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CEDEAO / Investiture, sommet sur la sécurité maritime : Le mandat des revers pour Faure Gnassingbé

Togo - Politique
Le 25 avril 2015, le régime togolais appuyé par le syndicat des chefs d’Etat, particulièrement le Président en exercice de la CEDEAO d’alors, John Mahama et son homologue Alassane Dramane Ouattara, a scellé le sort des populations togolaises éprises de changement. Le monde entier a suivi en direct le scénario rocambolesque qui a marqué le hold-up électoral avec l’annonce de ses chiffres approximatifs.
Un mois après ce braquage retentissant dont les images ont fait le tour du monde et couvert leurs auteurs de honte, Faure Gnassingbé, plus jeune président mais doyen des chefs d’Etat de la région, postule à la présidence de la CEDEAO. Les tractations entre chefs d’Etat ont fini par porter le choix sur le Président sénégalais Macky Sall. Premier revers pour lui après son holp up. Dix ans de règne ne l’ont pas permis d’avoir une posture nécessaire pour prendre la tête d’une si importante organisation de la région.

Son défi de légitimité doublé de son opposition à la limitation du mandat présidentiel au sein de l’espace communautaire sont autant de boulets à ses pieds. A la suite d’une investiture en catimini devant la Cour Constitutionnelle, Faure Gnassingbé a envisagé une seconde investiture anti constitutionnelle pompeuse pour se faire adouber par les chefs d’Etat qui seront présents. Les caisses de l’Etat ont été mises à rude épreuve pour cette cérémonie grandeur nature. Richard Attias, le célèbre communiquant a été chargé de l’organisation. Il atterrit à Lomé avec son jet privé et se rend avec Faure Gnassingbé sur le site de la manifestation.

Les fonds des pauvres contribuables togolais sont débloqués, la machine de l’organisation en marche. Les vautours du système se sont vu attribuer les marchés, qui pour le champagne, qui pour les gadgets, qui encore pour les pagnes et qui enfin pour les fleurs à Paris. Tout était prêt, enfin presque, et puis patatras! L’investiture est annulée sans trompette ni fanfare. Les travaux entamés sur la place des fêtes ont connu un brusque coût d’arrêt. Personne n’a jamais eu la moindre idée des fonds engagés dans cette aventure d’investiture qui ne répondait à aucune disposition constitutionnelle.

Ce nouveau revers n’a pas calmé les ardeurs des courtisans qui tiennent toujours à rameuter sur la capitale togolaise une brochette de chefs d’Etat en vue d’adouber le fraudeur des élections. Le sommet bidon sur la sécurité maritime agité avant la présidentielle fut de nouveau remis sur les rails, avec un coup d’accélérateur. Le candidat d’UNIR qui a promis un mandat social s’est métamorphosé en chasseur de pirates de mer. Plus rien à faire à son agenda que le sommet maritime.

Les caisses de l’Etat, les ressources humaines de l’administration, tout le monde est mises au pas de danse du sommet maritime. Même les pauvres citoyens ont vu leurs préoccupations renvoyées au calendes grecques. Nonobstant les mis en garde des experts et certains leaders d’opinion sur cette aventure qui risque d’aboutir à un échec cuisant, Faure Gnassingbé et ses flagorneurs ont maintenu le cap, aveuglés par leurs désirs de faire déplacer à Lomé des chefs d’Etat pour donner une espèce d’onction qui manque à leur champion.

Après tout le tintamarre, les troubadours du régime, toute honte bue, se sont finalement résolus à annoncer à la face du monde que leur projet gigantesque a pris de l’eau pour ne pas dire est tombé à l’eau. Le sommet tant vanté aux Togolais et au nom duquel on démolissait les maisons, chassait les maraichers au bord de la mer, cassait les baraques, est reporté, disons annulé.

Un troisième revers pour Faure Gnassingbé, le plus retentissant en moins de 6 mois de son troisième mandat usurpé. Une série de revers qui devraient a priori faire réfléchir les tenants du pouvoir. Mais au Palais de le Marina, on refuse de lire les signes des temps.

Ferdi-Nando (L'ALTERNATIVE)