Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 10:59:13 AM Mardi, 7 Mai 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Corruption dans le système judiciaire : Si le journaliste Aremeyaws était togolais …

Togo - Justice
Une affaire de corruption éclabousse actuellement la justice ghanéenne. Dans ce scandale, 34 juges sont accusés de recevoir « des pots de vin et d’extorquer de l’argent aux parties en procès », selon nos confrères de BBC Afrique.
Ce scandale, fruit de deux ans d’enquête menée, a été révélé au grand jour par un journaliste d’investigation (également avocat). C’est une bande audio de 500 heures d’enregistrement qui a été remis à la présidente de la Cour suprême.

Le journaliste Aremeyaws est parvenu à corrompre lui-même des juges en se faisant passer pour un justiciable. Ce scandale repose la problématique du système judiciaire dans nos pays africains. Le cas du Togo défraie également la chronique ces dernières années.

Il n’est plus un secret pour personne. Le système judiciaire togolais est pourri. Malgré les millions déboursés par les partenaires pour sa modernisation, la situation ne semble pas s’améliorer. La corruption est devenue une gangrène qui réduit les efforts de certains magistrats (ils ne sont pas nombreux) qui essaient tant bien que mal de remédier à ce problème.

Cette enquête serait conduite au Togo, et c’est tout le système judiciaire qui serait emporté. Au Ghana, c’est encore moins, quoi qu’on ne trouve pas d’excuse pour ce chiffre (34 juges corrompus). Au Togo, peut-être qu’on ne trouverait pas un juge crédible à la Cour Suprême pour lui remettre ce dossier.

Si le journaliste Aremeyaws était togolais, il aurait d’ailleurs des difficultés à aller au terme de cette enquête. Puisque selon les informations, il a bénéficié de la couverture des plus hautes instances judiciaires de son pays.

Au Togo, l’on ferait tout pour empêcher le journaliste de faire ce travail. Même ses autres confrères journalistes seraient appelés pour lui mettre des bâtons dans les roues, histoire de le décourager et de l’amener à abandonner l’enquête.

Il est clair que ce travail serait difficile ou presqu’impossible au Togo dans la mesure où la corruption du système judiciaire togolais est une affaire qui touche même des sommités. Et donc, l’on ne voit pas une commission, aussi puissante soit elle (au Togo) qui peut donner son aval à un journaliste togolais dans la conduite d’une telle enquête.

Pour rappel, c’est ce jeudi que le Conseil de la Magistrature va entendre les 34 juges impliqués dans ce scandale. On ne peut que tirer chapeau à notre confrère Anas Aremeyaws du Ghana.

I.K.