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Interview/Gerry Taama, président du NET : "Nous sommes un peu assommés"

Togo - Politique
L’ancien officier des forces armées togolaises (FAT), Gerry Taama, président du parti Nouvel Engagement Togolais (NET) et candidat malheureux à la présidentielle d’avril 2015 au Togo, revient sur la situation sociopolitique du pays, après cette élection.
icilome.com : Huit mois après l’élection présidentielle d’avril 2015 dont vous êtes candidat, est-ce que vous regrettez d’avoir gaspillé de l’argent pour cette mésaventure ?

Gerry Taama : Si vous me posez une question en disant que j’ai gaspillé l’argent dans une mésaventure, je ne sais pas à quoi vous vous attendez comme réponse. Un parti politique a comme obligations, entre autres, d’animer la vie politique de sa nation, en participant notamment aux consultations électorales. C’est une offense à ma personne, aux militants de notre parti, et même au peuple togolais, de traiter un devoir citoyen comme le nôtre de gaspillage.

Quelle lecture faites-vous de la gestion, après cette présidentielle, par l’ensemble des acteurs de la classe politique du pays ?

L’après élection a donné lieu à une accalmie. Ceci est principalement dû au fait que depuis plus de 30 ans, c’est l’une des élections qui aboutisse sans contestation majeure. Nous sommes un peu assommés, mais ce silence est dû aussi du fait qu’il n’y a pas de rendez-vous politique majeur au cours de l’année 2016

Est-ce cela qui explique les guéguerres entre les opposants ?

Les guerres fratricides au sein de l’opposition existent depuis que l’opposition existe dans notre pays. C’est normal, car tous les partis politiques n’ont pas la même vision. Mais les disputes inter-opposants sont moins virulentes après les élections qu’avant.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que la présidentielle d’avril 2015 met fin à la lutte pour l’alternance au Togo ?

L’alternance politique est l’affaire du peuple togolais. Quand il le décidera, nous aurons l’alternance. Nous autres, partis de l’opposition, ne sommes que des catalyseurs. Nous devons continuer à encourager l’éveil démocratique de notre peuple. Mais pour dire vrai, je ne commente pas les avis des gens que je ne connais pas.

Ces derniers temps, les Togolais crient, parce que le quotidien devient dur. Les prix des articles augmentent, l’Office Togolais des Recettes (Otr) accule dans sa quête d’impôts, etc. Face à ces situations, quelle solution préconisez-vous au régime de Faure Gnassingbé?

Il faut retourner à notre programme politique. Il faut, pour le Togo, faire la décentralisation, lancer la politique des grands travaux pour le court terme, et pour le long terme revoir notre système économique et l’accès aux services sociaux de base.

Tous les acteurs politiques sans oublier les partenaires du Togo, insistent sur l’organisation des élections locales, sans oublier les réformes politiques. C’est le besoin urgent pour les Togolais à ce jour ?

Ne nous trompons pas. D’abord, les élections locales ne vont pas résoudre comme par enchantement le problème de la pauvreté au Togo. Les élections locales vont donner plus de prise aux politiques de développement, c’est tout. Ensuite, ne faisons pas comme si dans le rapport de force actuel, nous avons une chance, nous opposition, de remporter ces locales si elles étaient organisées. Il faut réorganiser la société togolaise, et les locales en font partie, de même que les réformes politiques, et surtout la sensibilisation citoyenne.

Interview réalisée par Lambert Atisso