Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 1:41:43 PM Jeudi, 2 Mai 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Kondo Komlavi, président du MEET : « Je lance un appel vibrant aux étudiants de se tenir prêt… »

Togo - Education
Le Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais (MEET) constate avec regret que les autorités universitaires et le gouvernement trainent toujours le pas en ce qui concerne la satisfaction de leurs revendications. Dans une interview accordée à notre Rédaction, le président de ce mouvement, Komlavi Kondo revient sur les autres points des revendications et appelle ses camarades à se tenir prêts pour le prochain mot d’ordre. Lecture!
Vous êtes le président du MEET. Comment se porte votre mouvement depuis les manifestations violentes de janvier dernier sur le campus de l’Université de Lomé ?

Le MEET se Porte très bien et est prêt à poursuivre ses actions en vue de l'amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants des universités publiques du Togo.

Racontez-nous un peu comment les choses s’étaient passées.

Vous n'êtes pas sans savoir que nous avons organisé une AG (Ndlr, Assemblée Générale) le mercredi 09 décembre 2015, AG au cours de laquelle nous avons relevé pas mal de problèmes que nous avons portés à la connaissance des autorités en charge des universités, y compris le chef du gouvernement. Mais ils ont fait la sourde oreille comme d'habitude et c'est ce qui nous a obligés à multiplier nos AG pour se faire entendre. C'est en cela que nous avons dû reporter la date butoir fixée au 06 janvier au 13 du mois dans l'espoir de voir s'ouvrir les discussions. Mais quelle ne fut pas notre surprise ? Au moment où on pensait rencontrer le Premier ministre à l'issue de l'AG du 13 janvier, c'est toute une horde de policiers et gendarmes, armés de grenades lacrymogènes et de matraques qui ont sauvagement réprimé notre marche pacifique, conduisant ainsi à des arrestations et des blessés.

Afin donner suite à nos légitimes revendications, nous avons convié de nouveau nos camarades à une gigantesque AG le 20 janvier. Pour donner beaucoup plus d’ampleur à nos manifestations, nous avons décrété 48 heures de grève pour signifier aux autorités notre mécontentement face à la légèreté et le mépris dont elles font preuve vis-à-vis de nos problèmes.

Puis au deuxième jour de la grève, c'est-à-dire le jeudi 21 janvier 2016, le ministre de l'Enseignement supérieur M. Octave Nicoué BROOM débarque sur la radio Kanal fm et dit des choses contraires.

C'est cette sortie médiatique qui a suscité la colère des étudiants par rapport au faite qu'ils ont sécurisé les bâtiments administratifs, violant ainsi la franchise universitaire.

De là, tout est passé si vite, le campus était devenu un champ de tire ou les grenades lacrymogènes pleuvaient dans tous les sens, des bastonnades par-ici et par-là. C’est ce qui a amené les étudiants à répondre par des jets de pierres pour se défendre. Puis soudainement, on constate que la voiture de la police a pris feu.

Où en êtes-vous avec vos revendications ? Votre lutte a-t-elle porté ses fruits ?

Aujourd'hui, notre honnêteté intellectuelle nous permet de reconnaître que seule la question de l'électrification est en phase d'être réglée, c'est ici l'occasion de remercier nos autorités pour cela. Oui, notre lutte a porté ses fruits, sans cela nous serons encore dans l'obscurité.

L’une de vos revendications est liée au problème du transport des étudiants. Mais, suite à vos manifestations, l’Université de Lomé a signé un contrat avec la Société de transport de Lomé (Sotral). Le problème est-il réglé aujourd’hui ?


Non, le problème n'est nullement réglé. Cet accord, à mon humble avis, vient compliquer la situation. Car, je suis peiné qu'on signe un contrat sans associer les bénéficiaires. Et de leur seul gré, ils ont haussé les frais de bus de 100f à 150, 200 voire 250fr selon les distances. Or, ils nous avaient dit que s'il y a augmentation, l'Université s'en chargera. Mais c'est le contraire qu'ils font aujourd'hui. Et de plus, ce qui est déplorable, ce sont ces mêmes bus qui transportent les bonnes femmes du grand marché. Vous avez vu ce qui s'est passé avec un tir de grenades dans un bus de SOTRAL par un policier zélé au niveau de DONOU ? Donc, nous disons au MEET qu'il est temps qu'on cesse de faire du dilatoire avec nous. Et que ça soit clair pour nous tous s'ils veulent confier coute que coute le transport à SOTRAL:

1- Que ces bus soient affectés uniquement aux étudiants

2- Qu'ils soient griffés Université de Lomé


3- Le montant de transport soit 100f quelles qu'en soient les distances. Donc le maintient de l'ancien prix.


Quels sont les autres points de revendications qui restent jusqu’à maintenant non résolues ?

Sur la plateforme revendicative, seule la question de l'électrification a été réglée. Les autres sont restés sans suite dont notamment :

- Les moyens de transports
- La question des cités universitaires
- Le retraçage des pistes
- La reprogrammation des UE
- La sonorisation des amphis

A cela s'ajoute la question de versement de la première tranche des bourses et allocations et le règlement du problème des bourses en Master et Doctorat.

Je vous assure que ce dernier point constitue une violation fragrante de l'accord de 2012 dont j'exhorte sincèrement le ministre de l'Enseignement supérieur, le Président de la commission des bourses et stages et le Directeur de la commission des bourses et stages à rapporter purement et simplement cette décision arbitraire.


Avez-vous des actions dans le futur pour obliger les autorités à satisfaire ces autres points de revendications ?

Nous allons dans les jours avenirs rencontrer les camarades et voir la conduite à tenir donc vous serez dûment informer à cet effet.

Votre mot de fin

Je voudrais pour finir mes propos, d'abord vous remercier pour l'interview et votre soutien, ensuite dire aux autorités que nous attendons beaucoup d'eux, de prendre en compte la gravité de la situation. Il est temps qu’on nous verse nos premières tranches de bourses et d'allocations. Enfin, je lance un appel vibrant aux étudiants de se tenir prêt pour toute éventualité au cas où les autorités ne prennent pas au sérieux le présent appel.

Réalisée par AKG (stagiaire)