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L’argent du contribuable pour le culte de la personnalité ?

Togo - Politique
Plusieurs réalisations ont été inaugurées à l'occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance du Togo. Ces investissements sont incontestablement louables. Cependant, on tombe des nus quand, avec des tapages médiatiques, on s’arrange à attribuer le mérite au Chef de l’Etat et à lui seul, alors que c’est le contribuable qui paie la facture.
La réhabilitation de l’hôtel Radisson blu 2 Février s’est faite dans une logique de partenariat public-privé pour un coût de 37 milliards de f CFA, a-t-on appris. Et la nouvelle aérogare a, quant à elle, coûté 75 milliards de f CFA que le contribuable devra rembourser sur une période de 25 ans avec des taux d’intérêts jugés "satisfaisants", mais bien dissimulés.

Outre ces deux investissements, d’autres initiatives ont agrémenté la liste : Lancement du fameux projet e-village, des programmes emploi jeunes et assurance FNFI, inauguration d’une usine d’assemblage de motos à Notsè …
L’aéroport est rénové. Les investisseurs sont attirés oui. Quel est le mécanisme mis en place pour rembourser cette dette ? Par quelle stratégie le Togolais lambda qui n’a vu un avion que dans les nuages va-t-il bénéficier d’une façon directe de ces investissements ?

Combien sont-ils ces Togolais qui pourront circuler à 100 mètres de l’hôtel Radisson blu ? n’est-ce pas autant de choses qu’on peut s’évertuer à dire devant les caméras au lieu de chanter de cantiques pour un employé du contribuable ?

"Grâce aux efforts du chef de l’Etat…, sous l’initiative du chef de l’Etat…, sous l’instruction personnelle du chef de l’Etat, Grâce à la volonté du Chef de l’Etat…". Ainsi sont stipulés ces discours qui mettent Faure Gnassingbé au centre de toutes ces réalisations.

Pour des acrobaties financières qui engagent le contribuable sur des générations dans des contrats douteux au service d’une minorité, on profite pour vénérer un homme qui est pourtant super bien payé pour accomplir une tâche en dépit de tous les autres privilèges qui lui sont gratifiés.
Toutes ces initiatives sont miroitantes certes. Mais les populations ne s’y retrouvent pas.

La preuve, pendant que tous les yeux étaient tournés vers ces inaugurations à grandes pompes, les employés asservies dans la société AMINA clamaient leur ras-le-bol sous des pluies de grenades lacrymogènes ; des enfants voyaient le jour à même le sol dans le plus grand centre hospitalier du pays, et cela, 56 ans après l’indépendance, et plusieurs autres Togolais ont dû dormir cette semaine le ventre vide.

Triste!


A.L