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PAL : Des Togolais soumis au supplice à LCT

Togo - Societe
LCT (Lomé Container Terminal), un partenariat sino-européen à qui la construction du quai de 300 milliards FCFA est confiée avec un bail de 35 ans. Un renouvellement de 10 ans est possible. Cette société intervient dans la manutention des conteneurs et est spécialisée dans le transbordement pour ne pas concurrencer Togo terminal. L’armateur principal et client de la société MSC (Méditerranean Shopping Company), elle est le 2ème mondial pour le transport des conteneurs. Dans le contrat, la société dégage 5 millions d’euros versés à l’Etat chaque année.
Créé depuis 2011, les premiers conteneurs ont débarqué le 26 octobre 2014. Sur le site, des locaux hébergent l’administration et une bonne partie du personnel à quai essentiellement composé des Asiatiques pour la plupart (Chinois, Indiens, Sri-Lankais, entre autres). Une vingtaine des expatriés résidant à la Caisse ou à l’hôtel payés à 150 millions par mois.

Le DG est suisse, mais a démissionné. Pour attirer les employés et rafler la mise devant Manuport et Togo terminal, la société propose un contrat à durée indéterminée (CDI), après trois mois d’essais avec la possibilité de faire un prêt. L’offre a été intéressante. Au portillon de la société, une affluence des demandeurs. Au départ, le recrutement a été confié à l’Agence nationale pour l’Emploi (Anpe). Quelques mois après, la LCT a court-circuité l’Anpe pour recruter directement.

Après le paradis miroité, l’enfer. Chez les employés à qui on a fait rêver de bonnes conditions de travail, c’est la désillusion. Puisque des soucis n’ont pas tardé à faire grincer des dents. Les heures supplémentaires (12 h/J) ont commencé par ne pas être payées, faisant l’objet de vives réclamations. Ces heures supplémentaires sont calculées par rapport au salaire de base des agents. Pour calmer la tension, un montant forfaitaire a été institué.

Mais sans l’avis des employés. Ce qui pue des manœuvres, avec aux manettes un ancien Directeur de ressources humaines (DRH) de Sototoles renvoyé pour ses dérives. Eklou Sassou, puisque c’est de lui qu’il s’agit recruté au titre de DRH à LCT, en complicité avec le DG du MSG, Ceregory Crief, a décidé de « réduire tous les avantages du personnel », selon les informations. Pour cause de barrière linguistique entre les employés et les expatriés, c’est le DRH Eklou Sassou qui « transmet les doléances à sa manière, dirige les réunions avec l’administration ».

Dans la boîte, la tension monte. Un syndicat a été créé, mais noyauté des amis du DRH et d’un Béninois du nom de Jean Bernard Totondé un autre larron. Syndicat des travailleurs de LCT (STLCT), c’est son nom. Amédiu Kokan est le Secrétaire général, un proche du Béninois. Les responsables de STLCT ont rassuré les employés très remontés qu’ils allaient leur arracher le relèvement des salaires. Il faut rappeler en passant que ceux qui n’étaient pas d’accord avec les agissements du DRH, sont du coup mal vus. Très. Le juriste de la boîte, M. Sanvee en a fait les frais. Il a fait, à plusieurs reprises, l’objet de menaces. « Aujourd’hui il marche avec des béquilles ».

Une « attaque spirituelle », comme cela se raconte dans la boîte ? Difficile de l’affirmer. Toujours est-il qu’un Français, juriste de la boîte, a été chargé d’enclencher des procédures de licenciement des employés, surtout les rebelles.143 personnes sont dans le viseur. « A ce jour, 7 personnes ont été licenciées, des lettres de mise en garde sont adressées à d’autres employés », a-t-on appris d’une source proche des employés. « Un licenciement abusif. Si l’Anpe recrute, ils ne pourront pas avoir le contrôle du personnel, alors ils ont rompu pour recruter eux-mêmes sur fond de corruption. Ils prélèvent des salaires des nouveau-venus avant même la prise de fonction. Ce fonctionnement rattrape les employés », s’est indigné notre source.

Dans la foulée, il se raconte aussi qu’un proche d’un ministre à la tête d’un réseau obscur à la LCT extorquerait « des sous auprès des demandeurs d’emploi ». « Dans les structures, les employés n’ont droit à rien. Les indemnités de déplacement de 50 mille sont divisés en 2 », peste-t-on.Et d’ajouter : « Ils ont pris les sous chez certains qui n’ont pas été recrutés, mais ils sont recalés. Un grand réseau de détenteurs de faux-permis a été recruté à ce service pour conduire les engins, d’où les désagréments. Les montants extorqués vont de 300 mille à 450 mille ».

En avril, en septembre et puis en novembre derniers, les conducteurs de grue ont multiplié les mouvements d’humeur pour la revalorisation de leurs salaires. Aujourd’hui, ils menacent de fermer la boîte. « 12h debout sans prime. On ne peut pas faire 4h cumulées sur une grue. 8h sur des machines détruisent la santé (maux de dos, de côtes, de reins…) », crient-ils.

Contacté à plusieurs reprises pour avoir sa version des faits, le DRH Eklou Sassou, nous a tout simplement tourné en bourrique.

PCK (L’ALTERNATIVE)