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Des jeunes filles africaines victimes d'esclavage moderne

Togo - Societe
Un trafic humain se révèle au grand jour dans certains pays arabes en l’occurrence Liban, Koweit, Quatar, Arabie Saoudite. Nombreuses sont des migrantes noires de l'Afrique de l'ouest qui sont soumises à des traitements inhumains et dégradants.
Malgré la mauvaise expérience de leurs compatriotes, nombreuses sont encore celles qui se lancent dans cette aventure sans lendemain. Obnubilées par des propositions mirobolantes de certaines agences illégales, des jeunes filles togolaises, béninoises, ivoiriennes, n'hésitent pas à sauter sur la première proposition pour se rendre dans ces pays, à la recherche d'un mieux-être.

Tout est bien préparé d’avance. Les agences chargées de convoyer ces jeunes vers ces pays se chargent elles-mêmes des frais de voyage, obtention du visa, billet d’avion et autres. Il est stipulé dans le contrat qu’une fois arrivée dans le pays choisi, elles payeront par échelonnement. Des fois, il s’agit d’un contrat de 2, 3, voire 5 ans.

On leur promet un travail de domestique, d’aide malade, caissière dans un supermarché avec une bonne rémunération. Mais souvent, elles ignorent la réalité qui les attend une fois dans ces pays.

Une fois sur place, elles travaillent sans relâche, même soumises à des sévices corporels. Certaines sont même violées ou contraintes à la prostitution.

Le hic est qu’une fois confrontées à cette maltraitance, elles ne peuvent pas fuir, car leur titre de séjour est lié à leur employeur. Pour s’assurer de les maintenir dans le pays, leur passeport est confisqué dès qu’elles arrivent à destination.

Les agences y trouvent leur compte. En plus de l’argent perçu auprès des employeurs avant de convoyer les jeunes filles, ces agences perçoivent une commission sur leur salaire.

L’on a assisté à beaucoup de cas où des jeunes filles sont mortes en voulant fuir ou en refusant de se plier aux desiderata de leurs employeurs.

Certaines ont eu la chance de revenir au bercail, mais avec les cicatrices des sévices corporels sur tout le corps. Le souvenir de la maltraitance demeure dans leur mémoire.

Malgré cela, d’autres jeunes filles s’entêtent et continuent de faire le voyage. Pour elles sûrement, ça ne peut qu’arriver aux autres. Elles se rendent malheureusement compte de leur mauvaise décision très tardivement.

C’est le cas d’Amissanba, une jeune togolaise de 24 ans qui s’est aussi laissé appâtée par les promesses faramineuses d’une de ces agences. A peine un mois qu’elle est arrivée au Quatar, elle se plaint de la situation difficile à cause des conditions de travail.

« Je travaille sans repos ici. Je suis dépassée et je regrette vraiment. C’est l’agence qui s’est chargée des dépenses donc je suis obligée de travailler pour les rembourser. Mon passeport a été bloqué et je ne peux pas quitter le pays. Je ne vous dis pas comment j’ai envie de rentrer à Lomé et retrouver mon fils. Ma famille me manque énormément », nous a t-elle confié à travers un sms.

Elle désire vivement revenir au bercail, mais chose impossible car le contrat stipule clairement qu’elle ne pourra pas rentrer avant deux ans.
« C’est la galère au Togo qui m’a poussé dans ce pétrin. Si je savais je n’allais pas m’aventurer dans ce voyage », a-t-elle regretté.

Vivement que nos jeunes sœurs prennent conscience du danger encouru en se lançant dans ces aventures périlleuses. Si malgré les témoignages de celles qui ont fait l’expérience, d’autres planifient de le faire, c’est à leur risque et péril.

Le gouvernement doit mener des enquêtes approfondies pour démanteler ces réseaux mafieux déguisés en agence et qui commettent ces actes illégales qui s’apparentent à une traite négrière moderne.

SJ