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Chassées, les femmes revendeuses autour de l’hôtel du 2 Février veulent revenir

Togo - Faits divers
Ce n’est un secret pour personne. Avec les travaux de réhabilitation de l'hôtel Radison Blu 2 février et l’aménagement des alentours de l’hôtel en un jardin, les femmes revendeuses à la place Maman Nadanida, un espace arboré compris entre la DOSI, la BCEAO et l'ex Hôtel 2 février, ont été sommés de quitter les lieux. Désormais, c’est dans une clôture en face de l’Orabank qu’elles reprennent timidement leur activité.
Mais seulement, ce nouvel emplacement n'est pas le plus idéal pour une activité génératrice de revenu, à en croire les femmes revendeuses. L’ambiance y est très morose. Certaines de ces bonnes femmes, faute de clients et à force de rester pensives, finissent par somnoler devant leur étalage. Et d’autres, pour tuer le temps et se déstresser, se donnent à de diverses causeries. Quelques Zémidjans qui viennent pour étancher leur soif auprès des vendeurs de pure-water, participent également à ces discussions de moindre importance.

Enam, la trentaine, assise, et terne devant son étalage d’Ayi-monlou (riz préparé avec du haricot) se plaint de la morosité des activités dans leur nouvel emplacement.

« Depuis que nous avions changé de lieu, notre chiffre d’affaire a chuté considérablement, on ne vend plus comme avant. Si les autorités pourraient nous aider à avoir un meilleur lieu que celui-ci, ça sera bien. C’est la mévente totale parce que nous avons perdus nos clients qui sont pour la plupart les fonctionnaires », nous a-t-elle confié d’un air triste.

Akoffa, une revendeuse des ignames cuites, assise juste à coté d’Enam, trouve que non seulement « l’endroit qui nous est indiqué ne nous arrange pas », mais « il y a également une concurrence ici qui ne dit pas son nom ».

Et d’ajouter : « Comme je ne vends plus comme avant, j’ai diminué la quantité de ma marchandise comme mes sœurs. Ce qui fait que nous quittons au plus grand tard vers 15 heures. Alors que dans notre ancienne place nous vendons jusqu’au crépuscule ».

Toutefois, il faut reconnaître que ces bonnes femmes ne sont pas les seules à faire le frais de la rénovation de cet hôtel et l’aménagement de son alentour, leurs clients qui, pour la majorité sont les travailleurs de ce quartier administratif, subissent également les conséquences.

Selon certains fonctionnaires rencontrés, depuis que ces femmes ont quitté cet endroit, c’est avec peine qu’ils arrivent trouver de la bonne nourriture. « Nos salaires ne nous prmettent pas d’aller dans des restaurants pour manger. Ce sont ces bonnes femmes qui nous permettent de nous satisfaire à moindre coût et de tenir jusqu’à la fin du mois. Maintenant pour manger, je prend Zémidjan 100fr, ce qui me fais dépenser plus qu’avant », nous confirme M. Djodji.

Il est clair que le gouvernement s’attèle vraiment à donner à première vue une belle image à cet hôtel de luxe en aménageant son alentour d'un jardin. L’initiative est peut-être saluée, mais le cri d’alarme de ces femmes doit également interpeller. « Ce sont des mères de famille, il faut les aider », nous dit M. Djodji.

AKG (stagiaire)