« Quand bien même les populations n’auraient pas réclamé le départ des responsables, nous aurions demandé. Nous avons pris la responsabilité de lancer cette pétition pour demander le départ des responsables directs, c’est-à-dire ceux qui ont géré la situation à Mango et ceci a coïncidé avec le désir des populations de Mango » a précisé le député François Kampatib.
Et d’expliquer : « Au départ, elles manifestaient pour le retrait du projet. Et puis suite aux déclarations un peu malencontreuses du préfet, vendredi, les populations de Mango manifestaient pour deux choses : le retrait du projet et la démission du préfet. En solidarité avec la population de Mango, nous avons lancé la pétition».
Pour justifier la demande du départ d’Awaté Hodabalo, François Kampatib s’appuie sur les responsabilités qui, selon lui, se situent à deux niveaux.
« Lorsqu’on parle de responsable, on a ce qu’on appelle responsable directe et les commanditaires ou les responsables lointains. C’est le préfet qui a appelé les forces de l’ordre à Mango. Il a été identifié. Le gouvernement, les ministres de la Sécurité et de l’Environnement sont des responsables lointains (…). Nous pensons que les responsables directes sont les préfets, le maire, et le président de la délégation spéciale qui gèrent les manifestations. Et comme ils n’ont pas su gérer la crise jusqu’à ce qu’il y a mort d’hommes, ce sont eux qui sont les responsables », a-t-il expliqué.
Si Addi se satisfait qu’il y a d’engouement au niveau de la signature de la pétition, il se réserve de donner le nombre de signataires recueillis à ce jour. Raison pour laquelle, selon François Kampatib, la clôture de la pétition a été prolongée.
« Si nous voulons faire le bilan de la pétition, c’est un succès total à Mango, à Dapaong, à Lomé où les gens continuent de demander où signer la pétition », se réjouit-t-il. Toutefois, il affirme que beaucoup, par crainte de représailles, refusent que leurs noms figurent sur la pétition.
Le conseiller spécial d’Aimé Gogué a profité du débat pour répondre aux détracteurs de leur démarche.
En effet, il est reproché à certains partis politiques de l’opposition de faire de la récupération politique à la suite des drames de Mango. Pour François Kampatib, c’est « une récupération politique saine ».
« Un événement aussi important ne peut pas faire l’objet d’un traitement purement social. C’est impossible. Les gens qui disent qu’il y a récupération politique, je leur réponds oui. Il faut une récupération politique, c’est-à-dire un appui aux côtés de la population de Mango qui souffre à se sortir de l’ornière », a-t-il justifié.
Il a dans son intervention, comme du berger à la bergère, répondu à l’ANC. A l’en croire, la polémique née à la suite de la pétition n’a pas sa raison d’être car son parti a pris le soin d’envoyer la pétition aux responsables de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), car « il était de bon ton que nous le partageons avec tous les partis politiques de l’opposition».
Le membre du parti Addi regrette que non seulement l’ANC se pose en donneur de leçon sur l’historique de la Faune dans une longue lettre, mais déplore aussi les déclarations des responsables du parti de Jean-Pierre Fabre pour justifier leur non adhésion à la démarche de l’Addi.
A.G
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