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Tilapiagate : La psychose qui ne dit pas son nom à Lomé

Togo - Societe
Des tilapias impropres à la consommation importés par la société chinoise Andama et qui implique opérateurs économiques, député et journalistes défraient la chronique à Lomé. Mercredi, les autorités ont procédé à l’incinération des cargaisons arrêtés par la police. Mais la psychose demeure toujours au sein de la population.
Nous nous sommes rendus au restaurant « Maquis la grâce de Dieu : chez Brovi », l’un des restaurants spécialisé dans les poissons frits dans la capitale ; chez certains vendeurs de produits congelés et les consommateurs afin de recueillir leurs avis. La peur est bien réelle. Même un Etat d'urgence ne déclencherait pas une telle panique dans la ville.

Ce n’était pas l’heure de la grande affluence au restaurant « Maquis la grâce de Dieu ». Mais l’atmosphère traduit la morosité qui s’est installée chez ceux qui font des activités liées aux poissons et les consommateurs.

Dans l’après-midi de ce mercredi où les fumées de l’incinération des tilapias contaminées s’évaporaient dans la nature à Adétikopé, le gérant Brovi nous a reçus. Quelque peu gêné, il nous a confié comment le tilapiagate empoisonne ses chiffres d’affaires. « Nous sommes au courant de l’affaire des tilapias contaminés importés et je dois vous dire que cela porte un coup à notre chiffre d’affaires. Le nombre de nos clients a diminué », regrette-t-il.

Pour autant, il reste serein et rassurant. « Nous servons des carpes à nos clients. Mais il n’y a pas que des carpes ; il y a d’autres poissons aussi ».

Et pour nous prouver sa bonne foi, il nous a amené faire un tour pour nous montrer les autres poissons que son restaurant propose. Il y a des dorades, des mérous, des capitaines… Le gérant a tenu à faire une précision de taille. Il nous affirmé que ces carpes sont importés du Bénin et qu’il ne connaît pas de carpes importés de Chine !

En réalité, Brovi se refuse de prononcer le nom de tilapia et préfère parler plutôt de carpe. Et c’est à raison. « Ce poisson qu’on nomme tilapia existe chez nous sous le nom de carpe. Je pense que ce sont les Chinois qui lui ont donné le nom de tilapia pour se faire de l’argent. Et beaucoup sont tombés dans le panneau », indique-t-il.

Moussa qui détient une boutique d’alimentation générale à Bassadji dans le quartier Bè, s’est montré très prudent, même s’il avoue ne vendre que des poulets et maquereaux congelés.

« Nos clients viennent toujours se procurer du poisson. Aucun n’a évoqué l’affaire des tilapias », affirme-t-il un peu hagard.

Chez un autre vendeur au quartier Nyékonakpoè et qui a requis l’anonymat, l’affaire est prise au sérieux par ses clients. A l’en croire, ils sont devenus méfiants et posent des questions liées aux tilapias contaminés.

« J’ai vu les images de l’incinération des tilapias à la télévision », affirme Adjoa revendeuse des sauts en plastiques qui, visiblement, est sous le choc de la destruction des cargaisons.

La coiffeuse Faith de son côté se dit très inquiète et n’est pas totalement satisfaite. « Qui sait si d’autres tilapias contaminés ne sont pas déjà mis en vente ? », s’interroge-t-elle.

La vigilance doit être de mise du côté des services de contrôle technique du ministère de l'Agriculture et des consommateurs, surtout en ces périodes de fin d’année.

A.G