaires françaises, se réjouissent de l’action de la justice française et l’encouragent à « prêter une attention particulière au cas du Togo dans cette affaire ». le réseau dénonce par la même occasion la faiblesse de l’appareil judiciaire togolais, véritable aubaine pour la persistance des injustices sociales. Lire la lettre.
Lomé, 3 mai 2016

A

Mesdames, Messieurs les autorités judiciaires françaises
Objet : Soutien aux actions contre la corruption
Mesdames, Messieurs

Dans le cadre d’une enquête de justice, le groupe Bolloré serait concerné par des faits de « corruption d’argent public étranger » au Togo et en Guinée. Ainsi, le 08 avril dernier, les Policiers de l’Office Central de la Lutte Contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales (OCLCLIFF) en France ont-ils procédé à la perquisition du siège du géant Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine), d’après le Journal français ‘’Le Monde’’daté dumardi 12 avril 2016.

La société civile togolaise, vivement préoccupée par les procédures d’octroi des marchés publics, voudrait exprimer son satisfécit à la démarche de la justice française en vue de la manifestation de la vérité sur l’octroi des concessions du port de Lomé et de Conakry au profit du groupe Bolloré.
Vu la faiblesse des institutions nationales togolaises chargées de lutter contre la corruption et le sabotage économique malgré la Convention des Nations unies contre la corruption signée par le Togo;

Vu les faiblesses de l’appareil judiciaire togolais énumérées dans plusieurs rapports internationaux et reconnues par le premier magistrat du Togo lors de son éveil à la lutte contre la corruption : « Cette action de salubrité publique serait un leurre si la corruption judiciaire n'est pas combattue avec la dernière rigueur. En conséquence, la justice est appelée, elle aussi, à faire sa révolution morale et à conduire à bien le projet de modernisation afin que la lutte anti-corruption devienne enfin une réalité dans ce département clé» ;

Vu la dangereuse banalisation de la corruption au Togo alors que le chef de l’Etat avait lancé la sonnette d’alarme en ces termes : «…une minorité s’accapare des richesses du pays » ;

Vu le laxisme des autorités togolaises vis-à-vis des suspicions d’actes de corruption par voie de presse nonobstant le soutien du président de la République à l’endroit du peuple togolais qu’il interpelle à « être le premier à dénoncer les pratiques frauduleuses et des dispositions particulières doivent être prises pour la protection des dénonciateurs»;

Vu l’indifférence, l’insensibilité et l’insouciance des autorités togolaises vis-à-vis de la précarisation avancée des populations, du taux élevé du chômage, du très faible pouvoir d’achat… alors que le chef de l'Etat a prévenu :«la corruption favorise la grande criminalité allant du trafic de drogue au terrorisme…»;

Vu les polémiques qui entourent la résiliation du contrat du Port Autonome de Lomé avec le groupe PROGOSSA et sa récupération par le groupe Bolloré Africa Logistics ;

Certaines organisations de la société civile togolaise regroupées en réseau dénommé Horizon Mahatma Gandhi (HOMAGAN) voudraient d’abord apporter tout leur soutien à la Justice française et ensuite l’encourager dans ses actions de compétence universelle notamment dans l’identification et la poursuite des auteurs de biens mal acquis ainsi que la confiscation de ceux-ci.

Le réseau HOMAGAN exhorte les autorités judiciaires françaises chargées de l’enquête à accorder une attention particulière au cas togolais où l’injustice sociale est à son comble et qui a été d’ailleurs dénoncée au Palais des congrès le 9 juin 2008 à Lomé par le chef de l’Etat représenté par le premier ministre d’alors.

Enfin, le réseau HOMAGAN implore la justice française à accompagner les populations togolaises à réparer les graves inégalités sociales où les droits élémentaires comme le droit à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, à l’électricité… ne leur sont pas reconnus, alors que « la minorité » vit dans une opulence insolente.

Saluant votre courage et professionnalisme, veuillez croire, Mesdames et Messieurs les Autorités, en notre soutien indéfectible.
Pour le Bureau Exécutif
Le Coordonnateur Général

Kao Monzolouwè ATCHOLI