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Interview exclusive du directeur exécutif du Projet 2MR

Togo - Economie et Finances
"Nous voulons aider les populations à trouver une solution durable à des problèmes qui les minent», Gbekou Fabrice.
"Contribution au développement des bonnes pratiques de la gestion des terres, des eaux et des aires reboisées dans le canton d’Akoumapé". Tel est le titre du projet intitulé 2MR que pilote Gbekou Fabrice, directeur exécutif. Samedi 30 janvier 2016, à Akoumapé, le projet a été lancé officiellement après plus de 6 mois de démarrage. Etaient présents à la cérémonie de lancement, le Préfet de Vo Léguédé, le canton d’Akoumapé, Togbui Toudeka Akouma IX. Nous avons tendu notre micro au directeur exécutif qui revient sur le projet. Lecture.

iciLome.com : Vous avez lancé à Akoumapé, un projet en faveur des paysans de la localité. Pourquoi un tel projet dans ce canton ?

Gbekou Fabrice : Merci. Vous n'êtes pas sans savoir que, le canton d'Akoumapé (environ 45 Km de Lomé), dans la Préfecture de Vo est l'une des localités qui est confrontée à de sérieux problèmes, notamment liés à la croissance démographique, à l’exploitation minière qui conduisent à la pénurie et à la surexploitation des terres agricoles, à l'érosion des ressources forestières et à la pollution des eaux de surface.

La modification de la structure des sols a conduit à une perturbation sérieuse de l’écosystème qui a des répercutions sur la sécurité alimentaire des petits exploitants agricoles. Dès lors, il y a lieu d’adopter de bonnes pratiques agricoles ayant moins d’impacts négatifs sur l’environnement pour améliorer la fertilité des terres et les rendements agricoles. D’où le sous-projet de "contribution au développement des bonnes pratiques de la gestion des terres, des eaux et des aires reboisées dans le canton d’Akoumapé".
Par ailleurs, le manque d'infrastructure pour le drainage normal des eaux de ruissellement endommage des maisons, les pistes rurales et les poteaux électriques.

Les exemples les plus palpables se rencontrent dans le village d'Akoumapé-Doulassa où la piste d'accès au marché est rendue impraticable, des maisons et poteaux électriques risquent de tomber face à la pression des eaux de ruissellement si rien n'est fait.

iciLome.com : Une telle initiative, est- ce le besoin exprimé par les bénéficiaires ?

Gbekou Fabrice : Cette initiative est un besoin exprimé par les bénéficiaires, car d’une part la pauvreté des terres agricoles est un problème auquel font face régulièrement les paysans et d’autre part la dégradation des infrastructures est une menace quotidienne pour les populations. Ces populations n’ont qu’un seul souhait, trouver une solution durable à des problèmes qui les minent. Et ces problèmes sont la raison de l’initiation de ce projet.

iciLome.com : Parler-nous de l’impact de ce projet à court et à long terme pour les paysans ?

Gbekou Fabrice : A court terme, les nouvelles techniques de gestion et de restauration des sols qui seront introduites auront leurs effets sur les productions des paysans à travers l’amélioration des rendements agricoles. La maîtrise de l’eau au niveau des maraichers permettra à ceux-ci de faire leurs productions à tout moment de l’année et créer de l’emploi en augmentant leur espace productif. L’adoption des nouvelles techniques de restauration et de gestion des terres agricoles à base des ressources locales (bouses de vaches), les plantes fertilitaires telles que le mucuna seront divulgués pour atteindre le reste de la population. Les animateurs endogènes qui sont les paysans seront les personnes de référence et accompagneront leurs pairs même après le projet.

iciLome.com : Quelle est la nouveauté du projet ?

Gbekou Fabrice : D’abord un projet de formation des paysans en animateurs endogènes en matière de GIFS (gestion intégrée de la fertilité des sols), pour la restauration des sols, est une première initiative dans le canton. L’introduction de la plante fertilitaire mucuna pour la restauration des sols est un nouveau dans le canton. En plus, l’approche utilisée qui est celle basée sur le développement communautaire et participatif qui vise à l’amélioration des connaissances endogènes des paysans pour la restauration des terres et l’amélioration des rendements de leurs productions est aussi quelque chose de plus.

Propos recueillis par Lambert ATISSO.