Visiblement, le sélectionneur des Eperviers, le Belge Tom Saintfiet, ne se sent plus bien au Togo tel qu’il l’a proclamé à son arrivée de sorte qu’il aurait envie de changer d’air, de voir ailleurs, de prendre en charge une autre sélection nationale, les Lions Indomptables. En tout cas, c’est la polémique depuis quelques jours qu’il tente d’étouffer à travers les sorties médiatiques. En vain.
En difficulté depuis l’élimination en novembre 2015 des Eperviers des éliminatoires de la Coupe du monde, Russie 2018, le sélectionneur principal des Eperviers est, depuis quelques jours, au centre d’une nouvelle affaire qui le fragilise. En effet, Tom Saintfiet aurait, par l’intermédiaire de son agent ou manager, Vincent de Paul Ewo, déposé son dossier de candidature à la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) qui cherchait un remplaçant à l’Allemand Volker Finke limogé le 30 octobre 2015 parce qu’il « n’était plus l’homme de la situation ».
Au pays des Lions Indomptables, ceux qui s’intéressent à l’actualité de leur équipe nationale savent que le dossier de l’actuel sélectionneur principal des Eperviers était parmi les candidatures reçues par la FECAFOOT. C’était lorsqu’un confrère togolais a balancé l’information que la polémique s’est enflée à Lomé, obligeant le Belge à sortir de son silence pour tenter de démentir.
Samedi dernier, sur une radio privée de la place, Tom Saintfiet a réfuté catégoriquement l’information et dit se préoccuper de la double confrontation des Eperviers contre les Aigles de Carthage de la Tunisie en mars (25 à Monastir et 29 à Lomé) prochain.
Dans une interview accordée à Global Sport et publiée le vendredi 26 février 2016, il a expliqué qu’il a lui aussi lu cette information comme tout le monde « sur internet » et a « été surpris ». « J’ai reçu des propositions de clubs et d’équipes nationales du Népal, du Bengladesh, du Tchad, de la Tunisie, du Nigeria, de l’Egypte, de la Turquie… mais à chaque fois, je réponds que je suis sous contrat avec le Togo », tente-t-il de convaincre. Et de rappeler, comme s’il essaie de se faire pardonner : « Je veux qualifier le Togo pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2017) et aller le plus loin possible, pourquoi pas gagner la Coupe avec le Togo ». Le sélectionneur des Eperviers avoue qu’il a vu son nom parmi les candidats qui aspirent remplacer Volker Finke et s’est dit « absolument surpris par cette information ».
Bien que Tom Saintfiet ait tout nié concernant son supposé amour pour les Lions Indomptables, des médias camerounais disent le contraire et apportent des précisions qui laissent penser que, bien qu’étant sous contrat avec le Togo, il a lorgné les Lions Indomptables du Cameroun. En effet, le site camer.be qui se revendique le portail du sport camerounais, dans une de ses livraisons, renseigne que le dossier de Tom Saintfiet a été « retenu et validé par les décideurs Camerounais » en tant qu’« entraîneur-sélectionneur » des Lions Indomptables. Mais qu’à la dernière minute, son dossier a subi un « braquage » de la FECAFOOT.
Selon cemer.be qui cite Vincent de Paul Ewo, ce dernier lui a confié que le 11 février dernier, lors d’une rencontre à la Présidence de la République camerounaise, « il a été expressément demandé à la FECAFOOT de discuter des conditions contractuelles avec les agents de Tom Saintfiet Julianus Maria » et que c’est en ce moment que « la FECAFOOT fera malicieusement et mafieusement disparaître le dossier de candidature de Tom Saintfiet Julianus Maria et dira plus tard aux décideurs de la Présidence de la République du Cameroun, que l´entraineur belge n’a jamais déposé un dossier de candidature pour le poste de sélectionneur national du Cameroun ». Une manœuvre propre à la FECAFOOT qui a l’habitude de faire disparaître les dossiers des candidats qui ne répondent pas aux exigences informelles de ceux qu’on sait. En clair, c’est pour éviter de faire face à une situation trop embarrassante qu’un autre Belge Hugo Broos a été rapidement contacté et nommé entraîneur-sélectionneur des Lions Indomptables.
La véhémence avec laquelle Tom Saintfiet tente de démentir tous les scenarii tels que rapportés avec force détails par camer.be étonne et laisse perplexe. Comment peut-il dire qu’il ne connaît pas Vincent de Paul Ewo, celui-là même qui aurait déposé son dossier de candidature au Togo ? Il y a quelque chose d’insaisissable dans les démarches du sélectionneur des Eperviers. Veut-il faire croire que c’est parce qu’il a été candidat en 2013 au Cameroun que son dossier de candidature se retrouve fortuitement en 2016 sur le bureau de la FECAFOOT ?
Rappelons tout de même que Tom Saintfiet n’est pas le premier sélectionneur sous contrat avec le Togoqui aura postulé ailleurs. Jean Tissen et Didier Six, avant lui, l’ont fait et c’est en cela qu’il est important que le contrat des sélectionneurs soit publié à chaque fois pour que l’on sache qui doit respecter quoi et comment.
Tom Saintfiet s’est mis tout seul dans une position inconfortable, lui qui est déjà en difficulté avec certains cadres de la sélection et subit les critiques de l’opinion.
Fabrice KA
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