Internet et les récurrents calculs capitalistes
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Togo
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La lenteur de la connexion internet et la médiocrité de la communication sont deux principaux goulets d’étranglement dans le développement de tout pays. En dépit de nombreuses initiatives prises au Togo pour favoriser le climat des affaires et attirer les investisseurs, les avancées sont très négligeables dans le domaine des technologies, spécialement le cas de la connexion internet. Selon les experts, les chiffres parlent et les exemples foisonnent : la lenteur d’internet est d’ordre commercial que technique.
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Selon Pawou BATANA, Directeur général de la société IPNet Experts S.A, le Togo est prêt à parfaire la qualité d’Internet du point de vue infrastructures. La fibre optique a été déployée dans la plupart des quartiers à Lomé par exemple. Cependant, les "prix trop élevés" contraignent les consommateurs à la médiocrité.
En effet, tous les intérêts capitalistes mis à l’écart, le gouvernement en collaboration avec les opérateurs de télécommunications peut décider de relever le niveau minimum de débit internet des 256 kbit/seconde actuels à 2Mo/seconde comme au Ghana. M. Batana explique que "faire une telle opération ne demande pas à aller changer les équipements chez les clients… c’est une opération qui peut se faire en 3 à 4 jours sur le plan national. Il suffit qu’un ingénieur tape les commandes dans les équipements pour ouvrir la taille du tuyau".
En contrepartie, le gouvernement pourrait entreprendre d’octroyer des allègements fiscaux sur les importations du matériel informatique, ce qui permettra "aux opérateurs de télécommunication d’espérer avoir plus d’abonnés" a expliqué M Batana, avant d’ajouter que le gouvernement devrait travailler en collaboration avec les opérateurs si la volonté de résoudre le problème de lenteur y est. Notons que le gouvernement togolais a au cours d’un récent Conseil de ministre adopté un avant-projet de loi portant taxe free sur les importations de matériel informatique, projet qui attend sa validation à l’Assemblée nationale dans le cadre de la loi des finances 2017.
Un seul câble sous-marin, un seul fournisseur qui fixe des prix exorbitants
Contrairement au Ghana (5 câbles), Benin (2), Nigéria (6) … le Togo traîne avec un seul câble de 2,5 Gbps, "soit l’équivalent du débit de la connexion Internet auquel souscrirait un centre de formation en Inde", indique un technicien en réseaux télécoms. Pourtant, le Togo dispose d’une bande disponible de plus de 50 Gbps.
La connexion haut-débit a un impact considérable sur la croissance économique avec une emphase incontestable, en ce qui concerne la création d’emplois. Pourtant, Togo Télécom n’a que faire de cette réalité et fixe des prix jusqu’à 200 (deux cent) fois plus élevés qu’au Ghana voisin par exemple.
"20 Mbps coûtent plus de 11 000 000F CFA (11 millions) par mois au Togo contre 53 000F cfa au Ghana. 2Mbps au Togo coûtent 300 000F CFA par mois au Togo contre 18 000f cfa au Ghana…", a révélé Batana (chiffres de Mai 2015).
Aujourd’hui, il est possible de créer une entreprise au Togo en 24 heures, mais à quoi servent ces efforts si les entreprises ne peuvent booster leurs rendements à cause de la médiocrité d’internet dans le pays ?
A.L
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