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Kossi Aboka ou le besoin pressant d’aller aux élections locales

Togo - Politique
C’est à peine croyable. Un président de la délégation spéciale qui se déplace lui-même pour aller fermer un moulin du quartier ; ça se passe à Adamavo, une périphérie de la ville de Lomé.
L’arrogance et le manque d’égard de Kossi Aboka, président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe envers ses administrés, traduisent la nécessité des élections locales, tellement ces responsables communes et préfectures se prennent pour des dieux. Il n’y a pas de jour où l’on ne s’est plaint des déviances de ce monsieur. Ce ne sont pas les populations d’Amadahomé, d’Adidogomé et bien d’autres encore (à qui il a demandé pardon plus tard) qui ont vu leurs constructions démolies, qui diront le contraire.

La semaine dernière, le président de la délégation spéciale de la préfecture du Golfe s’est transporté à Adamavo où il a fermé un moulin, parce que ce dernier dérangerait les voisins.

A en croire le jeune propriétaire du moulin, c’est avec un prêt à la banque qu’il l’a installé. Mais depuis, il ne cesse de recevoir des plaintes de certains voisins du quartier qui estiment que le bruit du moulin dérange leur « vodou ».

Pour cela, les plaignants ont convoqué le jeune homme à la Gendarmerie. Après les discussions, des gendarmes se sont transportés sur les lieux. Ils se sont finalement rendus compte qu’il n’y avait en réalité aucun problème.

Non satisfaits, les propriétaires des vodous ont fait appel au président de la délégation spéciale. Et, sans autre forme de procès, Kossi Aboka, arrivé sur les lieux, a fermé le moulin, privant le jeune homme de son gagne-pain. Une situation qui a indigné les autres habitants du quartier, qui ont toujours salué le courage de ce jeune homme qui "se débrouille bien".

La situation, comme on l’avait dit, interpelle plus d’un. Dans un pays où les dirigeants prônent entrepreneuriat privé et où le mandat est purement social, on se permet d’enlever aux jeunes les petits boulots avec lesquels ils subviennent à leurs besoins.

Comme Kossi Aboka, nombreux sont ces présidents de délégations spéciales et préfets qui prennent en otage les populations, surtout à l’intérieur du pays. La plupart sont nommés à ces postes pour service rendu au régime en place. Et donc pour eux, il n’y a pas de compte à rendre à la population. Plutôt, il faut marginaliser, opprimer et rendre esclave cette dernière qui, au passage, est transformée en bétail électoral.

« Quand ceux-là vont partir et nous laisser tranquille dans ce pays ? », se demande un riverain qui a assisté à la scène de la fermeture du moulin. Cela montre à quel point les élections locales se font sentir. Un maire élu par les populations saura se mettre à l’écoute de celles-ci, puisque le moment venu, il aura encore besoin d’elles pour conserver son poste.

Quant à Kossi Aboka qui outrepasse ses prérogatives, point n’est besoin de lui rappeler que le poste de délégation spéciale n’est pas éternel. C’est dans ce sens que le besoin d’aller aux élections locales se fait pressant.

I.K.