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WACEM : Le manoir où les Indiens déclarent nourrir les autorités togolaises

Togo - Politique
La situation des travailleurs dans l’usine de cimenterie de Tabligbo est connue de tous. Cela fait plusieurs semaines déjà que les employés de cette structure ont déclaré la cessation des activités. Les intérêts des Indiens capitalistes menacés, la tension monte, et le gouvernement togolais se terre dans son mutisme habituel alors les populations se font marcher dessus. Dans cette ambiance, des révélations tombent, les arrangements de coulisses font surface.
Plus de 20 ans d’exploitations de nos concitoyens sur leur propre territoire, une sorte de colonisation organisée à travers les contrats que signe le gouvernement togolais avec les Indiens, les Libanais et même les Chinois. WACEM Tabligbo est l'exemple le plus accablant et illustratif de la démission de l’Etat togolais vis-à-vis de son rôle régalien.

Des arrangements de coulisses, des pots de vins, corruption, autant de vices qui empêcheraient les autorités de taper du point sur la table. Un témoignage d’un activiste pour la défense des droits des travailleurs de WACEM a relevé chez nos confrères de Kanal Fm certains propos choquant de ces "colons" : "Un Indien responsable de WACEM répondant à une convocation à la gendarmerie pour avoir giflé un travailleur malien au cours du travail, a déclaré s’être trompé prenant le Malien pour un togolais", a déclaré le témoin.

Envahi par les frustrations et indignations des uns et des autres présents dans la salle, l’Indien rétorque allègrement qu’il n’a aucun compte à rendre à qui que ce soit ; et de renchérir « I feed your government » pour dire « Je nourris votre gouvernement ».

Voilà ce qui peut justifier le silence radio depuis que les autorités togolaises ont déclaré avoir engagé des procédures visant à mettre le DG de WACEM aux arrêts. Une annonce faite suite à l’accident ayant causé six morts dans l’usine.

Déclarations pour calmer les ardeurs des révoltés et les pousser au silence? Ce qu'on pourrait dire aujourd'hui, c'est que Faure ne se sente plus à l’aise du haut de son perchoir où il se contente de dénoncer la minorité qui s’accapare de la richesse du pays, en la regardant faire.

Que prépare le digne fils de Gnassingbé pour ce 31 décembre dans son discours. Aura-t-il encore le toupet de replanter le décor de son mandat social, alors qu’au cours du folklore de présentation des vœux, Il a serré chaleureusement les mains de Bernadette Legzim la ministre du Commerce, Gilbert Bawara de l’Emploi et Pius Agbetomey de la Justice dont les paroles n'ont d'effet que le jour où elles sont prononcées?

Pendant ce temps, les Indiens peuvent penser que c’est seulement un Togolais qu’on peut gifler sur un chantier sans être inquiété.

WACEM, c’est la pollution des exploitations agricoles de la population sous le regard complice d'André Johnson qui fait ses preuves à Mango. C’est aussi plus de dix ouvriers qui se partagent 70 F CFA (soixante-dix) pour une tonne (1 000 kg) de ciment déchargée.

Wacem, c’est encore de longues heures de travail sans aucune mesure de sécurité (pour une usine de ciment), de la maltraitance des ouvriers à travers des traitements dégradants, c’est aussi des malversations économiques ; 75 % des ouvriers n’ont pas de contrats, aucune déclaration à la caisse de sécurité et pas d’assurance.

Enfin Wacem, c’est tout ce qui nuit au quotidien du Togolais et n’a pour avantage que l’enrichissement illicite des autorités dont les mains sont liées dans ce contrat.

Ce qui devait être utilisé pour améliorer les conditions de vie et de travail à WACEM, les Indiens l’utilisent pour "nourrir le gouvernement" qui semblent insatiable après tous les millions et les privilèges que regorgent leurs postes de seigneurs redoutés ou plutôt encouragé par leur maître.

A.L